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7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 19:16
Franklin Delano Roosevelt
Looking Forward
Le regard vers demain


The John Day Company, New York - Imprimé en mars 1933


Chapitre Deux : La nécessité de la planification économique (autres chapitres)

 

   Les preuves du changement de notre ordre social sont si nombreuses, si tragiques dans certaines de leurs conséquences, et si clairement indicatives de la nécessité d'user de bon sens dans la préparation de tous nos projets pour le futur, que nous ne pouvons nous permettre aucune querelle quant au patriotisme et à l'entier dévouement dont devront faire preuve tous ceux qui auront reçu mandat de gouverner, de légiférer ou d'administrer les affaires du peuple.


   Notre condition présente peut s'exprimer, pour chaque industrie et profession, sous forme de statistiques, courbes et graphiques. Nous pourrions présenter nos espérances futures de la même manière. Ces méthodes sont certainement nécessaires, cependant je préfère, pour ce sujet, vous parler de nos problèmes de planification d'un point de vue plus humain quoique tout aussi fidèle.


   Ce point de vue intéresse peut-être plus les hommes et femmes qui éprouvent un vif intérêt pour le bonheur, comme le sont tous ceux qui se trouvent dans la pleine force de leur ambition, de leur santé et de leur jeunesse. Je veux parler de ceux qui viennent de finir leurs études et qui se préparent à prouver la valeur du système d'éducation le plus élaboré, y compris en ce qui concerne la formation du caractère, que le monde ait jamais connu.


   En parlant d'eux, je pense mieux exprimer l'attitude de jeunesse vigoureuse que doivent maintenir ceux d'entre nous que concerne la planification nationale, si nous souhaitons que nos plans aient un quelconque intérêt autant pour nous que pour les générations à venir.


   Si, il y a quatre ans, ils avaient entendu et cru les nouvelles de l'époque, ils auraient pu espérer de bon droit prendre leur place dans la société en bénéficiant de suffisamment de biens matériels, envisager de s'installer dans leur propre maison dans un délai assez court, chacune (à en croire les politiciens de l'époque) avec un double garage, et sans grand effort pourvoir aux nécessités et agréments de la vie pour eux et leur famille, sans oublier d'épargner pour le futur.


   En fait, s'ils avaient été observateurs, ils auraient remarqué que nombre de leurs aînés avaient découvert une voie vers le succès matériel encore plus facile – ils avaient trouvé qu'après avoir épargné quelques dollars ils leur suffisaient de les placer au bon endroit puis de s'asseoir confortablement et de lire les hiéroglyphes appelés cotations boursières, qui proclamaient que leurs richesses augmentaient miraculeusement sans aucun travail ni effort de leur part. Beaucoup de ceux qui s'appelaient – et qui aiment encore s'appeler eux-mêmes – les dirigeants de la finance se réjouissaient et nous garantissaient un éternel futur à ce mode de vie en chaise-longue. Et se prêtèrent à la stimulation de la foi en cette éblouissante chimère non seulement les voix de certains de nos principaux responsables publics, mais encore leur influence et l’aide matérielle des instruments gouvernementaux qu’ils contrôlaient.


   Comme le paysage qui nous entoure est tristement différent. Si seul le mirage avait disparu, nous ne nous en plaindrions pas, nous ne nous en porterions que mieux. Mais avec lui s’est évanoui non seulement le profit facile de la spéculation, mais aussi l’essentiel de l’épargne d’hommes et de femmes économes et prudents, mise de côté pour leur retraite et l’éducation de leurs enfants. Avec cette épargne a aussi disparu, chez des millions de nos concitoyens, ce sentiment de sécurité auquel ils pensaient avec raison avoir droit dans un pays abondamment pourvu de ressources naturelles et des capacités productives capables de les convertir en moyens de vivre pour toute la population. Et plus calamiteux encore, s’est évaporée avec cet espérance de sécurité future la certitude du pain, du vêtement et de l’abri de chaque jour.


   La plupart des jeunes de ce pays, formés et parés pour le travail du monde, se trouvent soit incapable de trouver leur place dans une entreprise productive, soit extrêmement inquiets pour leur futur – si tant est qu’il y en ait un – s’ils ont eu assez de chance pour trouver une occupation rémunératrice.


   Ils ont bon espoir, bien entendu. On a beaucoup écrit sur l’espoir de la jeunesse, mais je préfère souligner une autre qualité. J’espère qu’un grand nombre d’entre eux a été entraîné à poursuivre sans relâche les vérités et à les examiner courageusement. J’espère qu’ils feront face au malheureux état du monde autour d’eux avec une meilleure clarté de vue que la plupart de leurs aînés.


   Et lorsqu’ils auront pris connaissance de ce monde dans lequel ils s’apprêtent à devenir une part active, je ne doute pas qu’ils auront été impressionnés par son chaos, son manque de perspective. Cette échec de notre société à mesurer les véritables valeurs et à préparer l’avenir est vraie pour à peu prêt chaque industrie, chaque profession, chaque mode de vie. Prenez, par exemple, la vocation à l’éducation publique elle-même.


   Ceux qui auront l’intention de suivre la carrière de l’enseignement s’apercevrons que les universités, les facultés et les écoles normales de notre pays produisent beaucoup plus de professeurs que ce que peuvent absorber ou utiliser nos écoles. Le nombre d’enseignants nécessaires à la nation est relativement stable, peu affecté par la dépression et peut être tout à fait correctement estimé à l’avance eut égard à la croissance de notre population. Et pourtant, nous avons continué à ajouter de nouveaux cursus et à accepter tous jeunes hommes et femmes dans ces cursus sans aucune pensée ou considération à l’égard de la loi de l’offre et de la demande. Dans le seul état de New-York, par exemple, il y a au moins sept mille professeurs qualifiés sans emploi, incapables de gagner leur vie dans la profession qu’ils ont choisie, pour la simple raison que personne n’a eu l’intelligence ou la prévoyance de les prévenir lors de leur jeune âge que la profession d’enseignant était gravement excédentaire.


   Considérez, de même, la carrière légale. Le sens commun nous indique que nous avons beaucoup trop d’avocats et que des milliers d’entre eux, bénéficiant pourtant d’une formation sans défaut, n’obtiennent de leur métier que de quoi vivoter ou sont forcés à arrondir leurs fins de mois dans des métiers manuels, ou encore à changer de branches professionnelles afin d’éviter de devenir dépendants de la charité publique. Les universités, les barreaux, les cours elles-mêmes ne se sont que peu préoccupés de faire connaître cette situation aux jeunes gens qui envisageaient de joindre l’une des écoles de droit parmi la multitude existante. Ici encore, c’est la complète absence de prévision et de préparation qui est remarquable.


   De la même manière, il nous est impossible d’examiner sérieusement l’histoire de notre progression industrielle sans être frappés par sa désorganisation, par l’immense gaspillage réalisé – tels que les duplications superflues d’usines, la mise à la ferraille continuelle d’équipements encore utiles, l’impressionnante mortalité des jeunes entreprises industrielles et commerciales, les milliers de projets mort-nés vers lesquels furent attirées les entreprises, la débauche de ressources naturelles gaspillées.


   Une grande partie de ce gaspillage est le résultat inévitable du progrès d’une société qui accorde une grande valeur à l’effort individuel et qui est susceptible de subir les changements de goûts et d’habitude de la population qui la compose. Mais il aurait pu être évité en grande partie par de meilleures prévisions et de meilleures mesures de planification sociale.


   Ces forces de contrôle et de direction, qui se sont développées depuis quelques années, se trouvent dangereusement accaparées par des groupes ayant des intérêts particuliers dans notre ordre économique, intérêts qui ne coïncident pas avec les intérêts de l’ensemble de la nation. Je crois que notre histoire récente a démontré que, bien que nous puissions utiliser leurs expertises de certains problèmes et les capacités spéciales avec lesquelles ils sont familiers, nous ne pouvons permettre que notre vie économique soit contrôlée par ce petit groupe d’hommes dont l’idée essentielle qu’ils se font de l’intérêt général est voilée par le fait qu’ils peuvent obtenir des profits immenses en prêtant de l’argent et en vendant des actions – idée qui mérite les adjectifs « égoïste » et « opportuniste ».


   Il y a dans notre situation économique présente une ironie tragique. Nous n’en sommes pas arrivés là à cause d’une calamité naturelle – des sécheresses, des inondations, des tremblements de terre, ou la destruction des nos forces productives ou de notre main-d’œuvre. Nous bénéficions d’une surabondance de matières premières, d’équipements pour en fabriquer les biens dont nous avons besoins, et de moyens de transports et de commercialisations pour les rendre disponibles à tous ceux qui en auraient besoin. Une grande partie de ces fabriques et de ces structures est à l’arrêt, pendant que des millions d’hommes et de femmes intelligents et aptes au travail, privés de tout, réclament l’opportunité de travailler. Notre capacité à faire fonctionner le système économique que nous avons créé est mise au défi. [...]

 

Suite ici.



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