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Fusion,
enfin les archives !
18 juillet 2006 2 18 /07 /juillet /2006 20:46
Nous ne sommes pas dimanche, mais je pense qu'il est bon de mettre un nouvel article sur la situation au proche-orient. Les médias français traitent cette guerre de façon lamentable et écoeurante et aucun parti politique n'ose dénoncer sérieusement (à la hauteur des dangers encourus) ce qui se passe vraiment là-bas. C'est pourquoi j'ai mis un lien vers le réseau Voltaire, qui n'a pas peur de la dictature du "consensus mou".
Voilà, faites tourner.

PS: pendant que les caméras se tournent vers le Liban, n'oublions pas ce qui se passe en Palestine (et en Irak)
Deux blogs de là-bas: From Gaza with love et Raising Yousuf

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16 juillet 2006 7 16 /07 /juillet /2006 10:16
Dans une interview donnée au JDD le 18 juillet, Michel Rocard ose briser un tabou. Il propose en effet de réorganiser le système financier international et de développer de grands projets d'infrastructures à grande échelle. Une sorte de grand plan Marchal dans une économie régulée. C'est une très bonne idée qui risque, hélas, de ne pas être suivie par les autres socialistes empêtrés dans une culture du "consensus mou". En tout cas, ce n'est certainement pas Ségolène Royal, la Blairiste, qui osera relever le défi.

Un petit extrait de l'interview:

(...) Nous devons réduire la volatilité des marchés, organiser un Bretton Woods n°2 pour revenir à des taux de changes fixes, faire la police des OPA et empêcher les destructions d'emplois et leur précarisation. Il est essentiel de réhabiliter des politiques publiques, nationales ou européennes en matière d'emploi, de développement des infrastructures. Ce sont les grands travaux qui ont permis le développement de l'humanité. Les gens ne veulent plus d'un système diabolique devenu hyper dangereux (...)

Les curieux peuvent aussi lire le discours du congrès national du Mans, le 12 juillet 2005, où Rocard aborde les mêmes thèmes. Cliquez ici.

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16 juillet 2006 7 16 /07 /juillet /2006 10:05
En kiosque ce mois-ci, le nouveau Fusion:

Au menu:
Plaidoyer pour la métaphysique
Platon ou Aristote
Colloque sur la Relativité
La folie post-industrielle des biocarburants
Des nuplexes pour transformer le tiers-monde
L'Age de glace, la couche glacière de Groenland s'épaissit
Le projet Manhattan
La périodicité des éléments
La perspective dans la peinture religieuse flammande du XVe siècle
Tweel : l'économie est une affaire d'hommes ... créatifs




Et aussi un très bon hors-série sur l'économie:

Au menu:
La méthode d'Harry Hopkins
L'économie la plus belle des sciences
Le triple choc: comprendre la crise globale
Société et économie par Gottried Leibniz
Rapport sur une Banque nationale par Alexander Hamilton
La théorie des forces productives et la théorie des valeurs par Friedrich List

Découvertes et inventions par Abraham Lincoln
De l'occupation de la Terre par Henry Carey
Le système mondial suit la même courbe que celle de l'effondrement de Weimar, par Lyndon LaRouche
La caractéristique de la crise actuelle: en quoi le monde a changé par L. LaRouche
Principes d'économie physique: la clé du développement est à l'est
La planification "ardente obligation" et inspiration pour aujourd'hui
Du New Deal de Roosevelt à la renaissance de la Russie : la place de l'Europe

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16 juillet 2006 7 16 /07 /juillet /2006 09:36
Mais que font les écologistes! Personne ne réagit à cet énorme désastre écologique qui a lieu devant nos yeux : un volcan en Alaska (voir photo) est entré en éruption et crache des tonnes et des tonnes de gaz nocifs (bien plus que ce que l'activité humaine peut produire).
Parmi les composants de ces gaz, on retrouve l'eau, l'hydrogène, l'azote, le chlore, le monoxyde de carbone, les chlorures de sodium et de potassium sublimés. L'acide chlorhydrique, l'anhydride sulfureux et le gaz carbonique s'échappent surtout quand l'éruption diminue. L'ammoniaque, l'hydrogène sulfuré, le carbonate d'ammonium sont émis vers la fin de l'éruption.

Face à ce gigantesque danger pour la planète Terre, nous demandons aux autorités compétentes de réagir le plus vite possible. Voici quelques propositions utiles et ingénieuses:

1-Envoyer Greenpeace et ses ULM
2-Boucher le cratère
3-Déplacer le volcan dans un endroit sécurisé
4-Construire une cheminée géante qui amènera les gaz dans l'espace
5-Construire un sarcophage comme à Tchernobyl
6-Faire appel à l'ONU et interdire définitivement les volcans

Que faire?
Engagez-vous! Signez la pétition (dans "ajouter un commentaire", laissez votre nom, surnom ou votre adresse de blog ou mail).
Faites connaître autour de vous cette initiative audacieuse. Cette pétition sera envoyée aux médias et à la ministre de l'écologie.

Source photo : NASA

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1 juillet 2006 6 01 /07 /juillet /2006 14:53
Je ne suis pas content du tout: il est impossible de se procurer gratuitement la version audio de ce magnifique discours. Une recherche sur Google nous mène au site de L'INA, qui ne propose que 60 secondes du discours! Par contre, plusieurs sites vous proposent de l'acheter. Finalement, il existe une solution"illégale", celle d'utiliser Emule ou un autre logiciel de téléchargement, de taper "malraux moulin" et vous le téléchargez.

Le 19 décembre 1964, par un jour glacial, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon, en présence du général de Gaulle. Malraux prononce alors un discours resté gravé dans les mémoires de ceux qui l'entendirent.

" Monsieur le président de la République,

Voilà donc plus de vingt ans que Jean Moulin partit, par un temps de décembre sans doute semblable à celui-ci, pour être parachuté sur la terre de Provence, et devenir le chef d'un peuple de la nuit. Sans la cérémonie d'aujourd'hui, combien d'enfants de France sauraient son nom ? Il ne le retrouva lui-même que pour être tué ; et depuis, sont nés seize millions d'enfants...

Puissent les commémorations des deux guerres s'achever par la résurrection du peuple d'ombres que cet homme anima, qu'il symbolise, et qu'il fait entrer ici comme une humble garde solennelle autour de son corps de mort. Après vingt ans, la Résistance est devenue un monde de limbes où la légende se mêle à l'organisation. Le sentiment profond, organique, millénaire, qui a pris depuis son accent de légende, voici comment je l'ai rencontré. Dans un village de Corrèze, les Allemands avaient tué des combattants du maquis, et donné ordre au maire de les faire enterrer en secret, à l'aube. Il est d'usage, dans cette région, que chaque femme assiste aux obsèques de tout mort de son village en se tenant sur la tombe de sa propre famille. Nul ne connaissait ces morts, qui étaient des Alsaciens. Quand ils atteignirent le cimetière, portés par nos paysans sous la garde menaçante des mitraillettes allemandes, la nuit qui se retirait comme la mer laissa paraître les femmes noires de Corrèze, immobiles du haut en bas de la montagne, et attendant en silence, chacune sur la tombe des siens, l'ensevelissement des morts français.

Comment organiser cette fraternité pour en faire un combat ? On sait ce que Jean Moulin pensait de la Résistance, au moment où il partit pour Londres : « Il serait fou et criminel de ne pas utiliser, en cas d'action alliée sur le continent, ces troupes prêtes aux sacrifices les plus grands, éparses et anarchiques aujourd'hui, mais pouvant constituer demain une armée cohérente de parachutistes déjà en place, connaissant les lieux, ayant choisi leur adversaire et déterminé leur objectif. » C'était bien l'opinion du général de Gaulle. Néanmoins, lorsque, le 1 janvier 1942, Jean Moulin fut parachuté en France, la Résistance n'était encore qu'un désordre de courage : une presse clandestine, une source d'informations, une conspiration pour rassembler ces troupes qui n'existaient pas encore. Or, ces informations étaient destinées à tel ou tel allié, ces troupes se lèveraient lorsque les Alliés débarqueraient. Certes, les résistants étaient des combattants fidèles aux Alliés. Mais ils voulaient cesser d'être des Français résistants, et devenir la Résistance française.

C'est pourquoi Jean Moulin est allé à Londres. Pas seulement parce que s'y trouvaient des combattants français (qui eussent pu n'être qu'une légion), pas seulement parce qu'une partie de l'empire avait rallié la France libre. S'il venait demander au général de Gaulle de l'argent et des armes, il venait aussi lui demander « une approbation morale, des liaisons fréquentes, rapides et sûres avec lui ». Le Général assumait alors le Non du premier jour ; le maintien du combat, quel qu'en fût le lieu, quelle qu'en fût la forme ; enfin, le destin de la France. La force des appels de juin 40 tenait moins aux « forces immenses qui n'avaient pas encore donné », qu'à : « Il faut que la France soit présente à la victoire. Alors, elle retrouvera sa liberté et sa grandeur. » La France, et non telle légion de combattants français. C'était par la France libre que les résistants de Bir Hakeim se conjuguaient, formaient une France combattante restée au combat. Chaque groupe de résistants pouvait se légitimer par l'allié qui l'armait et le soutenait, voire par son seul courage ; le général de Gaulle seul pouvait appeler les mouvements de Résistance à l'union entre eux et avec tous les autres combats, car c'était à travers lui seul que la France livrait un seul combat. C'est pourquoi - même lorsque le président Roosevelt croira assister à une rivalité de généraux ou de partis - l'armée d'Afrique, depuis la Provence jusqu'aux Vosges, combattra au nom du gaullisme comme feront les troupes du Parti communiste. C'est pourouoi Jean Moulin avait emporté, dans le double fond d'une boîte d'allumettes, la microphoto du très simple ordre suivant : « M. Moulin a pour mission de réaliser, dans la zone non directement occupée de la métropole, l'unité d'action de tous les éléments qui résistent à l'ennemi et à ses collaborateurs. » Inépuisablement, il montre aux chefs des groupements le danger qu'entraîne le déchirement de la Résistance entre des tuteurs différents. Chaque événement capital - entrée en guerre de la Russie, puis des États-Unis, débarquement en Afrique du Nord - renforce sa position. A partir du débarquement, il apparaît que la France va redevenir un théâtre d'opérations. Mais la presse clandestine, les renseignements (même enrichis par l'action du noyautage des administrations publiques) sont à l'échelle de l'Occupation, non de la guerre. Si la Résistance sait qu'elle ne délivrera pas la France sans les Alliés, elle n'ignore plus l'aide militaire que son unité pourrait leur apporter. Elle a peu à peu appris que s'il est relativement facile de faire sauter un pont, il n'est pas moins facile de le réparer ; alors que s'il est facile à la Résistance de faire sauter deux cents ponts, il est difficile aux Allemands de les réparer à la fois. En un mot, elle sait qu'une aide efficace aux armées de débarquement est inséparable d'un plan d'ensemble. Il faut que sur toutes les routes, sur toutes les voies ferrées de France, les combattants clandestins désorganisent méthodiquement la concentration des divisions cuirassées allemandes. Et un tel plan d'ensemble ne peut être conçu, et exécuté, que par l'unité de la Résistance.

C'est à quoi Jean Moulin s'emploie jour après jour, peine après peine, un mouvement de Résistance après l'autre : « Et maintenant, essayons de calmer les colères d'en face... » Il y a, inévitablement, des problèmes de personnes ; et bien davantage, la misère de la France combattante, l'exaspérante certitude pour chaque maquis ou chaque groupe franc, d'être spolié au bénéfice d'un autre maquis ou d'un autre groupe, qu'indignent, au même moment, les mêmes illusions... Qui donc sait encore ce qu'il fallut d'acharnement pour parler le même langage à des instituteurs radicaux ou réactionnaires, des officiers réactionnaires ou libéraux, des trotskistes ou communistes retour de Moscou, tous promis à la même délivrance ou à la même prison ; ce qu'il fallut de rigueur à un ami de la République espagnole, à un ancien « préfet de gauche », chassé par Vichy, pour exiger d'accueillir dans le combat commun tels rescapés de la Cagoule !

Jean Moulin n'a nul besoin d'une gloire usurpée : ce n'est pas lui qui a créé Combat, Libération, Franc-tireur, c'est Frenay, d'Astier, Jean-Pierre Lévy. Ce n'est pas lui qui a créé les nombreux mouvements de la zone Nord dont l'histoire recueillera tous les noms. Ce n'est pas lui qui a fait les régiments mais c'est lui qui a fait l'armée. Il a été le Carnot de la Résistance.

Attribuer peu d'importance aux opinions dites politiques, lorsque la nation est en péril de mort - la nation, non pas un nationalisme alors écrasé sous les chars hitlériens, mais la donnée invincible et mystérieuse qui allait emplir le siècle ; penser qu'elle dominerait bientôt les doctrines totalitaires dont retentissait l'Europe ; voir dans l'unité de la Résistance le moyen capital du combat pour l'unité de la nation, c'était peut-être affirmer ce qu'on a, depuis, appelé le gaullisme. C'était certainement proclamer la survie de la France.

En février, ce laïc passionné avait établi sa liaison par radio avec Londres, dans le grenier d'un presbytère. En avril, le Service d'information et de propagande, puis le Comité général d'études étaient formés ; en septembre, le noyautage des administrations publiques. Enfin, le général de Gaulle décidait la création d'un Comité de coordination que présiderait Jean Moulin, assisté du chef de l'Armée secrète unifiée. La préhistoire avait pris fin. Coordonnateur de la Résistance en zone Sud, Jean Moulin en devenait le chef. En janvier 1943, le Comité directeur des Mouvements unis de la Résistance (ce que, jusqu'à la Libération, nous appellerions les Murs) était créé sous sa présidence. En février, il repartait pour Londres avec le général Delestraint, chef de l'Armée secrète, et Jacques Dalsace. De ce séjour, le témoignage le plus émouvant a été donné par le colonel Passy. « Je revois Moulin, blême, saisi par l'émotion qui nous étreignait tous, se tenant à quelques pas devant le Général et celui-ci disant, presque à voix basse : "Mettez-vous au garde-à-vous", puis : "Nous vous reconnaissons comme notre compagnon, pour la libération de la France, danl'honneur et par la victoire". Et pendant que de Gaulle lui donnait l'accolade, une larme, lourde de reconnaissance, de fierté, et de farouche volonté, coulait doucement le long de la joue pâle de notre camarade Moulin. Comme il avait la tête levée, nous pouvions voir encore, au travers de sa gorge, les traces du coup de rasoir qu'il s'était donné, en 1940, pour éviter de céder sous les tortures de l'ennemi. » Les tortures de l'ennemi... En mars, chargé de constituer et de présider le Conseil national de la Résistance, Jean Moulin monte dans l'avion qui va le parachuter au nord de Roanne.

Ce Conseil national de la Résistance, qui groupe les mouvements, les partis et les syndicats de toute la France, c'est l'unité précairement conquise, mais aussi la certitude qu'au jour du débarquement, I'armée en haillons de la Résistance attendra les divisions blindées de la Libération.

Jean Moulin en retrouve les membres, qu'il rassemblera si difficilement. Il retrouve aussi une Résistance tragiquement transformée. Jusque-là, elle avait combattu comme une armée, en face de la victoire, de la mort ou de la captivité. Elle commence à découvrir l'univers concentrationnaire, la certitude de la torture. C'est alors qu'elle commence à combattre en face de l'enfer. Ayant reçu un rapport sur les camps de concentration, il dit à son agent de liaison, Suzette Olivier : « J'espère qu'ils nous fusillerons avant. » Ils ne devaient pas avoir besoin de le fusiller.

La Résistance grandit, les réfractaires du travail obligatoire vont bientôt emplir nos maquis ; la Gestapo grandit aussi, la Milice est partout. C'est le temps où, dans la campagne, nous interrogeons les aboiements des chiens au fond de la nuit ; le temps où les parachutes multicolores, chargés d'armes et de cigarettes, tombent du ciel dans la lueur des feux des clairières ou des causses ; le temps des caves, et de ces cris désespérés que poussent les torturés avec des voix d'enfants... La grande lutte des ténèbres a commencé.

Le 27 mai 1943, a lieu à Paris, rue du Four, la première réunion du Conseil national de la Résistance.

Jean Moulin rappelle les buts de la France libre : « Faire la guerre ; rendre la parole au peuple français ; rétablir les libertés républicaines dans un Etat d'où la justice sociale ne sera pas exclue et qui aura le sens de la grandeur ; travailler avec les Alliés à l'établissement d'une collaboration internationale réelle sur le plan économique et social, dans un monde où la France aura regagné son prestige. »

Puis il donne lecture d'un message du général de Gaulle, qui fixe pour premier but au premier Conseil de la Résistance, le maintien de l'unité de cette Résistance qu'il représente.

Au péril quotidien de la vie de chacun de ses membres. Le 9 juin, le général Delestraint, chef de l'Armée secrète enfin unifiée, est pris à Paris.

Aucun successeur ne s'impose. Ce qui est fréquent dans la clandestinité : Jean Moulin aura dit maintes fois avant l'arrivée de Serreules : « Si j'étais pris, je n'aurais pas même eu le temps de mettre un adjoint au courant... » Il veut donc désigner ce successeur avec l'accord des mouvements, notamment de ceux de la zone Sud. Il rencontrera leurs délégués le 21, à Caluire.

Ils l'y attendent, en effet.

La Gestapo aussi.

La trahison joue son rôle - et le destin, qui veut qu'aux trois quarts d'heure de retard de Jean Moulin, presque toujours ponctuel, corresponde un long retard de la police allemande. Assez vite, celle-ci apprend qu'elle tient le chef de la Résistance.

En vain. Le jour où, au fort Montluc à Lyon, après l'avoir fait torturer, l'agent de la Gestapo lui tend de quoi écrire puisqu'il ne peut plus parler, Jean Moulin dessine la caricature de son bourreau. Pour la terrible suite, écoutons seulement les mots si simples de sa soeur : « Son rôle est joué, et son calvaire commence. Bafoué, sauvagement frappé, la tête en sang, les organes éclatés, il atteint les limites de la souffrance humaine sans jamais trahir un seul secret, lui qui les savait tous. »

Comprenons bien que, pendant les quelques jours où il pourrait encore parler ou écrire, le destin de la Résistance est suspendu au courage de cet homme. Comme le dit M Moulin, il savait tout.

Georges Bidault prendra sa succession. Mais voici la victoire de ce silence atrocement payé : le destin bascule. Chef de la Résistance martyrisé dans des caves hideuses, regarde de tes yeux disparus toutes ces femmes noires qui veillent nos compagnons : elles portent le deuil de la France, et le tien. Regarde glisser sous les chênes nains du Quercy, avec un drapeau fait de mousselines nouées, les maquis que la Gestapo ne trouvera jamais parce qu'elle ne croit qu'aux grands arbres. Regarde le prisonnier qui entre dans une villa luxueuse et se demande pourquoi on lui donne une salle de bains - il n'a pas encore entendu parler de la baignoire. Pauvre roi supplicié des ombres, regarde ton peuple d'ombres se lever dans la nuit de juin constellée de tortures.

Voici le fracas des chars allemands qui remontent vers la Normandie à travers les longues plaintes des bestiaux réveillés : grâce à toi, les chars n'arriveront pas à temps. Et quand la trouée des Alliés commence, regarde, préfet, surgir dans toutes les villes de France les commissaires de la République - sauf lorsqu'on les a tués. Tu as envié, comme nous, les clochards épiques de Leclerc : regarde, combattant, tes clochards sortir à quatre pattes de leurs maquis de chênes, et arrêter avec leurs mains paysannes formées aux bazookas l'une des premières divisions cuirassées de l'empire hitlérien, la division Das Reich.

Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique et les combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la Nuit... Commémorant l'anniversaire de la Libération de Paris, je disais : « Ecoute ce soir, jeunesse de mon pays, ces cloches d'anniversaire qui sonneront comme celles d'il y a quatorze ans. Puisses-tu, cette fois, les entendre : elles vont sonner pour toi. »

L'hommage d'aujourd'hui n'appelle que le chant qui va s'élever maintenant, ce Chant des partisans que j'ai entendu murmurer comme un chant de complicité, puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et les bois d'Alsace, mêlé au cri perdu des moutons des tabors, quand les bazookas de Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Rundstedt lancés de nouveau contre Strasbourg. Ecoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C'est la marche funèbre des cendres que voici. A côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées. Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France..."

(19 décembre 1964.)

Source : http://www.aflh.org
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30 juin 2006 5 30 /06 /juin /2006 17:50

Pour une fois que la presse française se mouille. Je n'aime pas vraiment le Monde diplomatique, mais cet extrait d'article est juste. Reste à savoir ce que feront les autorités politiques françaises, européennes et mondiales.

« Il est interdit d’utiliser contre les civils la famine comme méthode de guerre (…). Il est interdit d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de mettre hors d’usage des biens indispensables à la survie de la population civile. » Les implications de l’article 54 du Protocole additionnel I de 1977 aux conventions de Genève sont claires : le bombardement des centrales électriques à Gaza par l’armée israélienne, le blocus des populations civiles et les punitions collectives contre elles relèvent de crimes de guerre.

Un autre principe du droit international violé par l’offensive israélienne est précisé par le même Protocole additionnel : celui de proportionnalité. Le texte stipule que des attaques « sont interdites si on peut s’attendre à ce qu’elles causent incidemment des pertes en vies humaines dans la population civile, des blessures aux personnes civiles ou des dommages aux biens de caractère civil qui seraient excessifs par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu ». Qui peut penser un instant que l’objectif affirmé – sauver un soldat – vaille ces multiples destructions ? (...)

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29 juin 2006 4 29 /06 /juin /2006 11:13
L’armée israélienne a lancé, dans la nuit de mardi à mercredi, une vaste offensive terrestre dans le sud de la bande de Gaza. Près de 70 (!!!) élus du Hamas (c'est une première) ont été arrêtés. D’intenses échanges de tirs ont été entendus. Par ailleurs, l’aviation a lancé plusieurs raids aériens contre des ponts et la principale station électrique du centre de la bande de Gaza, privant les habitants de Gaza de courant (était-ce vraiment nécessaire?). Les blindés ont par ailleurs pénétré dans l’unique aéroport de Gaza en début de matinée. L’armée israélienne empêche quiconque de s'approcher du secteur de l'aéroport, survolé par des hélicoptères Apache.
C'est très inquietant.
Cette opération dégénère déjà et l'on peut craindre un nouvel embrasement des territoires occupés. Hélas, encore une fois, ce sont les civils qui vont pâtir de ces représailles. Je mets ici un lien vers le blog d'une palestinienne qui raconte de l'intérieur sa vie dans les territoires occupés (en anglais).
Raising Yousuf: a diary of a mother under occupation
 
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15 juin 2006 4 15 /06 /juin /2006 09:23
Peut-on imaginer une réaction plus cynique et plus cruelle face aux suicides des trois prisonniers de Guantanamo que celle de Harry Harris, directeur de la sinistre prison?:
"Ils sont intelligents, ils sont créatifs, ils sont determinés" (...) "Pour eux, la vie n'a pas de valeur, ni la nôtre, ni la leur. Je crois que ce n'était pas un acte de désespoir, mais un acte de guerre asymétrique nous visant".
En effet, ces sournois d'islamistes ont inventé le concept d'attentat-suicide sans attentat. Quelle créativité!

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13 juin 2006 2 13 /06 /juin /2006 20:52
Une info qui fait froid dans le dos:
"Le gouverneur du Texas, Rick Perry, va installer un réseau de webcams pour surveiller sa frontière avec le Mexique. Objectif : permettre aux internautes de prévenir les autorités en cas d'intrusion."
Si ça continue, les Etats-Unis vont devenir un état policier, comme en France.

Scoop: Le site est maintenant fermé.

PS :Moi je rêve d'une webcam dans le bureau (et le ranch) de Bush.
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30 mai 2006 2 30 /05 /mai /2006 18:32

Vraiment, la presse financière me fait rire quand elle joue les candides. N'ayant jamais entendu parler de la faillite d'Enron ou de la crise argentine, ces doux rêveurs, s'etonnent de voir les tarifs de l'électricité bondir depuis l'ouverture du marché à la concurrence. A la Une aujourd'hui des Echos, cette terrible nouvelle : "Electricité : les prix flambent malgré l'ouverture du marché".

 "Dans l'électricité, l'ouverture du marché européen à la concurrence se traduit par une forte hausse des prix, au lieu de la baisse espérée. Selon l'étude annuelle du consultant NUS, les prix de l'électricité sur le marché dérégulé ont grimpé dans tous les pays d'Europe l'année dernière, avec partout des progressions supérieures à 10 %, sauf en Allemagne (+7,5 %). C'est en France que la hausse a été la plus forte, avec un bond de 48 %." ... " Pour les clients restés dans le cadre du monopole, les tarifs n'ont pas évolué sur les douze derniers mois. La grogne monte dans les entreprises clientes, poussant le gouvernement à agir avant l'ouverture aux particuliers en 2007."

Peut-être les Echos vont-ils bientôt découvrir que le miracle du "modèle anglais", admiré par nos amis socialistes français, n'est, lui aussi, qu'un miroir aux alouettes? La bas, en effet, la "main invisible des marchés" n'a épargné personne. Observez l'état des transports, des services de santé, des retraites et de l'éducation. Résultat, une classe moyenne abandonnée et de plus en plus pauvre. Assisterons-nous au réveil de nos élites politiques et médiatiques?

 

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