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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 22:24
logo Copenhague 2009   Aujourd'hui, je veux partager avec vous une excellente tribune parue dans Le Monde, très drôle, très sarcastique, et très vraie, de monsieur Fabio Rafael Fiallo, sur le réchauffement climatique, le Climate-Gate et le haut-clergé "réchauffiste".

   Bonne lecture, et bon rire.



 

   Difficile d'y voir clair, et encore plus de penser par soi-même, à la veille du sommet de Copenhague, sur ce qui doit être fait à propos du réchauffement de la planète. Car si vous, cher lecteur, ne rejoignez pas le consensus – ou prétendu tel –, alors, vous serez accusé de crétin ou d'imposteur, voire même de "négationniste du réchauffement".

   Aujourd'hui, la pensée dominante sur le réchauffement (la "PDR") ne fait pas dans la dentelle. Elle prétend détenir des vérités au-dessus de tout soupçon, à savoir : que le réchauffement climatique est "anthropogène" (c'est-à-dire dû à l'activité humaine), qu'il nous conduit à une catastrophe écologique sans précédent, que la meilleure façon, ou plutôt, que la seule façon possible de lutter contre ce phénomène consiste à réduire substantiellement les émissions de CO2, que, enfin, pour sauver la planète, il faut parvenir au sommet de Copenhague à une décision politique conduisant rapidement à l'adoption d'objectifs chiffrés et contraignants en vue d'une réduction drastique des émissions en question.

   Mais voilà que, malgré les évidences véhiculées par la PDR, surgissent de partout des trouble-fête, bardés de diplômes et travaillant dans des centres de recherche fort réputés, qui ont le toupet de contester cette chaîne de certitudes et, plus grave encore, de propager leurs doutes sur la place publique.

   Ces impertinents remettent en question la nature anthropogène du réchauffement climatique, et prétendent que le phénomène pourrait être dû à des facteurs n'ayant rien à voir avec l'activité humaine, comme une augmentation du champ magnétique du soleil ou des cycles climatiques normaux.

   La PDR traite avec le plus grand dédain ces empêcheurs de tourner en rond, arguant que leurs travaux sont dépourvus de rigueur et ne paraissent que dans des revues scientifiques à la réputation douteuse.

   Or, des hackers ont tout récemment décelé et divulgué des centaines de courriels échangés entre les tenants de la PDR. On y apprend que ceux-ci avaient retenu des informations pouvant apporter de l'eau au moulin de leurs adversaires et, plus grave encore, tenté de fermer aux écosceptiques les portes de revues scientifiques réputées.

   Bien sûr, pour contestables qu'elles soient, de telles pratiques n'invalident pas la thèse du caractère anthropogène du réchauffement ; elles n'en jettent pas moins un voile de suspicion sur la crédibilité et la rigueur déontologique de certains piliers – et non des moindres – de la PDR.

   La PDR fait bloc pour minimiser l'ampleur du scandale. Il n'empêche que les deux personnages les plus actifs dans les courriels dérobés n'en sortent pas moralement indemnes. L'un, Phil Jones, a abandonné momentanément son poste de directeur de la Climatic Research Unit (CRU) de l'université d'East Anglia (Royaume-Uni). L'autre, Michael Mann, fait à son tour l'objet d'une enquête menée par son centre académique, l'université Penn State (Etats-Unis).

   Les travaux de la CRU ont joué un rôle d'appui aux conclusions du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC). Institué par l'ONU, et soutenant dur comme fer la thèse du caractère anthropogène du réchauffement, le GIEC a fourni l'ossature analytique de la conférence de Copenhague.

   Le GIEC ne pouvait rester passif à l'égard de cette publication de courriels gênants ; il vient de réagir par le biais d'une interview accordée au Times de Londres par son président, le savant Rajendra Pachauri.

   Le Dr Pachauri reconnaît-il dans l'interview que les courriels dévoilés montrent qu'il y eut manque de transparence de la part de certains tenants de la PDR ? Eh bien, non. Il crie haro sur les hackers, souligne qu'avoir dérobé ces courriels constitue un "acte illégal", et ajoute que des "intérêts de grandes sociétés" pourraient être derrière l'opération des hackers.

   En d'autres mots, ce que le président du GIEC trouve reprochable, ce n'est pas le manque de transparence dans les pratiques de certains tenants de la PDR, mais le fait que le public ait pu avoir accès à l'échange de courriels.

   Supposons, cher lecteur, que vous continuez malgré tout à faire confiance à la PDR, et donc à croire à l'origine humaine du réchauffement. Votre parcours du combattant ne s'arrête pas là pour autant. Vous devrez alors surmonter les remises en question à propos de l'efficacité, et de la viabilité, d'une réduction drastique et chiffrée des émissions de gaz carbonique comme celle que Copenhague est censé entériner.

   Tout d'abord, vous serez obligé de vous poser une question : a-t-on jamais atteint un quelconque objectif économique chiffré stipulé par une instance internationale ? La réponse sera non. Et donc, si l'avenir de l'humanité est suspendu à un objectif chiffré qui devra être respecté par l'ensemble des Etats, alors on peut dire que nous sommes très mal partis.
   Fort heureusement, fouillant dans la littérature scientifique, vous apprenez que restreindre les émissions de CO2 n'est pas le seul moyen d'enrayer le réchauffement climatique. Des scientifiques développent des techniques visant soit à "capturer" les émissions de CO2 (c'est-à-dire à les empêcher de se répandre dans l'atmosphère), soit à refroidir carrément le climat.

   Autrement dit, en plus ou au lieu de restreindre les émissions de CO2, on créerait les moyens techniques de vivre avec ces émissions. L'ensemble de ces méthodes est connu sous le nom de "géoingénierie".

   Seulement, la géoingénierie a été perçue avec suspicion, du moins dans un premier temps, par les tenants de la PDR. Ils craignaient que le captage de CO2 mène certains pays à abandonner leurs efforts visant à réduire les émissions de ce gaz. Pourquoi, en effet, réduire les émissions alors que des techniques permettraient de capturer le gaz émis ? D'autant que certaines techniques peuvent s'avérer bien moins coûteuses que les restrictions apportées aux émissions de gaz carbonique.

   Or, au fur et à mesure que s'amenuisent les espoirs de voir les pays les plus pollueurs mettre en place des restrictions de CO2 dans les proportions demandées, les techniques de la géoingénierie commencent à trouver grâce aux yeux de la PDR. Elles sont mentionnées par le Dr Pachauri dans son interview au Times (bien qu'en tant que complément, plutôt que comme substitut, des restrictions des émissions de CO2).

   La géoingénierie pourrait en fin de compte devenir une sorte de plan B que la bureaucratie internationale tiendrait prêt à sortir un jour de son chapeau après nous avoir martelé que restreindre les émissions de CO2 était une question de vie ou de mort.

   En attendant, il ne nous reste, à nous humbles mortels, pour éviter de nous faire traîner dans la boue, qu'à refouler toutes ces remises en question, à suivre l'opinion dominante, à croire sans hésitation que la survie de notre espèce est subordonnée à la mise en place des restrictions de gaz carbonique, ou tout au moins à proclamer haut et fort devant les pontifes de Copenhague, comme au bon vieux temps des dogmes religieux : "Amen".

Fabio Rafael Fiallo

Fabio Rafael Fiallo est économiste, diplômé de l'université John Hopkins et ancien fonctionnaire international. Dernier ouvrage : Ternes éclats. Dans les coulisses de la Genève internationale, L'Harmattan, Paris.
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