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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 19:05
   Comme la plupart des gens et des peuples, le crime de l'armée de l'état d'Israël m'est insupportable. Il l'est d'autant plus qu'il entraîne avec lui dans la réprobation universelle le judaïsme et son héritage, qui n'a pourtant rien à voir avec les buts affichés de l'état "sioniste".

   En effet, cette religion est la première de l'histoire à avoir apporté aux peuples de la terre le principe de la loi naturelle comme base de la société. Pendant plus de six mille ans, les adorateurs du Dieu unique ont défendu et propagé leur foi, ont exigé la justice promise par la loi du créateur, que l'on peut résumer par la fameuse règle d'or universelle : "Fais toujours à autrui ce que tu voudrais qu'il te fasse, ne fais jamais à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse". Saint Jean répétait cette phrase, qui résume encore plus la précédente : "Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé".

   L'amour dont il question ici est le fameux Agapè des grecs, le Caritas latin, ce qu'on appelle aujourd'hui la charité, à laquelle nous donnons un sens trop restreint. Cet amour, on pourrait le décrire comme la volonté de perfectionner la relation avec l'autre en vue d'une union plus parfaite. C'est l'alliance qu'Abraham reçu du Père, et ce que Moïse transmit au peuple des israélites. Ce principe d'amour, fondement de la loi naturelle et des nations, a traversé les siècles, résistant à tous les despotes, tous les orgueilleux défiant Dieu, tous les empires, et bien qu'étant régulièrement leur victime car il n'adorait qu'un Dieu, rejetait l'idolâtrie et respectait - contre les lois injustes des différents royaumes qu'il habita - les lois fondamentales du Père transmises par les prophètes, le peuple juif le porta à travers les âges jusqu'à nos jours.

   Comme les chrétiens et les musulmans, les juifs savaient, aimaient souffrir pour la Vérité.

   Le matérialisme philosophique du dix-neuvième siècle et son affreux rejeton l'existentialisme, le sionisme fascisant (Jabotinski), les pogroms de l'Europe orientale et le crime abominable du nazisme ont peut-être réussi à briser cette résistance. Aujourd'hui, c'est à croire que les fils des Judenrats ont pris le contrôle du sionisme. En effet, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on résume l'héritage juif à l'holocauste, on rend le monde entier responsable du crime de barbares européens et l'on prétend faire du sionisme le rempart du judaïsme, non plus par l'amour mais par la force. Le sionisme, devenu propriétaire du culte de la Shoah, promettant le rassemblement des juifs, une terre et des armes, a ainsi pris le judaïsme en otage, et le traîne par la terreur de crime en crime vers une catastrophe universelle, terminant ainsi le travail d'Hitler. C'est ainsi que le voit Abraham Burg.
   La comédienne américaine Roseanne Barr, juive anti-sioniste engagée, effrayée par cette perspective d'anéantissement et face à la barbarie de l'attaque en cours, a qualifié ce qu'elle appelle le "Sionistan" (Israël) d'état nazi, et a déclaré que "l’âme juive est soumise à la torture en Israël", opinion que je partage.

   Une barrière est rompue dans l'opinion publique par l'attaque actuelle sur Gaza : on n'osait pas auparavant comparer les actes de l'état d'Israël et de ceux qui furent les pires bourreaux des juifs, les nazis. Qu'Israël soit depuis plus de trente ans un état voyou, ne respectant aucun traité, aucune résolution, faisant fi du droit international selon la volonté du fragile gouvernement de coalition du moment, volant les terres, tuant, mutilant et déportant les non-juifs, attaquant les nations voisines et assassinant partout dans le monde sans presque même se cacher, tout cela était "pardonné" ou "toléré" par la communauté internationale, selon l'idée qu'au nom de la souffrance du peuple juif, nul ne savait mieux que les juifs ce qui est bon pour eux, que la survie passe avant toute considération matérielle ou morale et que tous les moyens sont bons à cette fin. C'est ce que résume le "philosophe" André Glucksmann dans une odieuse contribution au journal Le Monde : "Il n'est pas disproportionné de vouloir survivre". De fait, le pire cauchemar de ces barbares est la paix, qui est une menace et une impossibilité dans leur logique existentialiste.

   Mais, comme l'a dit Ghandi, "La fin est dans les moyens, comme l'arbre est dans la semence".

   Aujourd'hui, partout sur terre, tout le monde peut lire le but des barbares qui attaquent Gaza dans les actes qu'ils commettent. Le scandale est universel. De grands juifs n'hésitent plus à comparer l'armée israélienne à la Wermacht, comme Uri Avneri, ses actes à un crime contre l'humanité, comme Stéphane Hessel, et la bande de Gaza au Ghetto de Varsovie, comme Michel Warshevski (qui précise : "on ne contrôle pas ses associations mentales"). Quant aux peuples, partout, ils tremblent d'indignation et de colère, et la voix monte contre les gouvernements timorés ou complices.

   Dans ces conditions, quel espoir reste-t-il de la stabilisation en Palestine d'un état-nation agro-industriel laïque et démocratique, moteur du développement régional, rêve qui animait Ben Gourion et Yitshak Rabin ? Si l'administration Obama ne prend pas le taureau par les cornes, à l'exemple d'Eisenhower lors de l'affaire du canal de Suez, il est quasiment nul. De plus, si le jeu impérial anglo-saoudien dans cette région n'est pas détruit, tout effort est voué à moyen terme à l'échec, et à Londres on sait bien que les présidents américains ne durent pas longtemps. Hé ! il est même parfois arrivé à l'empire britannique d'abréger l'existence de certains !

   Cette région, quoiqu'il s'y passe dans les prochaines périodes, est vouée par sa situation à connaître un extraordinaire développement. Car, une fois la paix établie, la Palestine/Israel bénéficiera de sa situation géographique exceptionnelle en terme d'économie physique : elle est le seul passage terrestre entre l'afrique et le reste du monde, et donc passage obligé des futurs corridors de développement reliant l'Afrique à l'Asie et l'Europe.

   C'est seulement sur ce projet de développement économique que peut, que doit reposer la paix régionale. C'est
peut-être le seul bénéfice qui pourra être retiré de l'échec des extrémistes israéliens.
Les martyrs de la paix Yitshak Rabin et Yasser Arafat, en 1993.
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3 janvier 2009 6 03 /01 /janvier /2009 10:10
Voici un article de juin 2007, présenté par le sieur Kévin, où est donné la parole à Avraham Burg. Alors que se noue/se dénoue le sort de la Palestine et d'Israel, et que les troupes vont faire face à une guérilla urbaine déterminée à faire payer cher chaque mètre perdu, relisons ce que dit cet homme.
mur_et_arbre_palestine.jpg
Abraham Burg
, ancien président de la Knesset, vient de publier un livre terrible sur les dérives et les excès du sionisme qui selon lui font aujourd’hui d’Israel un ghetto dominé par la peur, n’ayant confiance que dans la force, gagné par le racisme, refusant le dialogue et s’enfermant derrière un mur.

Je vous conseille de lire l'interview complète d'Abraham Burg avec un journaliste de
Haaretz sur Contre Info: première partie, seconde partie.


A lire aussi cet article du
Monde du 09 juin, écrit par Michel Bôle-Richard:

"Nous sommes déjà morts" : Avraham Burg attaque l'Etat juif, "ghetto sioniste"


"Avoir défini l'Etat d'Israël comme un Etat juif est la clef de sa perte. Un Etat juif, c'est explosif, c'est de la dynamite." Ces propos sont ceux de l'ex-président de la Knesset de 1999 à 2003 et ex-président de l'agence juive, Avraham Burg.

M. Burg n'a jamais mâché ses mots, mais, dans un entretien publié vendredi 8 juin dans le quotidien Haaretz, ce politicien reconverti dans les affaires va jusqu'à qualifier Israël, pays qu'il a quitté pour vivre en France, de "ghetto sioniste". Il considère qu'il est temps de dénoncer la théorie de Théodor Herzl, estimant qu'après la création d'Israël, le sionisme aurait dû être aboli. Lorsqu'on lui demande ce qu'il pense d'un Etat juif démocratique, il indique : "C'est confortable, c'est sympa, c'est de la guimauve, c'est rétro. Cela donne un sentiment de plénitude, mais c'est de la nitroglycérine."

Auteur d'un livre, Vaincre Hitler, cet ex-pilier du mouvement pacifiste La Paix maintenant envisage de remettre en cause la loi du retour qui permet à tout juif de venir vivre en Israël. Il estime que cette loi est "le miroir de l'image d'Hitler" et "je ne veux pas qu'Hitler définisse mon identité".

Ce militant du dialogue avec les Palestiniens qualifie la société israélienne de "paranoïaque", pense que "la clôture de séparation procède de cette paranoïa" et s'insurge contre "la xénophobie". Il constate que "de nombreuses lignes rouges ont été franchies au cours des dernières années". Il y a, selon lui, "de bonnes chances que la prochaine Knesset interdise les relations sexuelles avec les Arabes. Nous sommes déjà morts mais nous ne le savons pas encore. Tout cela ne marche plus".

M. Burg compare l'état de la société israélienne à l'encontre des Arabes à celui de l'Allemagne lors de la montée du nazisme, mettant en avant "le caractère central du militarisme dans notre identité. La place des officiers de réserve dans la société. Le nombre d'Israéliens armés dans les rues. Où va cet essaim de gens armés ? Ils disent publiquement "les Arabes dehors !"".

Se définissant comme un citoyen du monde, il qualifie l'occupation de la Cisjordanie "d'Anschluss" et prédit "une explosion sans fin". Et de conclure : "La réalité israélienne n'est pas excitante, mais les gens ne veulent pas l'admettre. Nous sommes au pied du mur. Demandez à vos amis s'ils sont sûrs que leurs enfants vont vivre ici. Au maximum, 50 % diront oui. Autrement dit, l'élite israélienne est déjà partie, et sans élite, il n'y a pas de nation."

abraham-burg.jpgAbraham Burg
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2 janvier 2009 5 02 /01 /janvier /2009 21:28

"Condamner les «deux côtés» : pire que les assassins !"

Par Michel Warschawski


Info du http://www.alternativenews.org/

Barak, Olmert, Livni et Ashkenazi auront un jour à répondre de crimes de guerre devant une cour de justice, comme d'autres criminels de guerre. En conséquence, notre devoir est d'informer sur leurs actes et déclarations de façon à nous assurer qu'ils payeront pour les massacres qu'ils ont ordonnés et commis.
Il y a cependant une seconde catégorie de criminels qui pourraient échapper aux tribunaux. Ils ne se salissent pas les mains avec le sang des civils, mais fournissent les justifications intellectuelles et pseudo morales des assassins. Ils constituent l'unité de propagande du gouvernement et de l'armée des tueurs.
Les écrivains israéliens Amos Oz, et A. B. Yehoshua sont les exemples type de tels misérables intellectuels, et ce n'est pas la première fois! A chaque guerre ils se portent volontaires pour l'effort de guerre israéliens, sans même avoir été officiellement désignés. Leur première fonction est d'apporter les justifications à l'offensive israélienne, puis, dans un second temps ils pleurent leur virginité perdue et accusent l'autre camp de nous avoir obligés à être brutaux.

La justification fournie par Oz dans Corriera de la Serra, et Yehoshua dans La Stampa est évidemment la nécessité de réagir aux rockets sur Sderot, comme si tout commençait avec ces rockets. « J'ai du expliquer aux Italiens écrit Yehoshua dans Haaretz 30 décembre 2008 , pourquoi l'action israélienne était nécessaire.... »

Yehoshua et Oz ont tous les deux oublié 18 mois de brutal siège israélien imposé à un millions et demi dêtres humains , les privant de nécessités les plus élémentaires. Ils ont oublié le boycott israélien et international desdu gouvernement palestinien démocratiquement élu. Ils ont oublié la séparation forcée de Gaza et de la Cisjordanie, séparation faite pour isoler et punir la population de Gaza de son choix démocratique incorrect.

Après avoir choisi de ré écrire la chronologie des événements, Oz et Yehoshua utilisent l'argument de la symétrie: La violence est utilisée des deux côtés et il y a des victimes innocentes à Gaza comme en Israël. En effet, chaque civil tué est une victime innocente. La chronologie et le nombre ne sont cependant pas sans rapport : 3 civils israéliens ont été tués dans le sud d'Israël, mais seulement après que l'aviation israélienne a commis son massacre planifié dans le centre de la ville de Gaza, en tuant plus de 300 .
Cette position des intellectuels les plus en vue d'Israël sert de justification morale au soutien que le parti de la gauche sioniste Meretz apporte à l'agression criminelle du ministre de la défense Barak. Meretz aussi exprimera en temps voulu son opposition aux meurtres, c'est à dire lorsque la communauté internationale exprimera sa préoccupation pour les fautes d'Israël. Pour l'instant cette communauté internationale demeure silencieuse et semble même heureuse de la contribution israélienne à sa sainte croisade contre la menace globale islamique.

Afin de montrer sa préoccupation, l'Europe envoie une assistance humanitaire (symbolique) à la population de Gaza. En entendant le ministre français des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner soutenir l'action israélienne, en même temps qu'il annonce la décision d'envoyer des produits humanitaires à Gaza, je n'ai pu m'empêcher de me souvenir des informations sur les délégations de de la Croix Rouge Internationale qui venaient visiter les camps d'extermination nazi avec des chocolats et des biscuits.
Je sais que ce n'est pas la même chose, mais personne ne peut contrôler ses associations mentales.
Bernard Kouchner a cependant une circonstance atténuante: les régimes arabes, en particulier celui d'Hosni Mubarak, soutiennent aussi l'agression israélienne. Et ils vont aussi envoyer du chocolat et des biscuits aux enfants de Gaza, sauf bien sûr à ceux qui gisent morts à l'hôpital de Shifa .

Michel Warschawski (le 30/12 à Jérusalem).
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27 novembre 2008 4 27 /11 /novembre /2008 20:01

   Il est temps, selon Stephen King, "Managing director" de la Hong Kong & Shanghaï Banking Corporation, un des pivots financiers de la City et joyau de la couronne, de détruire l'épargne des peuples, des entreprises et des nations pour sauver le système financier international, c'est-à-dire essentiellement l'empire britannique, de la révolution qui vient. Comment ? Par l'hyperinflation monétaire, les "rotatives" - la "planche à billet" électronique, de nos jours -, comme il le dit lui-même dans l'article ci-dessous.


   Mais ce ne sont pas les gouvernements que Stephen King appelle à l'action, ce sont les banques centrales "indépendantes", ces entités vers lesquelles a été délégué tout au long du vingtième siècle le droit souverain, régalien, de battre monnaie, par force, corruption, mensonge, chantage, meurtre ou guerre si nécessaire.


   Leur "indépendance" n'existe qu'envers les états-nations, bien sûr. Nous avons tous pu voir, à travers les multiples tentatives de relance et de sauvetage de l'année écoulée, que ces banques centrales obéissent comme un seul homme à la parole du représentant de l'empire britannique, qui pour l'instant semble être Gordon Brown, et à personne d'autre.


   Lors d'une discussion autour d'une vidéo sur Dailymotion opposant Roosevelt à Keynes, j'avais lancé l'idée suivante, qui me trottait dans la tête depuis un moment, en réponse à un commentateur attribuant sans s'en rendre compte une valeur intrinsèque à la monnaie sans la justifier, et opposant l'usage maléfique de la monnaie à l'usage bénéfique du troc. J'avais, en écrivant cela, l'intention de montrer que toute forme de monnaie, de crédit, n'existe que par l'accord - tacite ou explicite - du souverain, et que le concept de monnaie privée est impossible, ou à tout le moins illégal du point de vue du droit naturel. C'est pourtant ce qu'on tente de nous faire avaler avec cet ordre mondial de banques centrales "indépendantes" à la botte de Londres :

   "Sur votre remarque sur le troc :

   Je ne suis pas sûr que le troc ait jamais servi au delà des petites communautés chasseuses ou/et agricoles situées aux marges des civilisations. Et je veux bien admettre que, dans ce cadre, on puisse le considérer comme équitable, mais ce n'est pas difficile : tout le monde se connait et produit la même chose, en gros.

   Et je suis convaincu que lorsque certaines de ces communautés se sont agglomérées, contrôlant ainsi par leur unification un plus vaste territoire, et permettant à certains membres de cette société de se dégager de l'urgente recherche et du traitement de la nourriture, alors l'idée du médium d'échange est venue. Car plus grand est le territoire, plus difficile est le transport des produits, s'il est possible vu la nature périssable de certaines denrées.

   Dès lors, le premier médium d'échange, de répartition et d'affectation des biens a été la volonté du chef, ou de ce qui tenait lieu d'autorité, tentant d'organiser les ressources pour le bénéfice de tous, idéalement. Le sceau, le symbole, la parole du hérault ou du représentant reconnu, ou un genre de document de l'autorité "royale", tenait lieu de monnaie, et l'ordre donné suffisait à faire se déplacer des biens sur l'ensemble du territoire, en échange de la garantie du bénéfice d'un autre bien ou d'un service.

   Ce que je veux dire, c'est que la monnaie ne doit pas être vue comme un bien, ni même comme un moyen utilitaire d'échange, car elle ne l'est pas si elle ne revêt pas l'autorité "royale", sous une forme ou sous une autre (que ce soit les pièces de monnaies en métal précieux, les monnaies fiduciaires ou les monnaies scripturales).

   Et conséquemment, la monnaie exprime l'autorité "royale", ce que j'appelle pour notre époque la volonté de la nation.

   Je crois d'ailleurs que, pour clarifier le sujet, nous devrions tomber d'accord sur le fait que toute monnaie est un crédit, issu d'une création ex-nihilo - un prêt, comme le font toutes les banques -. Il n'est pas toujours évident de savoir l'origine de l'émission de telle ou telle monnaie, mais ce qui est certain, c'est qu'elle a été mise en circulation à la suite d'une création, qu'elle constitue donc un prêt pour le receveur.

   Et si, lorsque nous recevons un ordre d'une hiérarchie reconnue, nous l'accomplissons, lorsque que nous recevons de l'argent (salaire, produit d'une vente etc.), ce n'est pas pour faire n'importe quoi, mais la volonté de l'émetteur - la nation dans ce cas -. Et la volonté de la nation est exprimée par la Constitution. C'est ainsi que je regarde aujourd'hui la monnaie : c'est un crédit que m'offre mon pays afin que je me maintienne et me perfectionne pour mieux le servir, selon les principes de la Constitution.

   La trahison monétariste, c'est d'avoir développé une théorie où la monnaie est un bien privé, une marchandise créée par les banques et qui leur appartient. C'est évidemment une escroquerie, tolérée par l'ignorance ou la corruption de nos dirigeants et de nos universitaires. Les banques, privées ou publiques, sont dépositaires par la loi de la capacité d'émettre du crédit, qui est un pouvoir régalien. Tout crédit émis par une banque est réputé l'être par la nation, le souverain, c'est à dire l'universalité du peuple exprimée dans la Constitution.

   La crise qui nous frappe aujourd'hui n'a pas, selon moi, pour origine un supposé vice intrinsèque de la monnaie, mais plutôt l'abandon par le souverain du contrôle de la monnaie, de la "volonté nationale", entre les mains d'entités ennemies.

   Dès lors, quelle facilité pour semer le chaos dans un pays, ou dans plusieurs."


   Stephen King est un représentant de ces entités ennemies. Ce qu'il réclame, par cet article, ce sont les pleins pouvoirs de l'Empire sur l'économie mondiale. Car lorsque les "rotatives" tourneront à plein, ce ne seront pas les gouvernements qui affecteront les crédits nouvellement créés, mais les banques centrales. Et les banques centrales ne prêtent qu'à certaines banques privées agréées, mais certainement pas aux gouvernements. Cela est même interdit à la Banque centrale européenne (art. 104).

   Et lorsque les banques privées agréées par l'empire britannique auront entre les mains les flots de liquidités gratuites des banques centrales, votre épargne, les réserves des entreprises, les réserves nationales ne vaudront plus rien, comme cela s'est vu lors de la crise hyperinflationnaire de la République de Weimar dans les années 20. 


   Après la triste farce du G20, où Sarkozy s'est vu expliquer fermement par Gordon Brown - conseillé par Alan Greenspan - comment il pouvait se rouler bien serré son "Nouveau Bretton Woods" et où il pouvait se le mettre, et qu'il ferait peut-être mieux d'arrêter de la ramener sur les paradis fiscaux et de se préparer à gérer la crise sociale française qui arrive très vite, la City a les coudées franches pour réorganiser à son goût le système financier international, et ne se gêne pas pour le faire savoir par voie de presse.


   Ironiquement, Stephen King est aussi le nom d'un écrivain américain spécialisé dans les romans d'horreur (Carrie, Shinning, etc.). Coïncidence regrettable, mais appropriée à l'auteur de l'article qui suit, qui a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête :

(Traduction de votre serviteur, ainsi que les caractères en gras)



Stephen King : Si les baisses de taux d’intérêt ne peuvent résoudre la pénurie de liquidités, lancez les rotatives.
Tant que les gens thésauriseront, les rendements chuteront ainsi que les prix, comme dans les années 30.

Lundi 24 novembre 2008

   Pour la Réserve Fédérale, la Banque d’Angleterre et les autres banques centrales du monde, le temps est venu des actes de bravoures non conventionnels. Ces actes sont nécessaires car la crise financière est en train de muter. Ce n’est plus simplement une histoire de mauvaise volonté ou d’incapacité des banques à prêter. Cela devient rapidement une crise de liquidation. Vous pouvez le constater dans la rue, avec ces ventes soudaines et agressives pré-noël. Vous pouvez le voir à la bourse, où la panique ne cesse de grandir. Vous pouvez le voir dans l’immobilier, où les prix ne se sont jamais effondrés si vite.


   Ces prix de ventes au détail, ceux des titres financiers et des biens immobiliers en baisse nous indiquent que nous sommes au bord de la déflation mondiale. La réponse conventionnelle à une baisse de la demande est de réduire les taux d’intérêts. La crise bancaire, cependant, a réduit l’efficacité de ces réductions de taux. Bien qu’il soit vrai que les taux britanniques puissent encore baisser significativement, les taux US sont déjà à un pour cent. Si nos économies n’y répondent toujours pas, qu’arrivera-t-il ?


   Le problème peut-être
décrit simplement. Malgré les efforts de diverses autorités, les prêts bancaires sont sévèrement modérés. Il y a une bonne raison à cela. Certaines banques ont prêté bien au-delà de leur niveau de dépôts, finançant les prêts additionnels grâce à la vente de produits de dettes hypothécaires et autres actifs ésotériques. Ces sources de financement se sont à présent évaporées et, par conséquent, le volume général des prêts diminue. Dans un monde idéal, bien sûr, les banques auraient été capables de trouver des sources alternatives de financement, mais jusqu’à présent elles ne l’ont pas fait. Le résultat net est un assèchement du crédit.


   Jusqu’ici, rien que de très conventionnel. Cependant, nous nous dirigeons maintenant vers ce que je décris comme un territoire non conventionnel.  En réponse à l’assèchement du crédit, les compagnies, les foyers et les investisseurs craignent une pénurie de liquidité. Toutes les liquidités qu’ils possèdent, ils les conservent. Toutes les liquidités dont ils ont besoin, ils les obtiennent par la vente d’autres actifs qui peuvent être échangés contre de l’argent. La panique est aux commandes.


   Il y a en économie une relation très simple qui permet d’exprimer ce problème particulier. Elle est connue sous le nom d’identité de Fischer (d’après Irving Fischer) et s’écrit ainsi : MV=PT. M est la réserve de monnaie, V la rapidité de circulation (le nombre de fois où la monnaie change de mains au cours de l’année), P le niveau de prix et T le volume de transactions. En langage courant contemporain, PT est simplement la valeur du revenu national.


   La contraction du crédit a eu un grand impact sur M. La quantité d’argent prêtée par les banques a été sévèrement réduite, ce qui a soumis les prix (P) et les
rendements (T) à une pression baissière. Dans le même temps, alors que les gens ont commencé à se demander où ils pourraient bien trouver leur prochain prêt, ils se mirent à thésauriser leurs liquidités – à cacher ce qu’ils ont sous le matelas – et à liquider. Leurs actions réduisent la rapidité (V).


   Ceci, pourtant, mène à une crise bien pire. A proportion que les gens thésaurisent, les
rendements faiblissent et les prix chutent. Ces dépréciations, en retour, laisse ceux qui avaient trop emprunté au départ avec encore plus de dettes, pour cause de revenus en chute et d’actifs dévalorisés. Cela les pousse encore plus à thésauriser, et le problème ne fait qu’augmenter. C’est ce qui arriva dans les années 30. Puisque les banques ne pouvaient plus prêter, les gens conservèrent leur argent et, aux USA du moins, l’économie s’effondra.


   La réponse conventionnelle du gouvernement à tout cela est d’emprunter encore plus d’argent. Au Royaume Uni, nous entendrons parler de ça dans les jours qui viennent.
Pourtant, cela risque de ne pas être suffisant. Pour comprendre pourquoi, jetons un coup d’œil à l’expérience japonaise des deux dernières décennies.


   Dès l’instant où le Japon succomba à la déflation, le gouvernement emprunta encore et encore pour maintenir à niveau l’activité économique. Ces emprunts supplémentaires, pourtant, n’ont pas été capables de revigorer l’économie japonaise car à chaque augmentation de l’emprunt public a répondu une augmentation supérieure des épargnes privées, en grande partie du fait de compagnies dont les dirigeants ont été déterminés à se débarrasser de dettes excessives dans les dernières années. Le niveau général d’épargne japonais a en fait augmenté malgré les efforts du gouvernement à emprunter plus. Cela est reflété par une comptabilité courante de la balance des paiements plus que jamais positive.


   En d’autres termes, des emprunts gouvernementaux supérieurs, par eux-mêmes, ne semblent pas être suffisants pour redémarrer l’économie, particulièrement si les emprunts supplémentaires d’aujourd’hui sont compensés par de nouveaux impôts demain. Nous avons besoin d’autre chose.


   Cet « autre chose », cela ne peut être que la monétisation. Il faut démarrer les rotatives. La monétisation exige la création de nouvelle monnaie, qui sera injectée dans l’économie. Pourquoi ? La réponse est très simple. Premièrement, la quantité de liquidité augmentera, ce qui fera augmenter le M de l’identité de Fischer. Deuxièmement, la rapidité (V) augmentera à proportion que cette nouvelle monnaie sera dépensée. Et, lors d’une dépression, qui est le plus à même de faire des dépenses ? Le gouvernement, bien sûr.


   Une critique évidente de cette politique est qu’elle dévalorise la monnaie et, par conséquent, qu’elle créée l’inflation. Dans des circonstances normales, c’est vrai. Les gouvernements qui s’en sont remis à l’impression monétaire se sont souvent retrouvé avec de l’hyperinflation, comme la République de Weimar d’Allemagne le découvrit dans les années 20, et comme le découvre aujourd’hui le Zimbabwe. Mais ces exemples sont exceptionnels.


   Le problème de notre monde nouvellement déflationnaire est une pénurie de liquidités. Ce n’est pas tant que les taux d’intérêts soient trop élevés, ou qu’ils ne puissent être inférieurs à zéro, mais plutôt que, quel que soit le taux d’intérêt, la quantité de monnaie en circulation est insuffisante. Cette quantité doit augmenter. Les baisses de taux d’intérêts, seules, ne peuvent accomplir cette tâche. La monétisation est un outil qui peut être utilisé pour augmenter la quantité de monnaie en circulation dans une économie où, pour l’instant, règne la pénurie de liquidités.


   La monétisation est souvent considérée comme une forme de politique fiscale de vilains gouvernements. Dans les circonstances actuelles, cependant, la monétisation devrait être regardée comme la seule politique monétaire pour les banques centrales réalistes. Ensuite, pour crédibiliser cette politique, l’appel à sa mise en œuvre ne devrait pas venir des ministres des finances, mais plutôt des banquiers centraux mondiaux. Les banquiers centraux devraient se préparer à être efficaces à l’extrême au lieu de rester dans l’impotence conservative.


   La monétisation n’est pas la réponse à tous nos problèmes financiers. Les banques souffriront toujours du manque de liquidités. Les gouvernements devront participer en injectant du capital dans le système financier et, peut-être, en fournissant les financements que les banques du secteur privé seront incapables de rassembler. Malgré cela, les rotatives pourront au moins empêcher un effondrement de la rapidité (V) qui sans cela jetterait nos économies dans une dépression profonde et durable. Et ce sont nos banques centrales indépendantes, et non les gouvernements, qui devraient insister pour prendre le contrôle de cette opportunité.

Stephen King,
Managing director of HSBC


   Tout chef d'état devrait considérer cet article, écrit par un des leaders de la City, comme une menace de mort pour les économies nationales et pour les états-nations. Ce n'est peut-être pas un casus belli, mais une excellente raison de déchirer tout les traités nous liant à la BCE, et réorganiser nos économies grâce à une saine doctrine protectionniste et à des programmes de relance gaulliens ou rooseveltiens, sans quoi nous pourrions très bien nous retrouver "sans culotte" au printemps prochain.

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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 17:35
Quoi ?

Comment ?

Mais que se passe-t-il donc ?

   C'est de France que viennent les signes les plus sérieux de la création d'un nouveau système économique, monétaire et financier ? On trouve dans la bouche du président de la république des termes et des concepts d'économie politique qu'on croyaient disparus, démodés, ringards, laminés par la meute des chicago-boys depuis les années 80 ?
   "Taux de change fixes", "protection de l'industrie nationale", "orientation contrôlée du crédit accordé aux banques", "élimination des paradis fiscaux", "l'entrepreneur et le travailleur avant le spéculateur", "la dictature des marchés est morte", "seul le politique peut et doit contrôler l'économie", tous ces termes sont propres à un seul courant d'économie politique, qui n'est certainement pas celui qu'on enseigne à Dauphine : il s'agit là de l'école d'économie politique dite "continentale", ou "physique", ou encore "américaine" selon Friedrich List. On s'y trouve en compagnie entre autre du grand Leibniz , de Colbert, de Papin, Ampère, Lavoisier, Carnot père et fils, Chaptal, et aussi Ben Franklin, Washington, Hamilton, Henry Clay, Henry et Matthew Carey, Lincoln, Bismarck, McKinley, Franklin Delano Roosevelt, et plus récemment De Gaulle et John Fitzgerald Kennedy.
   Mais depuis, cette doctrine a été écarté de tout les centres de décisions et remplacée par les théories fumeuses et inhumaines des soit-disants "classiques", de Jeremy Bentham jusqu'à Milton Friedman en passant par John Meynard Keynes, Hjalmar Schacht et autres "Londoniens".
   Aujourd'hui, très peu de gens maîtrisent la doctrine d'économie politique "physique" dans toute son étendue. les seuls que je connaisse sont Lyndon H. LaRouche au USA, Jacques Cheminade en France et Helga Zepp-LaRouche en Allemagne, qui tous trois animent des organisations politiques vouées à transmettre cette science et la faire appliquer contre la stupidité néo-libérale. En particulier, ce sont eux les inventeurs du Nouveau Bretton Woods, au milieu des années 90.
   Et Nicolas Sarkozy, avec sa meute néo-libérale arrogante, ne laissait pas augurer une quelconque "révolution intellectuelle" lorsqu'il fut porté au pouvoir en mai 2007. En tout cas, à part quelque effets de manche populistes sur les méchants spéculateurs, rien de notable. Au contraire, la politique de son gouvernement était économiquement tout à fait orthodoxe et néo-libérale.

  Puis voilà qu'à l'heure de la mort du système financier international, il parle comme s'il avait eu une épiphanie, comme s'il avait fait son chemin de Damas, comme s'il avait vu la lumière ! Car pour des gens comme moi, qui s'intéresse un peu à la politique et à l'économie internationale et nationale, ce que dit Sarkozy aujourd'hui ne ressemble à rien de ce qu'il disait avant. Et pour dire les choses comme elles sont, ce que dit Sarkozy aujourd'hui, c'est du Cheminade ! Intégralement, à peu de choses près !
S'il s'agit de la fameuse "Rupture", ça m'intéresse !

   Y-a-t-il un lien secret entre Sarkozy et Cheminade ? Ou bien Sarkozy pioche-t-il dans la meilleure boîte à idées possible ? Ou encore, dans la grande empoignade qui vient entre les tenants du système impérial britannique et les défenseurs des états-nations, se sert-on de ces idées pour obliger par terreur les libéraux à lâcher prise, et négocier en position de force ? Je ne sais, et je ne crois pas qu'on me le dira.

   Mais je vous propose une petite série audio-vidéo de parallèle entre les déclarations de Jacques Cheminade d'un côté et celle de Nicolas Sarkozy de l'autre (en version intégrale).

   Tout d'abord, une déclaration de Jacques Cheminade du 11 septembre 2008, avant la chute de Lehman Brothers :


Au bord du gouffre financier - Fannie Mae & Freddie Mac
envoyé par Solidarite_et_Progres

   Puis celle-ci, mise en ligne le 15 septembre 2008 :


Krach financier mondial: "parlez maintenant!"
envoyé par Solidarite_et_Progres

   Celle-ci encore, du 18 septembre 2008 :


Sortir de la banqueroute de l'ordre néo-libéral
envoyé par Solidarite_et_Progres

   Et enfin, celle du 15 octobre 2008, intitulée "Dire la  Vérité au peuple", thème qui a ouvert le discours de Nicolas Sarkozy à Argonnay le 23 octobre 2008 :


Krach 1995 - 2008 : Dire la vérité au peuple
envoyé par Solidarite_et_Progres

   Et puis, surprise ! Jacques Cheminade est invité à débattre sur la chaine internationale France24, en anglais, avec l'économiste Christian de Boissieu, qui est aussi le président du Conseil d’analyse économique du Premier ministre, et ceci à la veille de la rencontre Sarkozy-Bush à Washington, le 17 octobre 2008 :


un Nouveau Bretton Woods - Jacques Cheminade sur france24
envoyé par Solidarite_et_Progres

   Le message est-il passé ? Je vous laisse juge en vous proposant d'écouter le discours de Nicolas Sarkozy au parlement européen le 21 octobre 2008 :


N.Sarkozy, président de la zone euro jusqu'en 2010 ?
envoyé par LCP

   Et celui qu'il a donné à Argonay, Haute-Savoie, le 23 octobre 2008, où est repris le "Dire la vérité au peuple" :


   Enfin, j'apprend aujourd''hui que le nom de Jacques Cheminade n'est plus interdit d'antenne en France, puisque le Zébulon du prêt-à-penser de gauche, Jean-François Khan, l'a balancé dans les dents d'un Jacques Marseille déblatérant des âneries sur les accords de Bretton-Woods, sans y être apparement obligé par la discussion. Vous pouvez écouter la discussion ici. C'est aux alentours de la minute 7.

   Personnellement, je trouve saisissant le parallèlisme entre la parole de Jacques Cheminade et celle du président de la république. Et tout ce que je souhaite, c'est que ces paroles se concrétisent le plus vite possible et le mieux possible. Et peut-être bien que ce président réussira ainsi une oeuvre historique. Pourquoi pas ?

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16 septembre 2008 2 16 /09 /septembre /2008 21:58
   Sur le temple : Déblatération sur le Libre Echange
George W. Bush : Attendez ! Je n'ai pas encore fini !

   A l'heure ou les nations, secouées par l'ouragan de la désintégration financière internationale, s'approchent du moment de vérité, et alors que le terme
"Nouveau Bretton Woods" devient un lieu commun de toute discussion sur les solutions à apporter à cette crise existentielle qu'affronte l'humanité, larecherchedubonheur vous propose une rétrospective des articles de ce blog sur des différents développements de l'effondrement au cours de l'année écoulée.
   En cas de panique, n'hésitez pas à consulter l'article L'héritage de Franklin Delano Roosevelt, sur la colonne de gauche de la page d'accueil. Bonne lecture.


Bam-Bam-Bang! Bulle immobilière 27/03/2007

Discussion pédagogique hilarante sur le système financier international 28/10/2007

Désintégration financière internationale : la catastrophe des prêts hypothèquaires   15/11/2007

Seconde discussion pédagogique hilarante, sur la crise de la Northern Rock 16/11/2007

Désintégration financière internationale : Les vautours se gavent, et parlent !  28/11/2007

Désintégration financière internationale : Le ministre des finances allemand s'impatiente. 01/12/2007

Désintégration financière internationale : Michel Rocard appelle à un Bretton Woods II
05/12/2007

Désintégration financière internationale : Demain, ou après-demain ? 16/12/2007

Désintégration financière internationale : Le tonneau des Danaïdes 20/12/2007

Désintégration financière internationale : Assureurs "monolignes", ventes paniques et pompiers incendiaires. 22/01/2008

Désintégration financière internationale : Le 11ème Commandement. 27/01/2008

Désintégration financière internationale : "Stimulus package" + baisse des taux de la Fed = Hyperinflation 31/01/2008

Désintégration financière internationale : Le 11ème Commandement. (suite) 16/02/2008

Désintégration financière internationale : Qu'est-ce qu'un Rohatyn ? La même chose qu'un Schacht ! 19/02/2008

Désintégration financière internationale : Sursaut ?
25/05/2008

Désintégration financière internationale : Le réveil d'Europe ? 26/05/2008

Désintégration financière internationale : Les monolines sautent.
10/06/2008

Désintégration Financière Internationale : Sacrifice humain 08/09/2008

Désintégration Financière Internationale : Les Morts-Vivants15/09/2008

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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 12:42
   Le désespoir le plus noir règne désormais à Wall-Street et à Londres. La panique y est absolue, et il faut s'attendre de la part de ceux dont le pouvoir dépendait du contrôle de la structure financière internationale à des tentatives suicidaires dans le domaine stratégique.
   "Too big to fail", "trop grand pour faillir", c'est ainsi qu'on parlait la semaine dernière encore des premières institutions financières mondiales, celles-là même qui font aujourd'hui la première page de tous les journaux de la planète, et dont le nom est désormais associé au terme "Faillite". Voir ici, ou ici, par exemple.
   Comme dans le
Masque de la Mort Rouge d'Edgar Allan Poe, la désintégration financière est désormais dans le château (de Buckingham ?) et frappe au coeur même de la puissance de l'Empire Britannique.
   Bank of America, Royal Bank Of Scotland, Barclays, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase Co, Merrill Lynch, Morgan Stanley, UBS,
AIG, Lehman Brothers, Washington Mutual, etc. - la liste est trop longue - n'existent plus aujourd'hui que grâce aux perfusions massives hebdomadaires de liquidités par les banques centrales internationales. En d'autres termes, ce sont des morts-vivants, le "système financier international" n'existe plus, et l'acharnement des leaders politiques à le nier en dit plus long sur leur état mental que sur la réalité de l'économie mondiale. Voyez par exemple Madame "Lagarde-meurt-mais-ne-se-rend-pas" appliquer avec scrupule la méthode Coué dans cet article.
   Mais la presse ne dit pas tout. Par exemple, il semblerait logique qu'une banque déclarant 1800 milliards d'actifs soit à l'abri des problèmes financiers, n'est-ce pas? Eh bien non ! En même temps qu'on apprend la mise sous Chapitre 11 de Lehman Brothers, il est annoncé le rachat par Bank Of America de
Merrill Lynch (1800 Milliards de $ d'actifs), au prix de 50 milliards de dollars !?! Ce n'est plus un rachat ou une fusion, c'est la mise sous tutelle de Merrill Lynch !
   Voici un petit article savoureux trouvé ce matin sur le site d'un petit mouvement politique faisant campagne pour un Nouveau Bretton Woods :


C’est maintenant ou jamais…
15 septembre 2008 - 12:22



15 septembre 2008 (Nouvelle Solidarité) – Comme nous l’avons signalé depuis des années, le système financier et monétaire international ne pouvait que finir par s’effondrer, puisqu’il est devenu une entité entièrement privée, spéculative, et destructrice pour l’économie physique, depuis que le système de Bretton Woods a été définitivement abandonné en 1971. Comme le week-end passé, le week-end qui vient de se finir démontre, pour ceux qui y auraient encore cru, que le système est bel et bien mort.

    * Lehman Brothers, 4e banque d’investissement américaine, 650 milliards d’actifs affichés, est mise en faillite, faute de repreneurs. En effet, ça ne se bousculait pas au portillon pour racheter la banque new-yorkaise. Barclays demandait comme condition une garantie du gouvernement américain de 300 milliards ! Qui voudrait d’une banque dont la moitié des actifs n’existent pas ?!

    * Merril Lynch, une des plus grosse banque d’affaire du monde avec 1800 milliards de dollars d’actifs, vient d’être rachetée par Bank of America pour 50 milliards de dollars. On peut donc se demander les conditions et les garanties qui ont été donnée à BoA pour un tel rachat. Merrill Lynch a déjà perdu officiellement 52 milliards de dollars sur des actifs titrisés.

    * AIG, le premier assureur mondial, demande un prêt à court terme de 40 milliards à la Réserve Fédérale (Fed). Il faut dire que le groupe américain a assuré pour des dizaines de milliards de dérivés de crédit.

    * Washington Mutual, 1ère banque d’épargne des Etats-Unis, fait face à 32,5 milliards de dollars de défaut de paiement sur des hypothèques et aurait besoin, à moyen terme, d’une garantie du gouvernement pour faire face à des pertes qui s’élèveraient à 24 milliards.

    * La Fed ouvre encore plus grand les vannes du crédit aux « 10 grandes banques qui ont travaillé avec elle tout le week-end pour éviter un cataclysme boursier lundi », écrit l’AFP. La banque centrale américaine accroît les montant de liquidités allouées au refinancement des institutions bancaires en faisant passé sa principale enchère de 250 milliards de dollars mensuel, à 600 milliards. Et elle abandonne l’obligation pour les banques preneuses de fournir en contrepartie des titres notés « AAA », c’est-à-dire des titres théoriquement « sûrs », mais accepte des actifs à risque, c’est-à-dire des titres autrement invendables sur les marchés. Ces dix banques - Bank of America, Barclays, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase Co, Merrill Lynch, Morgan Stanley et UBS – dont quatre européennes, ont mis au pot 7 milliards de dollars chacune pour un fond de secours d’un total de 50 milliards d’euros.

    * La BCE, la Banque d’Angleterre et la Banque Nationale de Suisse s’apprêtent aussi à pisser des liquidités, après les concertations qui ont duré tout le week-end. Dans un communiqué, la BCE se dit "prête à contribuer à des conditions ordonnées sur le marché monétaire en euro", ce que l’agence Reuters traduit à juste titre par « un signe qu’elle est disposée à ouvrir grand les robinets du crédit ».

Alors c’est maintenant ou jamais…Face au krach financier : le Nouveau Bretton Woods (le vrai)


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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 09:12
   Le trésor américain, en la personne de Henry Paulson, saisit par une panique irrationnelle face à l'ampleur de la catastrophe financière internationale que l'on nomme la "bulle des hypothèques", vient d'offrir aux Dieux londoniens de la finance le sacrifice ultime en vue de calmer leurs colères : en nationalisant les deux organismes de garantie hypothécaire - le Federal Home Loan Mortgage Corporation (Freddie Mac) et le Federal National Mortgage Association (Fannie Mae) -, c'est le peuple américain qu'il dépose sur l'autel, en garantie des centaines de milliers de milliards de dollars de produits spéculatifs liés aux 12 000 milliards d'emprunts hypothécaires garantis par ces deux organismes.
   Le gouvernement US se porte donc garant des titres de ces deux organismes : il paiera. Tout.
    Les parasites de la finance sont partout sur la Terre en plein orgasme, comme vous allez le voir sur les marchés aujourd'hui : le goût du sang a réveillé l'instinct primaire de la curée, la "confiance" est rétablie, DSK exulte (le traître !) :


AFP le 08/09/2008 09h00
Les Bourses d'Asie fêtent le sauvetage de Fannie et Freddie

Cotations en hausse le 8 septembre 2008 à Tokyo
© AFP  Toshifumi Kitamura

Les marchés boursiers d'Asie sont repartis en forte hausse lundi, soulagés par la mise sous tutelle gouvernementale des géants américains du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, une mesure qui devrait épargner de nouveaux tourments à l'économie mondiale.
A Tokyo, l'indice Nikkei des valeurs vedettes a bondi de 3,38% en clôture, se rétablissant après une sévère correction de près de 7% la semaine dernière.
A la mi-séance, l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong progressait de 3,87% tandis que vers 06H25 GMT, le Straits Times de Singapour gagnait 3,98% et le Sensex de Bombay 3,82%.
Séoul a conclu la séance sur une flambée de 5,15%, tandis que Taïpeh fermait en hausse de 5,57%, Sydney de 3,90% et la Bourse de Nouvelle-Zélande de 1,13%.
A contre-courant, l'indice composite de la Bourse de Shanghaï reculait de 2,18% à la mi-séance et Manille a terminé pratiquement inchangé (+0,14%)
"Le sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac a soulagé les marchés, car les risques pour le marché mondial du crédit ont diminué", a expliqué Allen Lin, analyste chez Concord Securities à Taïpeh.
Le Trésor américain a annoncé dimanche une mise sous tutelle de Fannie Mae et Freddie Mac, le temps que ceux-ci restructurent leurs finances mises à mal par la crise du crédit et de l'immobilier.
Le plan prévoit que l'Etat fédéral pourra injecter jusqu'à 100 milliards de dollars dans chacune de ces sociétés pour les aider à accomplir leur mission.
"Le marché a subi des ventes excessives ces derniers temps. La mise sous tutelle a poussé les chasseurs de bonnes affaires à sauter sur l'occasion", a expliqué Arch Shih, analyste chez Taiwan International Securities.
"Si les gains se poursuivent, la confiance du marché pourrait se rétablir", a-t-il pronostiqué.
Selon Masatsugu Miyata, cambiste chez Hachijuni Bank, "les marchés ont réagi positivement à la nouvelle, car celle-ci dissipe les incertitudes concernant le crédit et les craintes de détérioration du marché immobilier".
Le président américain George W. Bush a expliqué qu'une faillite de Fannie Mae et Freddie Mac, qui détiennent ou garantissent plus de 40% de l'encours des prêts immobiliers accordés aux Etats-Unis, présenterait un "risque inacceptable" pour l'économie du pays.
Le Fonds monétaire international (FMI) a salué le plan de sauvetage, estimant qu'il allait "contribuer à soutenir les marchés et, par conséquent, les perspectives économiques et financières".
Le plan présenté dimanche par le secrétaire au Trésor Henry Paulson "donne du temps pour construire un large consensus sur une réforme importante de ces institutions, tout en garantissant la stabilité des marchés et un soutien à la reprise économique", s'est félicité le FMI dans un communiqué signé de son directeur général, Dominique Strauss-Kahn.
Le Japon, dont la croissance économique dépend en grande partie des exportations vers les Etats-Unis, a lui aussi applaudi.
"Cela va faire disparaître un facteur d'instabilité pour l'économie américaine, et aura un bon impact sur l'économie internationale", a déclaré le ministre japonais des Finances, Bunmei Ibuki, lors d'un point de presse.
Sur le marché des changes, le dollar s'est raffermi face au yen, ce qui a bénéficié aux actions des grands exportateurs japonais. Le billet vert s'affichait cependant en repli face à l'euro et à la livre sterling.


   Dans sa longue guerre contre la République, l'Empire Britannique (le cartel bancaire de la City, centre du pouvoir impérial) vient de gagner une bataille : le peuple américain est dorénavant officiellement assujetti au maintien des prérogatives du prédateur bestial, avant son droit, avant son avenir, avant sa vie.
   Que ceux qui auraient tendance à se réjouir par une sorte d'anti-américanisme atavique réfléchissent : de par la structure du système financier mondial, la décision du Trésor américain nous engage tous. En décidant de payer, il accroît la tendance à l'hyperinflation mondiale, prive encore plus l'économie physique des maigres crédits encore disponibles, offre aux assassins ultra-libéraux l'argument et le droit qui permettra de mettre à bas les systèmes infrastructurels et sociaux publics dans toutes les nations, "trop couteux" en terme comptable. L'huissier anglais frappe à notre porte, et il est armé !
   Par dessus cela, ceux-là même qui offrent leurs peuples en holocauste aux antropophages de Londres mettent au service de l'Empire la puissance militaire des nations dont ils usurpent le pouvoir : Irak, Afghanistan, Georgie, Asie centrale, du Sud-Est et du Sud-Ouest, partout autour des frontières du groupe Russie-Chine-Inde, les satrapes de la City préparent les guerres de demain. La France vient d'y perdre 10 de ses meilleurs enfants.
   Pour notre malheur, en Europe, aucun des gouvernements en place n'est un gouvernement du peuple : au mieux, ce sont des impuissants sociaux-démocrates, jouets de la finance et des valses parlementaires, et au pire, comme en France, des traîtres fiers et conquérants, arrogants, avec une mission qu'ils ne prennent même plus la peine de cacher : la destruction de l'Etat-nation et des infrastructures publiques, l'élimination de l'héritage du Conseil National de la Résistance.
   Pourtant, ce ne sont pas les peuples qui sont en faillite, ni les Etats-Nations : c'est le système bancaire lui-même !
Alors que le PIB mondial tourne autour des 33 000 milliards de dollars, il a trouvé mille moyens de spéculer en vue du gain immédiat financier, construisant une bulle de dettes dépassant en 2007 les 65 000 milliards de dollars (banque des Règlements internationaux - rapport 2007) !
   Nous, peuples du monde, citoyens de quelque nation que ce soit, n'avons qu'une seule dette, un seul devoir : bâtir un monde meilleur pour les générations futures. Nous avons le droit, naturel et universel, d'organiser nos gouvernements dans ce but, et de mettre au service de celui-ci tout les moyens nécessaires. Et si le système financier mondial, au nom d'un droit féodal, prétend se mettre en travers de cette mission, c'est lui qui doit disparaître. C'est lui qui doit être réorganisé, par la force si nécessaire, afin d'obéir à ce mandat dont les générations présentes sont dépositaires.
   C'est pour cela qu'il faut soutenir la campagne mondiale pour un Nouveau Bretton Woods, dont François Hollande - dernier en date - s'est fait l'écho dans son discours de clôture (à partir de la 16ème minute) de l'université d'été du PS, à La Rochelle.
   Mais il n'est pas le premier. L'avant-garde en France du combat pour un Nouveau Bretton Woods, celui qui en parlait déjà aux Français durant la campagne présidentielle de 1995, c'est le secrétaire général du parti politique Solidarité et Progrès, Monsieur Jacques Cheminade. L'essentiel des informations disponibles sur un Nouveau Bretton Woods provient de son site. Viennent ensuite Messieurs Michel Rocard et Pierre Larouturou, et enfin Monsieur Hollande. Voici des hommes qu'il faut soutenir, pour qu'ils gardent ce cap salutaire. A droite, il semble que seul Monsieur Dupont-Aignan s'approche de cette idée, et enfin, dans la société civile, Monsieur Etienne Chouard écrit, diffuse et éduque à ces idées la population.

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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 18:02
   Le 7 Août, à la suite de plusieurs semaines d’escarmouches et d’accrochages entre les forces georgiennes et sud-ossètes, le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, déclare dans la nuit un cessez-le-feu unilatéral.

20:52 - 07/ 08/ 2008
   
TBILISSI, 7 août - RIA Novosti. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a enjoint aux forces armées du pays de ne pas répondre par le feu au pilonnage provenant de la république autoproclamée d'Ossétie du Sud, a déclaré le secrétaire du Conseil national de sécurité géorgien Alexandre Lomaïa, dans une interview à RIA Novosti.
"Le président et commandant en chef géorgien a donné l'ordre à toutes les unités militaires du pays de ne pas répondre aux tirs des séparatistes. Cette décision a été prise bien qu'un soldat géorgien de la paix ait trouvé la mort à la suite de la dégradation de la situation dans la zone du conflit.
Interrogé sur le déploiement présumé de troupes et de lance-roquettes Grad à proximité de la zone du conflit osséto-géorgien, M. Lomaïa a déclaré: "Depuis les élections démocratiques en Géorgie, le gouvernement souhaite régler les conflits par voie négociée".
"Nous sommes prêts à mener des négociations pour mettre fin à la crise", a fait savoir le secrétaire du Conseil géorgien de sécurité.
Il a appelé les dirigeants russes à déployer un maximum d'efforts en vue de préserver la paix dans la région.


   Dans la même heure, il ordonne en secret à ses troupes de lancer un assaut massif sur l’Ossétie du Sud, d’assassiner les soldats de maintien de la paix russe (sous mandat de l’ONU, 14 morts), et de bombarder la ville endormie de Tskhinvali au lance-roquettes multiple GRAD, ce qui coûtera la vie de plus de 1500 civils dans les premières heures du conflit (l’essentiel des victimes du conflit).


The Associated Press - 08/08/08 à 02:28:10 - 456 mots

La capitale de l'Ossétie du Sud soumise à de violents tirs, affrontements avec la Géorgie et des volontaires venus de Russie


Quelques heures après la déclaration unilatérale de cessez-le-feu du président géorgien Mikhail Saakachvili, la capitale de la région séparatiste de la Géorgie, l'Ossétie du Sud était soumise à de violents tirs. Le dirigeant sud-Ossete a dénoncé la traîtrise de la Géorgie, mais ce pays ne fait que répondre à des attaques rebelles, selon plusieurs médias.
La dégradation de la situation enregistrée ces derniers jours en Ossétie du Sud et de nouveaux accrochages armés ont suscité la crainte d'une véritable guerre impliquant la Géorgie, voire la Russie.
"Les assauts viennent de toutes les directions" a indiqué dans une brève déclaration le gouvernement séparatiste sur son site web. Interfax avait auparavant précisé que les tirs en direction de Tskhinvali venaient de secteurs contrôlés par la Géorgie. Les responsables des gouvernements d'Ossétie du sud et de Géorgie n'ont pas répondu aux appels de l'Associated Press.
Le président d'Ossétie du sud, Eduard Kokoity a indiqué dans un communiqué que ses forces affrontaient l'armée géorgienne près de la ville de Tckhinvali. "Il y a des violents accrochages en cours et des dommages importants ont été infligés à l'ennemi", a-t-il affirmé.
L'agence Interfax, qui rapporte les événements depuis Tckhinvali, a cité Vladimir Ivanov, un représentant des forces de maintien de la paix en Ossétie du Sud, qui fait état de tirs de missiles Grad lancés depuis des plateformes mobiles.
Interfax affirme que selon le président de l'Ossétie du nord, située du côté russe de la frontière, des centaines de volontaires font marche pour venir participer aux combats. " Nous ne pouvons rien faire pour les arrêter" a-t-il déclaré. Un millier de volontaires, en provenance de l'Abkhazie, une autre région qui veut faire sécession de la Géorgie, se rendraient également sur les lieux des combats, selon le président abkhaze, Sergei Bagapch.
En réponse à l'appel au cessez le feu, les séparatistes ont commencé à pilonner intensivement les villages géorgiens près de Tckhinvali, dans la soirée de jeudi, a affirmé le gouvernement géorgien dans un communiqué repris par ITAR-Tass et Interfax. "En conséquence, afin de garantir la sécurité de la région, la Géorgie était obligée de prendre des mesures adéquates" indique le texte.
Le ministre russe des affaires étrangères a déclaré que "les agissements de la Géorgie en Ossétie du Sud traduisent le fait que le gouvernement de ce pays ne peut plus être considéré comme fiable." Le président d'Ossétie du Sud Eduard Kokoity a qualifié le cessez le feu proposé par le président Saakhashvili de "ruse minable et traîtreuse". AP


  Le nom de l’opération déclenchée par le gouvernement Georgien est « Champ Libre ».
Le 8 août et une partie du 9 août, les forces géorgiennes occupent et saccagent l’Ossétie du Sud et préparent l’attaque de l’Abkhazie, alors que les forces ossètes et russes lancent une contre-attaque à partir de l’Ossétie du Nord. Le 12 août, les forces georgiennes ont été partout repoussées et se regroupent autour de Tbilissi, les forces russes se déploient autour de Gori et apporte leur soutien aux forces Abkhazes pour reprendre les gorges de Kodori, et le président Sarkozy est déployé en urgence pour empêcher une déroute totale georgienne, en proposant un plan de cessez-le-feu accepté par les deux parties. C’est alors que commence la mascarade de la presse occidentale, sur le thème étonnant de « la Russie est l’agresseur ».

  En France, la pièce de propagande la plus puante fut celle de Bernard-Henri Levy, que l’on peut lire
ici. Elle n’a soulevée aucune objection de la part de la rédaction du Monde lors de sa lecture (dixit la rédaction du Monde), et a été infligée à tous ses lecteurs. J’ai appris depuis qu’elle avait été traduite et publiée dans d’autres pays. Cette crotte a été désintégrée par un article ravageur paru sur le site Rue89

  La fiction de BHL fait grand cas de la destruction par les forces russes de la ville de Gori, comme la presse audiovisuelle, qui a fait tourner en boucle des images d'immeubles détruits ou en flamme et de citoyens morts ou blessés suite aux bombardements russes indiscriminés, montrant soi-disant Gori. On a appris un peu plus tard que ces images étaient celles de Tskhinvali, bombardée par les georgiens. BHL en parle ainsi, au chapitre 2, second paragraphe, de son article :

[...]Après six nouveaux check-points, dont un constitué d'un simple tronc d'arbre levé et abaissé par un treuil, commandé par un groupe de paramilitaires, nous arrivons à Gori. Nous ne sommes pas au centre-ville. Mais, du point où Lomaia nous a laissés avant de repartir, seul, dans l'Audi, récupérer ses blessés, de ce carrefour que contrôle un char énorme et haut comme un bunker roulant, nous pouvons constater les incendies à perte de vue. Les fusées éclairantes qui, à intervalles réguliers, illuminent le ciel et sont suivies de détonations brèves. Le vide encore. L'odeur, légère, de putréfaction et de mort. Et puis, surtout, le bourdonnement incessant des véhicules blindés et, une fois sur deux à peu près, des voitures banalisées remplies de miliciens reconnaissables à leurs brassards blancs et à leurs cheveux retenus par des bandanas. Gori n'appartient pas à cette Ossétie que les Russes prétendent être venus "libérer". C'est une ville géorgienne. Or ils l'ont brûlée. Pillée. Réduite à l'état de ville fantôme. Vidée.[...]

  Il se trouve que, à larecherchedubonheur, nous avons fait récemment connaissance d'un reporter free-lance qui est allé sur place le 16 août - en même temps que BHL - se faire une idée de la sauvagerie russe et des ravages subis par la malheureuse Georgie. Comme il l'a lui-même déclaré en rentrant, il a très vite trouvé son gilet pare-balles encombrant. Voici ce qu'il en écrit :

"Gori outragé, mais Gori libéré. Par ces mots exagérés, un journaliste français trouva judicieux de débuter son reportage enregistré sur la principale place de Gori, en Géorgie, à quelques pas de la statue de Staline.
Surement, ce journaliste était-il arrivé dans les bagages de Bernard Henri Levy, dont l'article dans le monde est un exemple d'exagération ou de désinformation.
Je me suis demandé, et je ne suis pas le seul parmi les photographes présents sur le terrain, si BHL nous a volontairement trompés ou s'il s'est lui-même laissé naïvement et maladroitement intoxiqué. Toujours est-il qu'en entrant dans Gori,le 16 août, soit cinq jours après la fin des affrontements, et à peu près au même moment que BHL, rien de ce que j'ai vu ne m'a semblé le signe d'une ville outragée. Les immeubles touchés par les tirs ou les déflagrations se comptaient sur les doigts de la main, et les boutiques d'alimentation bien qu'étant fermées, n'avaient pas été pillées. Aucune ne l'a été !
Lorsque quelques jours plus tard, les convois humanitaires ont apporté de la nourriture, j'ai vu les habitants faire le tri entre ce dont ils avaient envie et ce qui ne leur convenait pas. La plupart des gens se contentaient de l'incontournable pastèque d'une dizaine de kilos, mais laissaient le reste des aliments dans les sacs qu'ils refusaient de prendre ou qu'ils jetaient sur le bord de la route. Ce n'est pas là l'attitude d'une population affamée.
Mon "fixeur" m'a averti qu'il m'amènerait à un endroit de la ville qui "pue" la mort. L'on y aurait entassé et laissé des jours durant des dizaines de cadavres. Comme par hasard, lorsque je m'y suis trouvé, l'odeur avait disparu.
Tous les photographes qui sont entrés dans cette ville se lamentaient. Il n'y avait rien à photographier ! Rien depuis les deux jours qu'ont duré cette guerre. Ils ne se plaignaient pas du fait que les combats aient cessé, mais juste qu'après tout ce qu'on leur avait raconté, ou ce qu'ils avaient pu lire ou entendre, ils s'attendaient au pire, et sûrement pas à ce qu'ils y ont trouvé, c'est à dire rien..."C'est honteux de nous avoir à ce point menti !" me lança un collègue italien. "C'est comme pour les check point !"  répliqua un photographe japonais vivant à New York. Les Russes s'y sont toujours montrés courtois. Je n'ai jamais entendu la moindre parole irrespectueuse, jamais vu le moindre geste déplacé ou agressif.
Lorsque quelques jours plus tard, j'ai assisté à une manifestation d'étudiants géorgiens entre les villes de Kaspi et Gori, les soldats russes ont fait preuve de sang froid et de patience. Malgré les insultes et les provocations des manifestants, il n'y a eu ni tir de représaille, ni aucune violence. Une armée de "barbares" auraient réagi autrement. Quant à l'abus d'alcool dont parle BHL, une fois encore, comme par hasard, il s'agit d'un tableau de cette guerre qui m'a échappé. Pour être longtemps resté près des check point ou de certains campements, j'ai remarqué que dans la "popote" des soldats russes, qui enfermait rations de survies et boissons, ne se trouvaient que des bouteilles d'un litre de soda orangé. Je ne doute pas que certains villages aient subi des exactions, mais certainement pas systématiquement ni autant qu'on l'a dit. M'égarant en voiture, je me suis retrouvé dans l'un de ces villages aux alentours de Gori, qu'on avait affirmé pillé et détruit.
La vie y était normale, et j' ai été accueilli par un villageois qui m'a invité à sa table. A l'approche de l'armée russe, au tout début du conflit, sa femme et sa fille se sont réfugiées à Tbilisi, mais plus par panique que par nécessité. Au moment de ma présence, rien ne les empêchait de revenir chez elles. Rien sauf la peur, justifiée par les mensonges et les exagérations qu'ont laissé courir médias locaux et internationaux."  

Paul Gimpel
- 08/2008

  En continuant son chemin, Paul est passé par différents lieux, dont le village de Karaleti, qui aurait été livré à la destruction et au pillage, selon un autre article de Rue89, qui semble pour le coup n'être qu'une compilation douteuse de rumeurs, de ragots, d'invention et de propagande. Mais en fait de destruction et de pillage, voici ce qu'il en dit dans un de ses mails :

[...]Dans l'article "premier bilan d'un nettoyage ethnique, il est précisé par le journaliste, que le village de Karaleti a été entièrement pillé, brûlé et détruit...Je m'y suis rendu le 19 et le 20 août, et je n'ai y pas vu la moindre maison attaquée ou détruite...Bien au contraire, nous avons été invité par un paysan et tous les siens à festoyer autour de leur table...Une hospitalité à laquelle je suis sensible et reconnaissant, mais une ambiance qui ne traduisait en aucun cas, et cela se ressent quand c'est le cas, le moindre signe de souffrance.[...]

  Quant aux brutes russes intoxiquées à la vodka que décrit BHL, outre le témoignage de Paul Gimpel, un reporter-photographe - Hubert Picard - sur place durant la même période, nous transmet ces photographies (cliquez dessus pour l'agrandissement):
Check-point russe à deux kilomètres de Gori
Crédit : Hubert Picard-08/2008
Soldat russe du check-point
Crédit : Hubert Picard-08/2008
Portrait de soldat russe de la région de Gori
Crédit : Hubert Picard-08/2008
Fraternisation russo-georgienne aux alentours de Kaspi
Crédit : Hubert Picard-08/2008

   Voici le message qu'il nous a envoyé en accompagnement de ses photographies - je précise que Hubert Picard a été tout aussi "étonné" de l'écart entre la réalité et les commentaires que l'on pouvait lire en Europe de l'ouest sur le conflit, et en particulier l'article du BHL :

"Voici donc quelques clichés qui montrent, et je l'écris avec ironie, la "cruauté" des soldats russes. L'on peut lire sur les visages souriants de ces jeunes gens, la barbarie de l'occupant. Le blindé est situé à un check point à deux kilomètres de Gori. Les visages y sont souriants, nullement agressifs. Le jeune soldat russe caressant un âne le fait non loin de la ville de Kaspi, entre Tbilisi et Gori. L'on remarque que les paysans sont profondément effrayés par la présence de ce soldat (là encore, ironie). Quant aux deux portraits, ils montrent des visages tout à fait paisibles, sympathiques, et certainement pas l'expression de la cruauté ni de la barbarie."

   Ces témoignages, concourants avec une multitude d'autres provenants du terrain, n'ont curieusement pas trouvé le chemin des premières pages d'Europe jusqu'à présent. Bien au contraire, ce sont d'abominables description d'actes de barbaries et de destructions systématiquements provoqués - bien sûr - par les forces russes ou les "milices séparatistes" ossètes, qui remplissent la presse écrite et audiovisuelle.

   Par dessus cela, la propagande martèle chaque jour qui passe que la Russie est l'agresseur, ce qui est tout de même renversant, car outre la chronologie indiscutable des évènements, lorsqu'on regarde la position qu'a prise la Georgie depuis la "révolution des rose" dans l'appareil officieux de l'OTAN, dans le soutien aux terrorismes de tchétchénie,du Daghestan et d'Ingouchie au travers de la vallée du Pankissi - pour entre autres bloquer le chemin nord du pipeline Bakou-Mer Noire et favoriser le chemin Bakou-Tbilissi-Ceyhan -, tout cela avec l'appui public et massif, financier comme militaire, de nations comme les USA, le Royaume Uni et l'Israel, et de puissances privées comme celles des réseaux du trafiquant de drogue et spéculateur international George Soros, la fameuse "Open Society Institute" entre autre, on a du mal a considérer la Russie comme l'agresseur.

   Certains aux USA ont alerté que l'attaque georgienne était un test en vue d'évaluer la réponse possible de la Russie à une attaque de l'Iran, qui n'est séparé de la Russie que par l'Azerbaïdjan, pays qui exploite et exporte les gisements gaziers et pétroliers de la Mer Caspienne.
   La démonstration de force et de retenue qu'ont effectuées les forces russes a du suffire à convaincre les faucons anglo-israelo-américains que la Russie ne laissera pas faire, puisque l'on apprend que :
- les USA offrent 1 milliard de dollars à la Georgie,
- le FMI lui prête 750 millions,
- la flotte OTAN renforce chaque jour sa présence en Mer Noire (plus de 100 missiles de croisières actuellement),
- les livraisons de matériel militaire en provenance de l'OTAN et d'Israel recommencent en Georgie,
- la brute Dick Cheney vient de conclure la tournée Azerbaïdjan-Georgie-Ukraine afin de resserrer les rangs,
- en Ingouchie, en Tchétchénie et au Daghestan, les tentatives
terroristes de destabilisation ont repris
-  chaque jour sont adressées à la Russie des déclarations incendiaires et provocatrices l'accusant de non respect de traité et de volonté impériale.

   Dans le même temps, la concentration de forces autour de l'Iran continue, et les déclarations israeliennes menaçantes s'intensifient. Alors ... ?
Qui nous débarassera de la menace de Troisième Guerre Mondiale que le Vice-président US nous prépare ? La Russie ?


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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 22:28

    Thierry Meyssan vient de mettre en ligne un travail de fond sur l'histoire de france contemporaine, centré autour de la montée en puissance du petit Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca, de ses "parrains", de ses réseaux et de leurs moeurs "stupéfiants".
Je n'ai pas d'autre commentaire à faire, l'article qui suit parle de lui-même.
Bonne lecture.


Opération Sarkozy : comment la CIA a placé un de ses agents à la présidence de la République française

par Thierry Meyssan*
Nicolas Sarkozy doit être jugé à son action et non pas d’après sa personnalité. Mais lorsque son action surprend jusqu’à ses propres électeurs, il est légitime de se pencher en détail sur sa biographie et de s’interroger sur les alliances qui l’ont conduit au pouvoir. Thierry Meyssan a décidé d’écrire la vérité sur les origines du président de la République française. Toutes les informations contenues dans cet article sont vérifiables, à l’exception de deux imputations, signalées par l’auteur qui en assume seul la responsabilité.

19 juillet 2008

Les Français, lassés des trop longues présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac, ont élu Nicolas Sarkozy en comptant sur son énergie pour revitaliser leur pays. Ils espéraient une rupture avec des années d’immobilisme et des idéologies surannées. Ils ont eu une rupture avec les principes qui fondent la nation française. Ils ont été stupéfaits par cet « hyper-président », se saisissant chaque jour d’un nouveau dossier, aspirant à lui la droite et la gauche, bousculant tous les repères jusqu’à créer une complète confusion.

Comme des enfants qui viennent de faire une grosse bêtise, les Français sont trop occupés à se trouver des excuses pour admettre l’ampleur des dégâts et leur naïveté. Ils refusent d’autant plus de voir qui est vraiment Nicolas Sarkozy, qu’ils auraient dû s’en rendre compte depuis longtemps.

C’est que l’homme est habile. Comme un illusionniste, il a détourné leur attention en offrant sa vie privée en spectacle et en posant dans les magazines people, jusqu’à leur faire oublier son parcours politique.

Que l’on comprenne bien le sens de cet article : il ne s’agit pas de reprocher à M. Sarkozy ses liens familiaux, amicaux et professionnels, mais de lui reprocher d’avoir caché ses attaches aux Français qui ont cru, à tort, élire un homme libre.

Pour comprendre comment un homme en qui tous s’accordent aujourd’hui à voir l’agent des États-Unis et d’Israël a pu devenir le chef du parti gaulliste, puis le président de la République française, il nous faut revenir en arrière. Très en arrière. Il nous faut emprunter une longue digression au cours de laquelle nous présenterons les protagonistes qui trouvent aujourd’hui leur revanche.

Secrets de famille

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les services secrets états-uniens s’appuient sur le parrain italo-US Lucky Luciano pour contrôler la sécurité des ports américains et pour préparer le débarquement allié en Sicile. Les contacts de Luciano avec les services US passent notamment par Frank Wisner Sr. puis, lorsque le « parrain » est libéré et s’exile en Italie, par son « ambassadeur » corse, Étienne Léandri.

En 1958, les États-Unis, inquiets d’une possible victoire du FLN en Algérie qui ouvrirait l’Afrique du Nord à l’influence soviétique, décident de susciter un coup d’État militaire en France. L’opération est organisée conjointement par la Direction de la planification de la CIA —théoriquement dirigée par Frank Wisner Sr.— et par l’OTAN. Mais Wisner a déjà sombré dans la démence de sorte que c’est son successeur, Allan Dulles, qui supervise le coup. Depuis Alger, des généraux français créent un Comité de salut public qui exerce une pression sur le pouvoir civil parisien et le contraint à voter les pleins pouvoirs au général De Gaulle sans avoir besoin de recourir la force [1].

Or, Charles De Gaulle n’est pas le pion que les Anglo-Saxons croient pouvoir manipuler. Dans un premier temps, il tente de sortir de la contradiction coloniale en accordant une large autonomie aux territoires d’outre-mer au sein d’une Union française. Mais il est déjà trop tard pour sauver l’Empire français car les peuples colonisés ne croient plus aux promesses de la métropole et exigent leur indépendance. Après avoir conduit victorieusement de féroces campagnes de répression contre les indépendantistes, De Gaulle se rend à l’évidence. Faisant preuve d’une rare sagesse politique, il décide d’accorder à chaque colonie son indépendance.

Cette volte-face est vécue comme une trahison par la plupart de ceux qui l’ont porté au pouvoir. La CIA et l’OTAN soutiennent alors toutes sortes de complots pour l’éliminer, dont un putsch manqué et une quarantaine de tentatives d’assassinat [2]. Toutefois, certains de ses partisans approuvent son évolution politique. Autour de Charles Pasqua, ils créent le SAC, une milice pour le protéger.

Pasqua est à la fois un truand corse et un ancien résistant. Il a épousé la fille d’un bootlegger canadien qui fit fortune durant la prohibition. Il dirige la société Ricard qui, après avoir commercialisé de l’absinthe, un alcool prohibé, se respectabilise en vendant de l’anisette. Cependant, la société continue à servir de couverture pour toutes sortes de trafics en relation avec la famille italo-new-yorkaise des Genovese, celle de Lucky Luciano. Il n’est donc pas étonnant que Pasqua fasse appel à Étienne Léandri (« l’ambassadeur » de Luciano) pour recruter des gros bras et constituer la milice gaulliste [3]. Un troisième homme joue un grand rôle dans la formation du SAC, l’ancien garde du corps de De Gaulle, Achille Peretti —un Corse lui aussi—.

Ainsi défendu, De Gaulle dessine avec panache une politique d’indépendance nationale. Tout en affirmant son appartenance au camp atlantique, il remet en cause le leadership anglo-saxon. Il s’oppose à l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun européen (1961 et 1967) ; Il refuse le déploiement des casques de l’ONU au Congo (1961) ; il encourage les États latino-américains à s’affranchir de l’impérialisme US (discours de Mexico, 1964) ; Il expulse l’OTAN de France et se retire du Commandement intégré de l’Alliance atlantique (1966) ; Il dénonce la Guerre du Viêt-nam (discours de Phnon Penh, 1966) ; Il condamne l’expansionnisme israélien lors de la Guerre des Six jours (1967) ; Il soutient l’indépendance du Québec (discours de Montréal 1967) ; etc.

Simultanément, De Gaulle consolide la puissance de la France en la dotant d’un complexe militaro-industriel incluant la force de dissuasion nucléaire, et en garantissant son approvisionnement énergétique. Il éloigne utilement les encombrants Corses de son entourage en leur confiant des missions à étranger. Ainsi Étienne Léandri devient-il le trader du groupe Elf (aujourd’hui Total) [4], tandis que Charles Pasqua devient l’homme de confiance des chefs d’États d’Afrique francophone.

Conscient qu’il ne peut défier les Anglo-Saxons sur tous les terrains à la fois, De Gaulle s’allie à la famille Rothschild. Il choisit comme Premier ministre le fondé de pouvoir de la Banque, Georges Pompidou. Les deux hommes forment un tandem efficace. L’audace politique du premier ne perd jamais de vue le réalisme économique du second.

Lorsque De Gaulle démissionne, en 1969, Georges Pompidou lui succède brièvement à la présidence avant d’être emporté par un cancer. Les gaullistes historiques n’admettent pas son leadership et s’inquiètent de son tropisme anglophile. Ils hurlent à la trahison lorsque Pompidou, secondé par le secrétaire général de l’Élysée Edouard Balladur, fait entrer « la perfide Albion » dans le Marché commun européen.

La fabrication de Nicolas Sarkozy

Ce décor étant planté, revenons-en à notre personnage principal, Nicolas Sarkozy. Né en 1955, il est le fils d’un noble catholique hongrois, Pal Sarkösy de Nagy-Bocsa, réfugié en France après avoir fuit l’Armée rouge, et d’Andrée Mallah, une roturière juive originaire de Thessalonique. Après avoir eu trois enfants (Guillaume, Nicolas et François), le couple divorce. Pal Sarkosy de Nagy-Bocsa se remarie avec une aristocrate, Christine de Ganay, dont il aura deux enfants (Pierre-Olivier et Caroline). Nicolas ne sera pas élevé par ses seuls parents, mais balloté dans cette famille recomposée.

Sa mère est devenue la secrétaire d’Achille Peretti. Après avoir co-fondé le SAC, le garde du corps de De Gaulle avait poursuivi une brillante carrière politique. Il avait été élu député et maire de Neuilly-sur-Seine, la plus riche banlieue résidentielle de la capitale, puis président de l’Assemblée nationale.

Malheureusement, en 1972, Achille Peretti est gravement mis en cause. Aux États-Unis, le magazine Time révèle l’existence d’une organisation criminelle secrète « l’Union corse » qui contrôlerait une grande partie du trafic de stupéfiants entre l’Europe et l’Amérique, la fameuse « French connexion » qu’Hollywwod devait porter à l’écran. S’appuyant sur des auditions parlementaires et sur ses propres investigations, Time cite le nom d’un chef mafieux, Jean Venturi, arrêté quelques années plus tôt au Canada, et qui n’est autre que le délégué commercial de Charles Pasqua pour la société d’alcool Ricard. On évoque le nom de plusieurs familles qui dirigeraient « l’Union corse », dont les Peretti. Achille nie, mais doit renoncer à la présidence de l’Assemblée nationale et échappe même à un « suicide ».

En 1977, Pal Sarkozy se sépare de sa seconde épouse, Christine de Ganay, laquelle se lie alors avec le n°2 de l’administration centrale du département d’État des États-Unis. Elle l’épouse et s’installe avec lui en Amérique. Le monde étant petit, c’est bien connu, son mari n’est autre que Frank Wisner Jr., fils du précédent. Les fonctions de Junior à la CIA ne sont pas connues, mais il clair qu’il y joue un rôle important. Nicolas, qui reste proche de sa belle-mère, de son demi-frère et de sa demi-sœur, commence à se tourner vers les États-Unis où il « bénéficie » des programmes de formation du département d’État.

À la même période, Nicolas Sarkozy adhère au parti gaulliste. Il y fréquente d’autant plus rapidement Charles Pasqua que celui-ci n’est pas seulement un leader national, mais aussi le responsable de la section départementale des Hauts-de-Seine.

En 1982, Nicolas Sarkozy, ayant terminé ses études de droit et s’étant inscrit au barreau, épouse la nièce d’Achille Peretti. Son témoin de mariage est Charles Pasqua. En tant qu’avocat, Me Sarkozy défend les intérêts des amis corses de ses mentors. Il acquiert une propriété sur l’île de beauté, à Vico, et imagine de corsiser son nom en remplaçant le « y » par un « i » : Sarkozi.

L’année suivante, il est élu maire de Neuilly-sur-Seine en remplacement de son bel-oncle, Achille Peretti, terrassé par une crise cardiaque.

Cependant, Nicolas ne tarde pas à trahir sa femme et, dès 1984, il poursuit une liaison cachée avec Cécilia, l’épouse du plus célèbre animateur de télévision français de l’époque, Jacques Martin, dont il a fait la connaissance en célébrant leur mariage en qualité de maire de Neuilly. Cette double vie dure cinq ans, avant que les amants ne quittent leurs conjoints respectifs pour construire un nouveau foyer.

Nicolas est le témoin de mariage, en 1992, de la fille de Jacques Chirac, Claude, avec un éditorialiste du Figaro. Il ne peut s’empêcher de séduire Claude et de mener une brève relation avec elle, tandis qu’il vit officiellement avec Cécilia. Le mari trompé se suicide en absorbant des drogues. La rupture est brutale et sans retour entre les Chirac et Nicolas Sarkozy.

En 1993, la gauche perd les élections législatives. Le président François Mitterrand refuse de démissionner et entre en cohabitation avec un Premier ministre de droite. Jacques Chirac, qui ambitionne la présidence et pense alors former avec Edouard Balladur un tandem comparable à celui de De Gaulle et Pompidou, refuse d’être à nouveau Premier ministre et laisse la place à son « ami de trente ans », Edouard Balladur. Malgré son passé sulfureux, Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur. S’il conserve la haute main sur la marijuana marocaine, il profite de sa situation pour légaliser ses autres activités en prenant le contrôle des casinos, jeux et courses en Afrique francophone. Il tisse aussi des liens en Arabie saoudite et en Israël et devient officier d’honneur du Mossad. Nicolas Sarkozy, quant à lui, est ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.

À Washington, Frank Wisner Jr. a pris la succession de Paul Wolfowitz comme responsable de la planification politique au département de la Défense. Personne ne remarque les liens qui l’unissent au porte-parole du gouvernement français.

C’est alors que reprend au sein du parti gaulliste la tension que l’on avait connu trente ans plus tôt entre les gaullistes historiques et la droite financière, incarnée par Balladur. La nouveauté, c’est que Charles Pasqua et avec lui le jeune Nicolas Sarkozy trahissent Jacques Chirac pour se rapprocher du courant Rothschild. Tout dérape. Le conflit atteindra son apogée en 1995 lorsque Édouard Balladur se présentera contre son ex-ami Jacques Chirac à l’élection présidentielle, et sera battu. Surtout, suivant les instructions de Londres et de Washington, le gouvernement Balladur ouvre les négociations d’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN des États d’Europe centrale et orientale, affranchis de la tutelle soviétique.

Rien ne va plus dans le parti gaulliste où les amis d’hier sont près de s’entre-tuer. Pour financer sa campagne électorale, Edouard Balladur tente de faire main basse sur la caisse noire du parti gaulliste, cachée dans la double comptabilité du pétrolier Elf. À peine le vieux Étienne Léandri mort, les juges perquisitionnent la société et ses dirigeants sont incarcérés. Mais Balladur, Pasqua et Sarkozy ne parviendront jamais à récupérer le magot.

La traversée du désert

Tout au long de son premier mandat, Jacques Chirac tient Nicolas Sarkozy à distance. L’homme se fait discret durant cette longue traversée du désert. Discrètement, il continue à nouer des relations dans les cercles financiers.

En 1996, Nicolas Sarkozy ayant enfin réussi à clore une procédure de divorce qui n’en finissait pas se marie avec Cécilia. Ils ont pour témoins les deux milliardaires Martin Bouygues et Bernard Arnaud (l’homme le plus riche du pays).

Dernier acte


Bien avant la crise irakienne, Frank Wisner Jr. et ses collègues de la CIA planifient la destruction du courant gaulliste et la montée en puissance de Nicolas Sarkozy. Ils agissent en trois temps : d’abord l’élimination de la direction du parti gaulliste et la prise de contrôle de cet appareil, puis l’élimination du principal rival de droite et l’investiture du parti gaulliste à l’élection présidentielle, enfin l’élimination de tout challenger sérieux à gauche de manière à être certain d’emporter l’élection présidentielle.

Pendant des années, les médias sont tenus en haleine par les révélations posthumes d’un promoteur immobilier. Avant de décéder d’une grave maladie, il a enregistré pour une raison jamais élucidée une confession en vidéo. Pour une raison encore plus obscure, la « cassette » échoue dans les mains d’un hiérarque du Parti socialiste, Dominique Strauss-Khan, qui la fait parvenir indirectement à la presse.

Si les aveux du promoteur ne débouchent sur aucune sanction judiciaire, ils ouvrent une boîte de Pandore. La principale victime des affaires successives sera le Premier ministre Alain Juppé. Pour protéger Chirac, il assume seul toutes les infractions pénales. La mise à l’écart de Juppé laisse la voie libre à Nicolas Sarkozy pour prendre la direction du parti gaulliste.

Sarkozy exploite alors sa position pour contraindre Jacques Chirac à le reprendre au gouvernement, malgré leur haine réciproque. Il sera en définitive, ministre de l’Intérieur. Erreur ! À ce poste, il contrôle les préfets et de le renseignement intérieur qu’il utilise pour noyauter les grandes administrations.

Il s’occupe aussi des affaires corses. Le préfet Claude Érignac a été assassiné. Bien qu’il n’ait pas été revendiqué, le meurtre a immédiatement été interprété comme un défi lancé par les indépendantistes à la République. Après une longue traque, la police parvient à arrêter un suspect en fuite, Yvan Colonna, fils d’un député socialiste. Faisant fi de la présomption d’innocence, Nicolas Sarkozy annonce cette interpellation en accusant le suspect d’être l’assassin. C’est que la nouvelle est trop belle à deux jours du référendum que le ministre de l’Intérieur organise en Corse pour modifier le statut de l’île. Quoi qu’il en soit, les électeurs rejettent le projet Sarkozy qui, selon certains, favorise les intérêts mafieux.
Bien qu’Yvan Colonna ait ultérieurement été reconnu coupable, il a toujours clamé son innocence et aucune preuve matérielle n’a été trouvée contre lui. Étrangement, l’homme s’est muré dans le silence, préférant être condamné que de révéler ce qu’il sait.
Nous révélons ici que le préfet Érignac n’a pas été tué par des nationalistes, mais abattu par un tueur à gage, Igor Pecatte, immédiatement exfiltré vers l’Angola où il a été engagé à la sécurité du groupe Elf. Le mobile du crime était précisément lié aux fonctions antérieures d’Érignac, responsable des réseaux africains de Charles Pasqua au ministère de la Coopération. Quand à Yvan Colonna, c’est un ami personnel de Nicolas Sarkozy depuis des décennies et leurs enfants se sont fréquentés.

Une nouvelle affaire éclate : de faux listings circulent qui accusent mensongèrement plusieurs personnalités de cacher des comptes bancaires au Luxembourg, chez Clearstream. Parmi les personnalités diffamées : Nicolas Sarkozy. Il porte plainte et sous-entend que son rival de droite à l’élection présidentielle, le Premier ministre Dominique de Villepin, a organisé cette machination. Il ne cache pas son intention de le faire jeter en prison.
En réalité, les faux listings ont été mis en circulation par des membres de la Fondation franco-américaine [5], dont John Negroponte était président et dont Frank Wisner Jr. est administrateur. Ce que les juges ignorent et que nous révélons ici, c’est que les listings ont été fabriqués à Londres par une officine commune de la CIA et du MI6, Hakluyt & Co, dont Frank Wisner Jr. est également administrateur.
Villepin se défend de ce dont on l’accuse, mais il est mis en examen, assigné à résidence et, de facto, écarté provisoirement de la vie politique. La voie est libre à droite pour Nicolas Sarkozy.

Reste à neutraliser les candidatures d’opposition. Les cotisations d’adhésion au parti socialistes sont réduites à un niveau symbolique pour attirer de nouveaux militants. Soudainement des milliers de jeunes prennent leur carte. Parmi eux, au moins dix mille nouveaux adhérents sont en réalité des militants du Parti trotskiste « lambertiste » (du nom de son fondateur Pierre Lambert). Cette petite formation d’extrême gauche s’est historiquement mise au service de la CIA contre les communistes staliniens durant la Guerre froide (Elle est l’équivalent du SD/USA de Max Shatchman, qui a formé les néoconservateurs aux USA [6]). Ce n’est pas la première fois que les « lambertistes » infiltrent le Parti socialiste. Ils y ont notamment placé deux célèbres agents de la CIA : Lionel Jospin (qui est devenu Premier ministre) et Jean-Christophe Cambadélis, le principal conseiller de Dominique Strauss-Kahn [7].

Des primaires sont organisées au sein du Parti socialiste pour désigner son candidat à l’élection présidentielle. Deux personnalités sont en concurrence : Laurent Fabius et Ségolène Royal. Seul le premier représente un danger pour Sarkozy. Dominique Strauss-Kahn entre dans la course avec pour mission d’éliminer Fabius au dernier moment. Ce qu’il sera en mesure de faire grâce aux votes des militants « lambertistes » infiltrés, qui portent leur suffrages non pas sur son nom, mais sur celui de Royal.
L’opération est possible parce que Strauss-Kahn est depuis longtemps sur le payroll des États-Unis. Les Français ignorent qu’il donne des cours à Stanford, où il a été embauché par le prévot de l’université, Condoleezza Rice [8].
Dès sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy et Condoleezza Rice remercieront Strauss-Kahn en le faisant élire à la direction du Fonds monétaire international.

Premiers jours à l’Élysée

Le soir du second tour de l’élection présidentielle, lorsque les instituts de sondages annoncent sa victoire probable, Nicolas Sarkozy prononce un bref discours à la nation depuis son QG de campagne. Puis, contrairement à tous les usages, il ne va pas faire la fête avec les militants de son parti, mais il se rend au Fouquet’s. La célèbre brasserie des Champs-Élysées, qui était jadis le rendez-vous de « l’Union corse » est aujourd’hui la propriété du casinotier Dominique Desseigne. Il a été mis à disposition du président élu pour y recevoir ses amis et les principaux donateurs de sa campagne. Une centaine d’invités s’y bousculent, les hommes les plus riches de France y côtoient les patrons de casinos.

Puis le président élu s’offre quelques jours de repos bien mérités. Conduit en Falcon-900 privé à Malte, il s’y repose sur le Paloma, le yacht de 65 mètres de son ami Vincent Bolloré, un milliardaire formé à la Banque Rothschild.

Enfin, Nicolas Sarkozy est investi président de la République française. Le premier décret qu’il signe n’est pas pour proclamer une amnistie, mais pour autoriser les casinos de ses amis Desseigne et Partouche à multiplier les machines à sous.

Il forme son équipe de travail et son gouvernement. Sans surprise, on y retrouve un bien trouble propriétaire de casinos (le ministre de la Jeunesse et des Sports) et le lobbyiste des casinos de l’ami Desseigne (qui devient porte-parole du parti « gaulliste »).

Nicolas Sarkozy s’appuie avant tout sur quatre hommes :
- Claude Guéant, secrétaire général du palais de l’Élysée. C’est l’ancien bras droit de Charles Pasqua.
- François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Élysée. C’est un associé-gérant de la Banque Rothschild.
- Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique. Fils de l’ancien directeur de l’Agence juive. Ambassadeur de France à l’ONU, il fut relevé de ses fonctions par Chirac qui le jugeait trop proche de George Bush.
- Alain Bauer, l’homme de l’ombre. Son nom n’apparaît pas dans les annuaires. Il est chargé des services de renseignement. Ancien Grand-Maître du Grand Orient de France (la principale obédience maçonnique française) et ancien n°2 de la National Security Agency états-unienne en Europe [9].

Frank Wisner Jr., qui a été nommé entre temps envoyé spécial du président Bush pour l’indépendance du Kosovo, insiste pour que Bernard Kouchner soit nommé ministre des Affaires étrangères avec une double mission prioritaire : l’indépendance du Kosovo et la liquidation de la politique arabe de la France.

Kouchner a débuté sa carrière en participant à la création d’une ONG humanitaire. Grâce aux financements de la National Endowment for Democracy, il a participé aux opérations de Zbigniew Brzezinski en Afghanistan, aux côtés d’Oussama Ben Laden et des frères Karzaï contre les Soviétiques. On le retrouve dans les années 90 auprès d’Alija Izetbegoviç en Bosnie-Herzégovine. De 1999 à 2001, il a été Haut représentant de l’ONU au Kosovo.

Sous le contrôle du frère cadet du président Hamid Karzaï, l’Afghanistan est devenu le premier producteur mondial de pavot. Le suc est transformé sur place en héroïne et transporté par l’US Air Force à Camp Bondsteed (Kosovo). Là, la drogue est prise en charge par les hommes d’Haçim Thaçi qui l’écoulent principalement en Europe et accessoirement aux États-Unis [10]. Les bénéfices sont utilisés pour financer les opérations illégales de la CIA.
Karzaï et Thaçi sont des amis personnels de longue date de Bernard Kouchner, qui certainement ignore leurs activités criminelles malgré les rapports internationaux qui y ont été consacrés.

Pour complèter son gouvernement, Nicolas Sarkozy nomme Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances. Elle a fait toute sa carrière aux États-Unis où elle a dirigé le prestigieux cabinet de juristes Baker & McKenzie. Au sein du Center for International & Strategic Studies de Dick Cheney, elle a co-présidé avec Zbigniew Brzezinski un groupe de travail qui a supervisé les privatisations en Pologne. Elle a organisé un intense lobbying pour le compte de Lockheed Martin contre les l’avionneur français Dassault [11].

Nouvelle escapade durant l’été. Nicolas, Cécilia, leur maîtresse commune et leurs enfants se font offrir des vacances états-uniennes à Wolfenboroo, non loin de la propriété du président Bush. La facture, cette fois, est payée par Robert F. Agostinelli, un banquier d’affaires italo-new-yorkais, sioniste et néo-conservateur pur sucre qui s’exprime dans Commentary, la revue de l’American Jewish Committee.

La réussite de Nicolas rejaillit sur son demi-frère Pierre-Olivier. Sous le nom américanisé « d’Oliver », il est nommé par Frank Carlucci (qui fut le n°2 de la CIA après avoir été recruté par Frank Wisner Sr.) [12] directeur d’un nouveau fonds de placement du Carlyle Group (la société commune de gestion de portefeuille des Bush et des Ben Laden) [13]. Sans qualité personnelle particulière, il est devenu le 5e noueur de deals dans le monde et gère les principaux avoirs des fonds souverains du Koweit et de Singapour.

La côte de popularité du président est en chute libre dans les sondages. L’un de ses conseillers en communication, Jacques Séguéla, préconise de détourner l’attention du public avec de nouvelles « people stories ». L’annonce du divorce avec Cécilia est publiée par Libération, le journal de son ami Edouard de Rothschild, pour couvrir les slogans des manifestants un jour de grève générale. Plus fort encore, le communiquant organise une rencontre avec l’artiste et ex-mannequin, Carla Bruni. Quelques jours plus tard, sa liaison avec le président est officialisée et le battage médiatique couvre à nouveau les critiques politiques. Quelques semaines encore et c’est le troisième mariage de Nicolas. Cette fois, il choisit comme témoins Mathilde Agostinelli (l’épouse de Robert) et Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d’Edouard Balladur devenu associé-gérant chez Rothschild.

Quand les Français auront-ils des yeux pour voir à qui ils ont affaire ?

                                                                                        Thierry Meyssan

Analyste politique, fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage paru : L’Effroyable imposture 2 (le remodelage du Proche-Orient et la guerre israélienne contre le Liban).
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Les informations contenues dans cet article ont été présentées par Thierry Meyssan lors de la table ronde de clôture de l’Eurasian Media Forum (Kazakhstan, 25 avril 2008) consacrée à la peopolisation et au glamour en politique.

L’intérêt suscite par ces informations a conduit l’auteur à rédiger le présent article qui a été publié par Profile, le principal news magazine russe actuel.

Plusieurs versions et traductions non autorisées de cet article ont été diffusées alors que le site du Réseau Voltaire était hors service. Nous vous prions de considérer le présent article comme le seul valide.

[1] Quand le stay-behind portait De Gaulle au pouvoir, par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 27 août 2001

[2] Quand le stay-behind voulait remplacer De Gaulle, par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 10 septembre 2001

[3] L’Énigme Pasqua, par Thierry Meyssan, Golias ed, 2000.

[4] Les requins. Un réseau au cœur des affaires, par Julien Caumer, Flammarion, 1999.

[5] Un relais des États-Unis en France : la French American Foundation , par Pierre Hillard, Réseau Voltaire, 19 avril 2007.

[6] Les New York Intellectuals et l’invention du néo-conservatisme, par Denis Boneau, Réseau Voltaire, 26 novembre 2004.

[7] Éminences grises, Roger Faligot et Rémi Kauffer, Fayard, 1992 ; « The Origin of CIA Financing of AFL Programs » in Covert Action Quaterly, n° 76, 1999.

[8] Dominique Strauss-Kahn, l’homme de « Condi » au FMI, par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 5 octobre 2007.

[9] Alain Bauer, de la SAIC au GOdF, Note d’information du Réseau Voltaire, 1er octobre 2000.

[10] Le gouvernement kosovar et le crime organisé, par Jürgen Roth, Horizons et débats, 8 avril 2008.

[11] Avec Christine Lagarde, l’industrie US entre au gouvernement français, Réseau Voltaire, 22 juin 2005.

[12] L’honorable Frank Carlucci, par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 11 février 2004.

[13] Les liens financiers occultes des Bush et des Ben Laden et Le Carlyle Group, une affaire d’initiés, Réseau Voltaire, 16 octobre 2001 et 9 février 2004.


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