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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 00:35
Dans la série "Tuez les tous", le journal gratuit Métro tente de rivaliser avec son concurrent Matin Plus (voir ici). Cet article de Florence Santrot est une chronique du livre Homo disparitus d'Alan Weisman. Inquiétant.

" Vingt ans pour que le canal de Panama se referme. Deux cents ans pour que les ponts de New York s'effondrent mais moins de trente six heures pour que le métro de la ville soit inondé. Plus de 10 millions d'années avant que les sculptures en bronze soient méconnaissables.

Le journaliste américain Alan Weisman a sillonné le monde à la recherche d'experts qui, les uns après les autres, ont imaginé ce que deviendrait la Terre si… Botanistes, climatologues, architectes, géographes se sont prêtés au jeu et ont imaginé la planète libérée de l'homme. Loin d'être ésotérique, cet essai - passionnant - se lit comme un roman, s'appuyant sur des exemples bien concrets.
A chaque nouveau thème abordé, on en apprend un peu plus sur les ravages causés par l'homme sur la nature. Et on se prend à rêver d'une Terre où nous n'existerions plus."

Pour creuser le sujet : "Etude sur la nature des mouvements écologistes et leurs véritables objectifs"
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commentaires

G
À propos de la phrase : « Tuez-les tous ».<br />  <br /> Nous connaissons tous la phrase prétendument dite pendant le sac de Béziers, en 1209, par Arnaud Amaury : Caedite eos. Novit enim Dominus qui sunt eius. En un mot, le commandant des troupes gouvernementales (anachronisme voulu) avait promis d'épargner la ville si les bons catholiques lui livraient leurs concitoyens (autre anachronisme voulu) Cathares. Les habitants de Béziers ayant refusé, le commandant décida d'attaquer, mais ses conseilleurs militaires désiraient épargner les catholiques, tout en se demandant bien comment il fallait procéder. C'est alors qu'Amaury, l'ambassadeur du pape Innocent III, aurait prononcé cette phrase tout à fait politically incorrect. Pourtant, aucun des journalistes (je sais, c'est un anachronisme) présents sur les lieux ne la cite. En fait, la phrase célèbre a été inventée par Pierre Césaire de Heisterbach… en 1219, dix ans plus tard, dans son livre llustrium miraculorum et historiarum memorabilium, dans lequel il relate toutes sortes d'événements de manière plus que fantaisiste. Les historiens pensent que le « massacre » se serait résumé à quelques arrestations musclées (je sais…) des Cathares les plus connus, car la ville retrouva sa prospérité peu de temps après, ce qui est invraisemblable, si tous les habitants avaient été tués. Voilà.
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K
Après réflexion et relecture partielle de Don Quichotte, et après un harcèlement discret mais tenace de Pascale, il est possible que la qualification d'idéaliste ne soit pas la caractéristique principale de notre chevalier errant. Cela mérite encore réflexion et je prépare un article là-dessus (pas avant la rentrée).kévin
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M
Ah Don Quichotte ! Je dois dire que j’ai longtemps hésité avant d’ouvrir cet ouvrage, effrayé par ses quelque 1000 pages. Et puis je m’y suis mis et je pense que cette œuvre m’a procuré l’un de mes plus grands bonheurs de lecture. Toutefois, mais peut-être quelque chose m’a échappé, je n’ai jamais vu Don Quichotte comme un idéaliste. Imprégné par les récits chevaleresques, le héros vit en plein fantasme dans un monde irréel. D’ailleurs, il combat des moulins à vents parce qu’il est persuadé qu’il s’agit de géants. (Je ne pense pas non plus que les valeurs de la chevalerie soient tellement humanistes…) Selon moi, un idéaliste doit au contraire avoir une vision très sensible de la réalité et tenter d’améliorer le plus possible le monde dans lequel on vit. Cela me rappelle un épigramme de Schiller intitulé Le philosophe et le rêveur romanesque : « Celui-là a les pieds sur terre, mais ses yeux regardent vers le ciel, celui-ci, les yeux dans la boue, lève les jambes en haut. » Il faut attendre la fin de l’ouvrage et que Don Quichotte soit sur son lit de mort pour qu’il recouvre la raison. C’est à ce moment qu’il dit : « Je possède à cette heure un jugement libre et clair, et qui n’est plus couvert des ombres épaisses de l’ignorance que la lecture triste et continuelle des détestables livres de chevalerie avait mise sur moi. Je reconnais leurs extravagances et leurs duperies. Je n’ai qu’un regret, c’est que cette désillusion soit venue si tard, qu’elle ne me donne pas le loisir pour réparer ma faute, par la lecture que je ferais d’autres livres qui serviraient de lumière à mon âme. »
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K
J'avais la même appréhension avant d'aborder un livre aussi long et "sacralisé" (un peu comme l'Odyssée et l'Iliade qui m'attendent patiemment dans ma bibliothèque). Je n'ai pas été déçu. Et j'ai vraiment beaucoup ri.Pour moi, Don Quichotte est un idéaliste, fou il est vrai, mais qui va combattre en permanence le mal et protéger les opprimés. Malgré sa folie (parfois furieuse et absurde), il est touchant, naïf et émouvant. Don Quichotte est un rêveur qui a foi en l'homme et qui va rencontrer la réalité d'un monde qui change, brut et cruel (Don Quichotte bravera les archers de l'inquisition qui sont à ses trousses). A d'autres moments, Don quichotte fait tout de travers et provoque de vrais dégâts... C'est une oeuvre complexe et subtile (Sancho Panza mérite lui aussi toute une étude).Evidemment, ce n'est pas non plus ma vision "parfaite" de l'idéalisme (Don Quichotte n'est pas Jaurès), mais cette oeuvre me fascine et je ne peux m'empêcher d'admirer ce drôle de héro.Kévin« Chevalier je suis, et chevalier je mourrai, s'il plaît au Très-Haut. Les uns suivent le large chemin de l'orgueilleuse ambition; d'autres celui de l'hypocrisie trompeuse; et quelques-uns enfin, celui de la religion sincère. Quant à moi, poussé par mon étoile, je marche dans l'étroit sentier de la chevalerie errante; méprisant, pour exercer cette profession, la fortune mais non point l'honneur, j'ai vengé des injures, redressé des torts, châtié des insolences, vaincu des géants, affronté des monstres et des fantômes. Je suis amoureux, uniquement parce qu'il est indispensable que les chevaliers errants le soient et l'étant, je ne suis pas des amoureux déréglés, mais des amoureux continents et platoniques. Mes intentions sont toujours dirigées à bonne fin, c'est-à-dire à faire du bien à tous, à ne faire de mal à personne. Si celui qui pense ainsi, qui agit ainsi, qui s'efforce de mettre tout cela en pratique, mérite qu'on l'appelle nigaud, je m'en rapporte à Vos Grandeurs, duc et duchesse. » Don Quichotte (II, ch. XXXII)« Il n'est pas juste de réduire au rang d'esclaves ceux que Dieu et la nature ont faits libres. [...] Il n'est pas bien que les hommes honnêtes deviennent les bourreaux des autres hommes, quand ils n'y ont aucun motif.» Don Quichotte (ch. XXII, p. 239) 
B
Passage de Lucette
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K
Bonjour à Lucette-la comète...
U
Cher M. don Quichotte. Vous feriez aussi bien de créer une nouvelle catégorie "Tuez les tous!", vu le nombre d'articles dans la presse qui s'attaquent à l'homme.Bonne continuation !
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K
Cher M. Untel. Vous avez raison, il risque d'y avoir du boulot !La comparaison avec l'idéaliste Don Quichotte me convient plutôt bien. Il n'a pas hésité à se battre contre les moulins à vent, pardon, les éoliennes de son époque.Au sujet de ce fameux Don Quichotte, en cherchant un peu, j'ai trouvé ce texte intéressant de Benoît XVI sur le "chevalier errant":" (...) Quelle noble folie dans celle de Don Quichotte qui élit une profession où la noblesse de la pensée, l’honnêteté de la parole, la libéralité des actes, la vaillance dans les réalisations, la patience dans le travail, la générosité avec les opprimés, et finalement le maintien de la vérité, bien qu’il lui en coûte la vie de la défendre ! La folie insensée se convertit en l’expression d’un cœur pur… Brûler le passé, voici l’heure de la synthèse. Aujourd’hui, le noyau de la folie touche le niveau de la conscience, cela coïncide avec l’extraction de la bonté d’un monde dont le réalisme se trompe… Il ne s’agit pas d’un retour au monde du temps de la chevalerie, mais de rester éveillés afin de ne jamais perdre de vue les dangers qui menacent les hommes quand, brûlant leur passé, ils perdent une part d’eux même (...)"Kévin