PRINCIPES DE LA SCIENCE SOCIALE
PAR M. H.-C. CAREY (De Philadelphie)
TRADUITS EN FRANÇAIS PAR MM. SAINT-GERMAIN-LEDUC ET AUG. PLANCHE
1861
CHAPITRE V :
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
Notes de bas de page
1 Il est intéressant de suivre, à chaque phase de la décadence de l'empire romain, l'accroissement progressif dans la pompe des titres ; et il en est de même encore par rapport à l'Italie moderne, au moment de son déclin. En France, ils devinrent d'un usage presque universel, à mesure que les guerres de religion plongèrent le peuple dans la barbarie. Les titres si retentissants employés dans l'Orient sont au niveau de la faible puissance de ceux qui les portent, ainsi que la kirielle interminable de noms, des Grands d'Espagne, l'est avec la stérilité du sol que cultivent leurs vassaux. Le temps n'est pas éloigné, sans doute, où les hommes ayant un sentiment réel de leur dignité rejetteront comme une absurdité l'ensemble d'un pareil système, où des hommes d'un petit esprit croiront, seuls, se grandir par le titre d'Écuyer, d'Honorable, de Marquis ou de Duc. Les extrêmes se rencontrent sans cesse. Le fils d'un duc se comptait à porter une demi-douzaine de noms, et le petit marchand détaillant de thé et de sucre appelle sa fille Amanda, Malvina Fitzallan, Smith ou Pratt, tandis que le gentilhomme appelle son fils Robert ou John. Retour