3 juillet 2006
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Un très beau poème de Schiller, composé en 1801, en réponse à Voltaire, qui en 1755 avait ridiculisé Jeanne d'Arc dans son livre la pucelle.
Schiller a aussi écrit une magnifique tragédie, la pucelle d'Orléans.
Pour ravaler la noble image de l'humanité, la raillerie t'a traîné dans la plus épaisse poussière: l'esprit moqueur est en lutte éternelle avec le beau; il ne croit ni à l'ange, ni au dieu; il veut ravir au coeur ses trésors, il combat l'espérance et blesse la foi.
Mais, issue, comme toi-même, d'une race candide, pieuse bergère comme toi, la Poésie te tend sa main divine; elle s'élance avec toi vers les astres éternels. Elle t'a entourée d'une auréole; le coeur t'a crée, tu vivras immortelle.
Le monde aime à noircir ce qui rayonne et à traîner le sublime dans la poudre. Mais sois sans crainte! Il est encore de belles âmes qui s'enflamment pour ce qui est élevé et grand. Que Momus1 divertisse la halle bruyante; un noble esprit aime de plus nobles figures.
1. Momus, dieu de la raillerie, des "malicieuses critiques et des bons mots". Ce dieu est représenté levant son masque, et tenant à la main une marotte, symbole de la folie.
Schiller a aussi écrit une magnifique tragédie, la pucelle d'Orléans.
La pucelle d'Orléans
Pour ravaler la noble image de l'humanité, la raillerie t'a traîné dans la plus épaisse poussière: l'esprit moqueur est en lutte éternelle avec le beau; il ne croit ni à l'ange, ni au dieu; il veut ravir au coeur ses trésors, il combat l'espérance et blesse la foi.
Mais, issue, comme toi-même, d'une race candide, pieuse bergère comme toi, la Poésie te tend sa main divine; elle s'élance avec toi vers les astres éternels. Elle t'a entourée d'une auréole; le coeur t'a crée, tu vivras immortelle.
Le monde aime à noircir ce qui rayonne et à traîner le sublime dans la poudre. Mais sois sans crainte! Il est encore de belles âmes qui s'enflamment pour ce qui est élevé et grand. Que Momus1 divertisse la halle bruyante; un noble esprit aime de plus nobles figures.
1. Momus, dieu de la raillerie, des "malicieuses critiques et des bons mots". Ce dieu est représenté levant son masque, et tenant à la main une marotte, symbole de la folie.