31 janvier 2008
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Aura-t-on bientôt le même, mais en dollar?
Un choix terrible a été fait par les élites du système financier international : abandonner le dollar pour essayer de sauver le reste de l'empire financier international.
Depuis plusieurs semaines, les autorités financières sont coincées dans un dilemne terrible : ne pas inonder de liquidités les marchés, c'était condamner à court terme le système financier mondial à la banqueroute, c'était faire de la City de Londres le "ground zero" de la désintégration financière internationale, c'était prendre le risque de voir toutes les satrapies de l'empire anglo-américain se tourner de nouveau vers des idées de protectionnisme, de régulations, de dévelopement du marché intérieur et même de banque nationale - horreur!
Mais inonder le marché de liquidités, c'était condamner l'économie mondiale à l'hyperinflation, et finalement obtenir le même résultat que l'option précédente, mais un peu plus tard - horreur derechef!
Alors quoi?
Alors, le 21 janvier dernier, en réponse aux alertes concernant les réhausseurs de crédit, les marchés financiers internationaux plongeaient suite à la panique provoquée par la perspective de dévalorisation d'actifs, dans un marché de crédit asséché par la méfiance réciproque des acteurs financiers - méfiance justifiée : ils savent tous très bien "cuisiner" leurs livres de comptes pour faire disparaître leurs endettements, et savent tous que tous leurs confrères font de même.
Au même moment, la Société Générale "débouclait" la "position" de Jérôme Kerviel - environ 50 milliards d'euros - soi-disant sous le coup de la panique face aux risques pris par le trader. On appelle ça "shorter", c'est-à-dire vendre d'un seul coup un énorme volume d'un ou de plusieurs titres, afin d'en faire chuter "artificiellement" et excessivement la valeur, et éventuellement les racheter ou faire des affaires sur le mini-krach ainsi produit. Bref, en shortant, on espère provoquer une panique pour obtenir un profit.
Et donc, le 21 janvier, dans les bourrasques du Krach et les turbulences du nettoyage de la SocGen, monsieur Ben "hélicoptère*" Bernanke a baissé les taux de la FED de 0.75%, du jamais vu (et encore de 0.50% hier), et George Bush a promis un "stimulus package" de 140 milliards de $. Ils ont donc choisi le déluge de liquidité.
Etait-ce l'effet attendu par les élites européennes?
En tout cas, en Europe, on n'a rien fait de ce genre. En Europe, on semble avoir décidé de nettoyer calmement, en consolidant ci, en rachetant ça, en adossant tel à tel. Les taux? Pas touche! La boussole de monsieur Trichet n'a, comme il le dit lui-même, qu'une seule aiguille, et celle-ci pointe vers le danger d'inflation, pas vers l'économie réelle. Tout-va-très-bien, qu'on vous dit!
En effet, on pourrait considérer que pour l'Europe, tout va aller bien pour un certain temps, dans cette situation. Car les autorités américaines se sont mises toutes seules dans la situation de l'Allemagne d'après la Grande Guerre 14-18, et ce faisant vont offrir sur un plateau tout ce qui vaut réellement quelque chose dans leur pays à leurs débiteurs, en émettant du "papier" à gogo.
Ce sont donc les Etas-Unis qui vont payer, pour tout les autres.
C'est ce qu'explique très bien le vidéo suivante, réalisée par le Larouche Youth Movement aux USA et sous-titrée par sa branche française :
Le résultat de cette politique, dans les années trente, fut le fascisme européen et la seconde guerre mondiale. Si cette politique est effectivement appliquée aujourd'hui contre les USA, qu'espérer, sinon les mêmes conséquences, sous d'autres formes?
C'est bien contre la guerre qui vient qu'il nous faut un Nouveau Bretton Woods, vite!
* "Hélicoptère", car Ben avait promis, lors de son accession à la tête de la FED, de ne jamais laisser les marchés s'effondrer, dut-il les bombarder de liquidités par hélicoptère. Je vous jure que c'est vrai!