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1 décembre 2004 3 01 /12 /décembre /2004 00:05


La-Revolution-Roosevelt.jpg


La Révolution Roosevelt
Georges Boris – 1934

 


Chapitre II : A la recherche d'une méthode

 




    Si l'on veut interpréter les mesures de redressement et de réforme qui constituent le New Deal, il faut essayer au préalable d'en démêler les intentions, les directions générales et les méthodes.

    Rien de plus malaisé que cet effort de systématisation. La matière, comme d'ailleurs le tempérament américain, y est réfractaire. Il est facile, au contraire, de railler les incohérences et les contradictions de la politique de M. Roosevelt, de montrer qu'il procède toujours par tâtonnements et presque jamais avec un propos lointain dans l'esprit. Ne s'est-il pas réclamé, dès avant son accession au pouvoir, de la méthode expérimentale? N'a-t-il point annoncé qu'il tenterait successivement des remèdes divers, abandonnerait ceux qui ne donneraient pas les effets espérés, retiendrait ceux dont les résultats apparaîtraient favorables?

    C'est à tort qu'on a représenté le New Deal comme une construction imaginée par une poignée d'intellectuels, constitués en un trust du cerveau par le président. Si quelques-uns de ces conseillers font en Amérique figure de doctrinaires, comparés aux théoriciens européens de l'économie et de la sociologie, aux tenants des écoles libérales ou sociales, ce ne sont encore que des empiristes.

    A peine si un ou deux des professeurs du Brain Trust ont tracé les plans d'un régime idéal. Pas d'unité de vues au surplus dans l'entourage du président ; les conservateurs sociaux voisinent avec les réformateurs et au sein de ce dernier groupe, il y a des monétistes, des autotarchistes, des libre-échangistes, des partisans de l'économie dirigée, et enfin des socialisants qui ne croient pas à la possibilité de survie d'un régime capitaliste même amendé.

    On serait tenté dans ces conditions, d'exposer sans ordre préconçu, au hasard de la chronologie, l'évolution du New Deal, laissant au lecteur le soin de rechercher les analogies, les correspondances et les harmonies d'un monde en gestation.

    Je crois, au contraire, que sous la pression des événements et des lois économiques, s'opère presque inconsciemment, une synthèse des buts et des moyens, et qu'à condition de la percevoir, on possède une méthode d'investigation et d'exposition de l'expérience Roosevelt.

    Dans ce labyrinthe du New Deal aux corridors jalonnés de mystérieuses initiales (A.A.A. — P.W.A. — C.W.A. — R.F.C.) des fils conducteurs doivent permettre de découvrir les avenues principales, et leurs points de rencontre ou d'aboutissement. Le premier et le principal de ces fils nous conduira à travers les méandres de la politique monétaire et financière ; un second nous fera connaître la politique agricole, un troisième, la politique industrielle.

    Réforme monétaire et financière, réforme agraire, réforme industrielle, tels sont les volets du triptyque dont l'ensemble donnera une image du New Deal. Au centre, on doit se représenter la réforme monétaire et financière, comme l'élément fondamental sur lequel les deux autres viennent s'étayer. Du moment que M. Roosevelt ne réalisait pas du jour au lendemain la révolution totale et n'abolissait pas le régime du profit, la question des prix, donc de la monnaie et de la finance, devait dominer sa politique. Sans la réforme monétaire, toutes les autres lui seraient restées interdites, faute de moyens financiers pour les réaliser. Il eût été dans l'incapacité de s'attaquer au problème bancaire et au problème de l'endettement, comme à celui du pouvoir d'achat des fermiers, et à celui de la répartition des profits de l'industrie.

    Ce n'est que parce qu'il s'est libéré de la tutelle des principes orthodoxes qu'il a pu entreprendre de modifier la structure économique et sociale de son pays.

    Aussi, est-ce à la réforme monétaire et financière et à ses corollaires que sera consacrée la première partie de cette interprétation.

 

 

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