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7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 19:20
Franklin Delano Roosevelt
Looking Forward
Le regard vers demain


The John Day Company, New York - Imprimé en mars 1933


Chapitre Deux : La nécessité de la planification économique (suite) (autres chapitres)


[...]   L’on nous présente une multitude de points de vue sur les moyens de remettre en marche cette machine économique. Certains s’accrochent à la théorie selon laquelle le ralentissement périodique du système est une de ses particularités inhérentes, dont nous pouvons bien nous plaindre mais que nous devons supporter, car toute tentative d’intervention ne pourrait que provoquer des problèmes encore pires. Selon cette théorie, si je comprends bien, si nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur assez longtemps, le système se remettra finalement à redémarrer et retrouvera après un nombre indéfini d’années le nombre maximum de révolutions représentant ce que nous avons pris coutume d’appeler à tort prospérité – mais qui ne sont, hélas, que les derniers tourbillons flamboyants de la machine économique avant qu’elle ne succombe de nouveau à cette mystérieuse impulsion du ralentissement.


   Cette attitude envers notre système économique requiert non seulement plus de stoïcisme, mais plus de foi en l’immuable loi économique et moins de foi en la capacité de l’homme à contrôler ce qu’il a créé, que je ne puis personnellement avoir. Quand bien même il y aurait là des éléments de vérité, il s’agit d’une invitation à s’asseoir et ne rien faire ; et nous souffrons tous aujourd’hui, j’en suis convaincu, parce que cette confortable théorie a été trop largement implantée dans l’esprit de certains de nos dirigeants, dans la finance comme dans les affaires publiques.


   D’autres chercheurs en économie font reposer dans les ravages de la guerre mondiale et de son héritage de problèmes non-résolus politiques, économiques et financier, l’origine de nos problèmes présents. D’autres encore la place dans les défauts du système monétaire mondial.


   Qu’elle en soit une cause première, une cause aggravante ou un effet, le changement drastique de la valeur de notre unité monétaire en termes des produits qu’elle permet d’acheter est un problème que nous devons régler sans tergiverser. Il est évident que nous devons soit remettre la valeur en dollars de ces produits au niveau de des années précédentes, soit continuer le processus destructif consistant à amoindrir, par le biais de défauts de paiements ou de réduction délibérées de leurs valeurs, le poids des obligations dont le prix a été surestimé.


   Il est possible que l’urgence et la complexité de ce problème ait contraint certains de nos experts économiques a s’en occuper à l’exclusion d’autres étapes d’une toute aussi grande importance.


   L’une de ces autres étapes, celle qui me semble la plus importante à long terme, concerne le problème du contrôle, par une planification adéquate, de la création et de la distribution des biens que notre vaste machine économique est capable de produire.


   Ne croyez pas que je veuille restreindre l’usage du capital, ou limiter la création de nouvelles entreprises. Mais réfléchissez sérieusement aux immenses sommes de capital ou de crédit consacrées durant la dernière décade à des entreprises injustifiables – au développement d’usines inutiles et à la multiplication de nombreux produits bien au-delà de la capacité d’absorption de notre nation. Il s’agit là de la même histoire que celle de la formation excédentaire inconsidérée d’un trop grand nombre de professeurs et d’avocats.


   Sur le terrain de l’industrie et des affaires, un grand nombre de ceux dont la sollicitude première va au progrès de ce qu’ils nomment capital ont échoué à retenir les leçons de ces dernières années et ont été mu moins par une calme analyse des besoins de la nation que par une aveugle détermination à préserver leurs propres intérêts particuliers au sein de l’ordre économique.


   Je ne veux pas insinuer que nous sommes arrivés à la fin de la période d’expansion. Nous continuerons à avoir besoin du capital pour la production d’appareils nouvellement inventés et pour le remplacement des équipements usés ou rendus obsolètes par notre progrès technologique. Un grand effort sera nécessaire pour nous rendre décent, en bonne santé et aussi heureux que nos multiples natures le permettront. Nous avons besoin de meilleurs logements dans la plupart de nos villes. De nombreuses parties de notre pays attendent encore de nouvelles et meilleures routes. Canaux, parcs et autres améliorations infrastructurelles sont d’une urgente nécessité.


   Mais il semble que notre équipement d’économie physique ne se développera pas demain aussi vite qu’il se développait hier. Nous pourrons toujours construire plus d’usine, mais le fait est que nous disposons d’ors et déjà de suffisamment de capacités pour satisfaire tout nos besoins domestiques, et plus encore, si nous les utilisons. Avec ces usines, nous pouvons dès à présent produire plus de souliers, plus de textiles, plus d’acier, plus de radios, plus d’automobiles, plus d’à-peu-près tout, que nous ne pouvons utiliser.


   L’insuffisance de capital n’a pas été notre problème fondamental. C’est l’insuffisance de la distribution du pouvoir d’achat, couplée à une spéculation au-delà du nécessaire dans la production qui l’a été. Bien que les salaires aient augmenté dans beaucoup de nos industries, ils n’ont pas dans l’ensemble en proportion de l’augmentation du revenu du capital, et on a laissé dans le même temps le pouvoir d’achat d’autres grands groupes de notre population se contracter. Nous avons accumulé une telle surabondance de capital que nos grands banquiers rivalisaient les uns avec les autres, certains en employant des méthodes douteuses, dans leurs efforts à prêter ce capital dans et hors de la nation.


   Je suis convaincu que nous sommes au seuil d’un changement fondamental de notre pensée économique. Je suis convaincu que dans le futur nous ferons moins attention au producteur et plus au consommateur. Quoique nous fassions pour rendre la santé à notre ordre économique malade, nous ne pourrons le rendre résistant très longtemps si nous ne pouvons y mettre en place une distribution plus sage et plus équitable de notre revenu national.


   La capacité inventive de l’homme, qui a construit ce grand système économique et social capable de satisfaire au besoin de tous, est largement en mesure de garantir que tous ceux qui veulent travailler et qui y sont aptes en reçoivent au moins le nécessaire pour vivre. Dans un tel système, le revenu d’un jour de travail devra être supérieur, en moyenne, à ce qu’il a été, et celui du revenu du capital, en particulier le capital spéculatif, devra diminuer.

 

   Mais je pense qu’après l’expérience des trois dernières années, le citoyen ordinaire préfèrera n’avoir qu’un petit intérêt de son épargne en échange d’une plus grande sécurité pour le principal, plutôt que de vivre un instant l’excitant projet d’être millionnaire pour découvrir l’instant suivant que sa fortune, réelle ou espérée, s’est fanée dans ses mains à cause d’un nouvel accident du système économique.


   C’est vers la stabilité que nous devons aller, si nous voulons tirer profit de nos récentes expériences. Rares seront ceux qui nieront que ce but est désirable. Pourtant, beaucoup de peureux, effrayés par le changement, fermement assis sur leur toit au beau milieu de l’inondation, résisteront avec entêtement à l’idée d’embarquer vers cet objectif de peur d’échouer à l’atteindre. Et même parmi ceux qui voudront tenter le voyage, il y aura de violentes différences d’opinion sur la manière dont il devra être entrepris. Les problèmes auxquels nous devons faire face sont si nombreux, si répandus dans l’ensemble du pays, qu’hommes et femmes, bien qu’ayant le même but, se trouvent en désaccord sur les moyens de s’y attaquer. De tels désaccords ne mènent qu’à l’inaction et à la dérive. La concorde pourrait arriver trop tard.


   Ne confondons pas les objectifs avec les méthodes. Beaucoup trop de soi-disant dirigeants de la nation n’arrivent pas à voir la forêt cachée par les arbres. Beaucoup trop d’entre eux n’arrivent pas à reconnaître la nécessité de la planification selon des objectifs précis. Le véritable dirigeant appelle à la mise en place des objectifs et au ralliement de l’opinion publique en vue du soutien à ces objectifs.


   Quand la nation est suffisamment unie en faveur de la préparation des objectifs généraux de notre civilisation, alors le véritable dirigeant doit unir les esprits derrière des méthodes précises.


   Ce pays, pour autant que je comprenne son caractère, a besoin et demande que l’on tente des expériences courageusement et avec persévérance. Le bon sens veut que l’on choisisse une méthode et qu’on l’essaye ; et si elle échoue, qu’on l’admette avec franchise et qu’on en essaye une autre. Mais par-dessus tout, il veut que l’on tente quelque chose. Les millions de ceux qui sont dans le besoin ne resteront pas pour toujours à attendre en silence alors que les moyens de satisfaire leurs besoins sont à portée de main.


   Nous avons besoin d’enthousiasme, d’imagination et d’habileté pour bravement confronter les faits, même les plus déplaisants. Nous devons corriger, par des moyens drastiques si nécessaire, les défauts de notre système économique qui nous cause actuellement de la souffrance. Nous avons besoin du courage de la jeunesse.


Franklin Delano Roosevelt, 1932-33

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