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16 décembre 2007 7 16 /12 /décembre /2007 03:17
reichsmark2.jpgUn billet de 200 000 000 000 Marks (deux cents milliards de Marks), imprimé le 15 octobre 1923 !!!


    N'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
    Le système financier mondial est mort quelque part entre mai 2007 et aujourd'hui (il semble que ce soit vers la fin de l'été). Mais les responsables n'ont pas l'air bien chaud pour l'admettre, comme l'avait constaté Pier Steïnbruck, ministre des Finances allemand.
    C'est pourquoi ils s'étonnent de le voir là, immobile, en train de se décomposer.  Convaincus qu'il prend un repos bien mérité (la machine tourne depuis la fin des accords de Bretton Woods en 1971, tout de même), nos banquiers et analystes nous annoncent son prochain réveil, après quelques réparations. Et quelles réparations !
    Plusieurs centaines de milliards d'euros et de dollars ont été "prêtés" aux banques par les banques centrales ; on tente de mettre en place des fonds spéciaux "trou noir" (les "super-conduits") dans lesquels on jettera tous les titres "pourris", puis qu'on laissera couler ; Bernanke.jpgon va taper Ben "hélicoptère" Bernanke (le Sauveur), qui vient d'accepter d'offrir des liquidités en échange du dépôt de titres, n'importe lesquels, ce qui revient à faire payer à l'ensemble de la population US les dettes de la City (selon le sacro-saint principe : "nationaliser les dettes, privatiser les bénéfices") ; dans les couloirs lambrissés des institutions financières et gouvernementales, le camp des promoteurs d'un déluge de cash se heurte au camp de ceux qui se souviennent de la crise hyperinflationnaire de Weimar en 1923 (une brouette d'un milliard de Reichmarks pour une miche de pain).
    Encore plus de liquidités ? On reporte plus loin dans le temps l'explosion finale. Le problème de cette méthode, c'est qu'elle provoque une demande exponentielle de nouvelles liquidités, pour un effet "calmant" de plus en plus court.
    Moins de liquidités ? On a le gel immédiat du système bancaire international. Faillites bancaires en cascade, portes fermées, émeutes d'épargnants, fermetures d'usines etc.
    Misère, se disent les usuriers, on est cuits ! La crise est systémique ! Mais chut ! pas un mot !
    Dont acte dans la presse ces jours-ci :


    Cinq banques centrales unies pour éviter une récession
    LE MONDE | 14.12.07 | 15h47

    Du jamais-vu depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les banques centrales des plus grands pays industrialisés ont lancé, mercredi 12 décembre, une vaste opération concertée sur les marchés du crédit pour tenter d'apaiser les tensions croissantes nées de la crise des subprimes. La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne (BCE), la Banque nationale suisse, la Banque d'Angleterre et la Banque du Canada ont annoncé une série de mesures techniques destinées à offrir des liquidités - de l'argent frais - à un système bancaire au bord de l'asphyxie.
    Le caractère exceptionnel de cette opération reflète l'aggravation récente de la situation, cinq mois après le début de la crise des crédits hypothécaires américains à risque. Au départ, le coût de cette dernière avait été évalué à une centaine de milliards de dollars. Depuis, il n'a pas cessé d'être revu à la hausse, passant à 400 milliards de dollars, puis 500, et aujourd'hui 2 000 milliards de dollars. La crise des subprimes prend des allures de gouffre sans fond.
    Surtout, si elle n'avait affecté initialement que des petits établissements financiers spécialisés dans la distribution de crédits immobiliers à des ménages modestes, elle touche désormais les plus grandes banques de la planète. Au cours des dernières semaines, les présidents de deux des plus grandes institutions de la finance américaine, Merrill Lynch et Citigroup, ont, devant l'ampleur des pertes subies, dû démissionner. En Angleterre, la quasi-faillite de la Northern Rock a provoqué un mouvement de panique des clients comme il n'en avait pas été vu depuis les années 1930.
    Mardi, le géant suisse UBS a annoncé des dépréciations d'actifs supplémentaires de 10 milliards de dollars. Et il a dû faire appel d'urgence à un fonds d'Etat de Singapour pour le secourir (!!!). Même les banques françaises, dont on avait longtemps affirmé qu'elles étaient à l'abri grâce à l'efficacité des systèmes de contrôle, sont touchées. C'est le cas de Natixis et, a-t-on appris en début de semaine, de la Société générale.
    Dans une sorte d'effet papillon, la crise des subprimes affecte toute la finance mondiale : plusieurs petites villes norvégiennes proches du cercle polaire se retrouvent en banqueroute parce qu'elles avaient investi dans des produits hypothécaires américains.
    De façon miraculeuse, ce choc bancaire et financier majeur - le plus important depuis la crise asiatique il y a dix ans - n'a guère affecté pour le moment l'économie réelle. La croissance américaine du troisième trimestre a approché les 5 %. Mais les économistes sont de plus en plus nombreux à prédire le pire, c'est-à-dire l'entrée en récession, au début de l'année prochaine, de la première économie mondiale.
    C'est pour éviter ce scénario catastrophe que la Réserve fédérale a décidé, avec les autres grandes banques centrales, d'agir énergiquement. Leur objectif est d'empêcher que les pertes des banques n'incitent celles-ci à prêter moins d'argent aux entreprises et aux particuliers. Un "credit crunch", une restriction de crédit, aurait des conséquences potentiellement catastrophiques pour les investissements industriels et pour la consommation des ménages.
    Mardi, la Fed avait déjà annoncé une baisse d'un quart de point de son principal taux directeur. Mais cette mesure a été jugée insuffisante, au vu de l'ampleur de la crise, par les milieux économiques et financiers. Reflet de cette déception, Wall Street avait terminé, mardi, en forte baisse. Surtout, les tensions sur les marchés monétaires internationaux se sont à nouveau brusquement accrues, décidant les banques centrales à lancer une vaste opération concertée d'injection de liquidités. Il s'agit de "réduire les pressions sur les marchés de financement à court terme", a expliqué la Fed dans un communiqué.
    Signe du caractère exceptionnel de la situation, la Réserve fédérale américaine a choisi de créer un nouveau système d'allocation par enchères, des "facilités temporaires". Elles seront accordées en contrepartie du dépôt d'une très grande variété d'actifs, même risqués. Les banques pourront ainsi beaucoup plus facilement se procurer les liquidités auprès de l'institut d'émission.
    "Le nouveau système d'adjudication créé à titre provisoire par la Réserve fédérale est perçu comme une manière d'injecter des liquidités dans le système bancaire plus efficacement qu'une baisse du taux d'escompte", a expliqué un représentant de la Fed lors d'une conférence téléphonique. (Ah oui, c'est plus efficace, c'est sûr !)
    "Il ne s'agit pas de venir en aide à telle ou telle institution financière qui présenterait des problèmes particuliers, a-t-il ajouté. Il s'agit de faire fonctionner le marché." (Puisqu'on vous le dit !)
    Pour Brian Dolan, stratège spécialisé sur le marché des changes, chez Forex.com : "à très court terme, c'est fortement positif pour les actifs plus risqués. La Fed avait ce plan dans ses cartons et attendait aujourd'hui pour l'annoncer."

    FRAPPER LES ESPRITS
    La banque centrale américaine a prévu deux adjudications d'ici la fin de l'année, chacune d'un montant de 20 milliards de dollars (13,5 milliards d'euros). La BCE a de son côté annoncé deux opérations libellées en dollars, aux mêmes dates, et d'un montant maximum de 10 milliards de dollars chacune.
    Cette action concertée était prévue "depuis un certain temps", a pour sa part précisé à des journalistes le vice-président de la BCE Lucas Papademos. "Ces opérations ne visent pas à répondre aux besoins de telle ou telle institution. Elles visent à alléger et contenir les pressions sur le marché monétaire", a-t-il lui aussi souligné. (Puisqu'on vous le redit !)
    Même la Banque d'Angleterre, qui s'était longtemps montrée très réticente à l'idée d'injecter des liquidités pour secourir ses banques, s'est jointe à l'opération.
    L'action coordonnée et massive des banques centrales vise à frapper les esprits et à rassurer les milieux financiers. Dans les minutes qui ont suivi son annonce, Les indices boursiers, qui étaient depuis le début de la journée orientés à la baisse, sont repartis légèrement à la hausse.
    A New York, le Dow Jones a terminé la séance en hausse de 0,31 %. En Europe, la tendance a été similaire. Francfort a fini sur un gain de 0,83 %, Londres de 0,35 % et Paris de 0,32 %. L'indice européen Eurostoxx 50 qui comprend les meilleures valeurs de la zone euro a gagné 0,44 %.
    La réaction modérée sur les marchés boursiers reflète toutefois l'inquiétude persistante des investisseurs. Car si, comme le note Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel Leven, les interventions des banques centrales "apportent une véritable bouffée d'oxygène aux établissements financiers et atténuent le risque de "credit crunch" à court terme", elles démontrent aussi, a contrario, par leur caractère exceptionnel, la gravité de la crise bancaire qui dure depuis cinq mois.

Pierre-Antoine Delhommais


    Ou encore cet article, ou tout va très bien, mais tout va très mal :


« Le pire est devant nous »
Propos recueillis par Muriel Motte
LeFigaro.fr 14/12/2007

Éric Chaney, chef économiste Europe de Morgan Stanley, s’attend encore à de mauvaises nouvelles en provenance des banques.


LE FIGARO. – Comment faut-il comprendre la décision concertée des banques centrales mercredi ?
Éric CHANEY. – C’est une très bonne nouvelle. Cela démontre que les banques centrales coopèrent de manière très étroite pour surmonter une crise, celle du marché du crédit, qui est générale. Les banquiers centraux ne peuvent évidemment pas déterminer le juste prix pour les actifs risqués, de complexes paniers de dettes émises au temps où le crédit était trop facile, qui empoisonnent aujourd’hui les établissements financiers (le premier qui en demande la valeur réelle a perdu). C’est au marché de le faire (Il l'a fait, mais ça ne leur plaît pas) à condition qu’il fonctionne correctement (Trad : à condition qu'on n'y perde pas nos sous), et les banques centrales lui donnent précisément les moyens de bien fonctionner. Les injections de liquidité n’empêcheront pas les pertes bancaires, mais elles permettent de ne pas rajouter une inquiétude concernant la liquidité future. La Banque centrale européenne va pouvoir prêter des dollars aux banques européennes qui en ont besoin et ainsi aider la Fed américaine : la coopération trans­atlantique est parfaite. (Comme je le disais : privatisons les bénéfices, nationalisons les dettes. Pour le coup, ce sont les peuples européens qui payent les faillites anglo-américaines.)

LE FIGARO. – Pourquoi ces interventions ont-elles lieu maintenant ?
Éric CHANEY. – D’abord, les banques réalisent toujours un certain nombre d’opérations sur leur bilan en fin d’année. L’état de leurs comptes au 31 décembre conditionne leurs résultats annuels. Le marché monétaire est traditionnellement nerveux à cette période, et tout particulièrement aujourd’hui. Par ailleurs, l’écart entre les taux d’intérêt de marché pratiqués par les banques centrales et les taux que se facturent les banques entre elles n’a fait que s’accroître en raison de l’incertitude sur l’ampleur des pertes futures. Cette situation n’est pas tenable.

LE FIGARO. – Le pire de cette crise financière est-il devant nous ?
Éric CHANEY. – Concernant les banques, le pire est sans doute devant nous. Aux États-Unis, même si la purge du système financier a déjà commencé, nous pouvons encore attendre de mauvaises nouvelles. Quant à l’Europe, l’essentiel du travail de nettoyage reste à faire.

LE FIGARO. – Y a-t-il un risque de faillite bancaire ?
Éric CHANEY. – On ne peut pas totalement exclure une crise de solvabilité. Les bilans des banques en Europe semblent solides mais l’incertitude est élevée. Et en cas de larges pertes toutes les banques n’auront peut-être pas la chance d’être renflouées par un fonds d’État de Singapour ou d’Abu Dhabi ! (UBS en Suisse, ces derniers jours)

    Pendant ce temps, en Angleterre, pays de la City, on panique complètement. Des appels dans la presse demandent qu'on se débarasse des régulations bancaires - déjà très souples - sous peine d'un choc apocalyptique :

Appel à la détente des règles bancaires de Bâle
Par Edmund Conway, éditeur économique
The Telegraph - 15/12/2007
    Le gouvernement doit suspendre une série de régulations bancaires clés au coeur de la crise financière actuelle, ou prendre le risque de voir l'économie dégringoler vers un futur qui pourrait "donner à 1929 l'air d'une promenade au parc", avertit l'un des principaux économistes britanniques.

Se débarrasser des règles bancaires normales
Peter Spencer a lancé un appel à la suspension du système de régulations bancaires de Bâle.

cnbanking115.jpg     Peter Spencer, du Ernst & Young Item Club, a déclaré que les conflits causés par le système de régulations bancaires de Bâle, qui détermine la quantité de capital qu'une banque doit lever pour garder ses livres en ordre, sont la cause première du crunch et ne servent qu'à aggraver le calvaire de la City.
    Ces régulations obligent les banques, forcées de rapatrier dans leur livres les actifs hors-bilan de véhicules d'investissements structurés en déroute, soit à lever des fonds soit à réduire leur dépenses, dit il.
    Il prévient que, si le marché du crédit de Londres reste gelé et que les autorités maintiennent strictement les règles de Bâle, l'ampleur du crunch final du crédit et de l'effondrement économique pourrait être "désastreuse".
    Rejetant la supposition selon laquelle les banques ne se prêtent plus mutuellement sur le marché du crédit parce qu'elles n'ont plus confiance dans leurs solvabilités potentielles, il argue qu'en pratique elles sont totalement empêchées de prêter des liquidités car cela mettraient leurs comptes en contraventions des régulations de Bâle.
    "Si ces canaux de financement ne sont pas réouverts, cela aura d'énormes conséquences pour l'ensemble de l'économie. Cela donnera à 1929 l'air d'une petite promenade".
    Il a rejeté l'action annoncée par les banques centrales du monde entier cette semaine, consistant à injecter des liquidités supplémentaires sur les marchés de crédits et à accepter en garantie une plus grande variété de collatéraux, en vue de les remettre en route, la qualifiant de "décoration de vitrine".
    "Cela ne règlera pas le coeur du problème : le manque fondamental de collatéraux. Si on laisse traîner ces problèmes, les conséquences pour la macro-économie d'un refus de détente [des régulations de Bâle] sont impensables."
    Non seulement ces régulations, qui stipulent que les banques doivent avoir un minimum de 8% de capital par rapport à leurs engagements, dissuadent celles-ci de se prêter mutuellement, mais encore elles limitent le montant qu'elles peuvent prêter aux foyers et aux entreprises. Selon lui, cela pourrait accroître le retournement économique, attendu l'an prochain, de manière significative.
    Son avertissement fait suite à un discours de l'expert des marchés de la Banque d'Angleterre, Paul Tucker, qui a déclaré que des modifications de ces régulations bancaires étaient une des armes à sa disposition pour faire face à la crise du crédit.
    Le professeur Spencer a déclaré que si Bâle II - une version réajustée des accords - peut un peu assouplir la régulation, il est peu probable que cela suffise à améliorer la situation.
Bank-of-England.jpg    "La Banque [d'Angleterre - NdT] contemple l'abysse", a-t-il dit. "L'Autorité des Services financiers doit faire le tour et s'assurer que toutes les banques sont solvables, puis elle devrait abaisser le niveau de capital requis par Bâle de 8% à 6%."
    "D'ici là, les marchés de crédits étant gelés, la Banque [d'Angleterre - NdT] devra continuer à être le prêteur en premier recours, plutôt qu'en dernier."

Peter Spencer

    Cet article, traduit par votre serviteur, a été écrit par un membre du cabinet d'audit Ernst & Young. Ces cabinets sont supposés certifier les comptes des banques et des entreprises en fin d'exercice comptable. Depuis l'affaire Enron et le scandale Arthur Andersen, les auditeurs marchent sur des oeufs : s'ils signent les comptes d'une entreprise et que celle-ci fait banqueroute, en présentant des livres archi-trafiqués, ce sont eux qui sont sur le grill.
    Peter Spencer, manifestement, voudrait bien signer les comptes de ses petits camarades, mais l'article qu'il a écrit ci-dessus le dit tout rond : "Ils sont tous en faillite, mais si vous changez les règles, je pourrais signer pour cette année."
    Quant à moi, je pense que les esprits sont bientôt mûrs pour un nouveau Bretton Woods, comme le souhaite Michel Rocard, et d'autres, qui combattent pour une renaissance rooseveltienne.
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