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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 19:20
 
ECRITS POLITIQUES
FRANKLIN DELANO ROOSEVELT
COMBATS POUR DEMAIN

(autres textes)

 

CHAPITRE DEUXIEME  - Première partie

Le nouvel ordre économique


"LES EXPLOITATIONS FINANCIÈRES, SANS FREIN NI CONTROLE, ONT ÉTÉ UNE DES CAUSES PRINCIPALES DE LA TRAGIQUE CONDITION OÙ NOUS NOUS TROUVONS"

undefined    Les compagnies Holdings ont été la cause de maux très graves qui doivent disparaître, si nous voulons avancer dans les différentes branches de l'activité commerciale. La forme de la Compagnie Holding est telle qu'elle se prête aux combinaisons secrètes, frauduleuses et aux mauvaises gestions. Elle est, en principe, une supersociété, artificielle, destinée à donner une consigne commune à des affaires plus ou moins apparentées. Certaines remplissent ces conditions, honnêtement et avec profit pour tous ceux qui y participent ; malheureusement, les tentations sont trop grandes et d'autres abusent de la concentration de pouvoirs financiers entre les mains de quelques individus, pour servir des intérêts purement égoïstes.

    Ces compagnies avaient été créées par des groupes entreprenants, elles donnaient un pouvoir plus étendu d'administration, facilitaient les combinaisons de vente ou de financement entre les sociétés, rendaient facile l'écoulement des valeurs. Le public fut pris au mirage et confondit grandeur avec honnêteté.

    Dans le passé, les besoins urgents de notre industrie pouvaient justifier la création des compagnies holding, mais les irrégularités insolentes et les pertes gigantesques qui se sont produites, appellent un contrôle serré.

    Auparavant, les grandes industries étaient dirigées par leurs propriétaires. Aujourd'hui, il en est autrement ; les actions des sociétés sont entre les mains du public qui ne manifeste pas la moindre curiosité de connaître les usines ou les bureaux des affaires dans lesquelles il a investi ses capitaux. Il n'a aucun sentiment de la fierté que donne le sens de la propriété ou de l'association dans une entreprise dont les produits sont les fruits de son travail et de son intelligence. Le contrôle est dans des mains anonymes, et souvent même, assuré par une autre société détenant la majorité des actions.

    Quand les affaires se développèrent au point de ne pouvoir être administrées par un seul individu, les Conseils d'administration considérèrent les intérêts qu'ils géraient comme autant de gages avec lesquels ils pouvaient spéculer ; ils devinrent trop souvent le fief de quelques puissants seigneurs, dans lequel le petit actionnaire n'avait pas droit au chapitre. On oublia qu'un porteur de dix actions possédait le droit de demander une gestion efficace et honnête autant que le porteur de mille titres.

    Des ressources plus vastes étant nécessaires, les banquiers en profitèrent ; de nombreux financiers sans scrupule ne s'occupèrent que de la vente des titres sans s'inquiéter de la marche des sociétés. Plus ils vendaient, plus ils gagnaient ; malgré cela, ils inventaient des procédés et des excuses pour des lancements toujours nouveaux.

    La tragédie et la désillusion d'aujourd'hui sont la conséquence inévitable de ce contrôle conjoint par le monde des affaires et de la finance ; les résultats que nous voyons, n'auraient pas eu lieu sans cette collusion qui a annihilé toute moralité, en respectant, peut-être, la lettre de la loi. La Commission fédérale de l'industrie peut fournir avec une évidence incontestable, des faits, des chiffres, des cas précis de vols, de renseignements erronés, de corruption et d'abus de ventes de titres. Des directeurs sans conscience, signaient des contrats illégaux pour leur profit, beaucoup plus que pour celui de la Société qui, grassement, les payait, recevaient des émoluments fantastiques pour des soi-disant services rendus à titre d'experts, avaient pour principe de cacher ce qui se passait à l'intérieur de leur Société. Comptes truqués, dissimulation d'actifs, confusion délibérément créée par d'innombrables accords entre compagnies, enquêtes arrêtées au moyen de procédés retors, mais légaux, ne sont qu'une partie des abus qu'on peut leur reprocher.

    Quel recours pouvait avoir le petit actionnaire, même s'il avait connaissance de ces trafics ?

    Si, au nom de la morale, on demandait à ces gens-là : « Que pense votre conscience de ces procédés ? », ils répondraient : « l'essentiel pour nous est de ne pas contrevenir à la loi » ou bien « Combien de temps avons-nous encore pour continuer ces opérations ? »

    Ainsi, ces compagnies holding, qui affectaient par leurs manoeuvres le bien-être et le bonheur de milliers d'hommes et de femmes, étaient le plus souvent conduites et inspirées par des considérations les plus viles. Nous devons, en conséquence, faire la lumière sur ces agissements pour que, une fois le public au courant, de telles irrégularités ne puissent plus se produire.

    Nous devons avoir un système uniforme de comptabilité.

    Les actionnaires, dûment représentés, doivent avoir le droit, à tout moment, d'examiner la copie des délibérations du Conseil, les contrats de chaque Compagnie avec ses directeurs ou administrateurs ou avec d'autres compagnies. Les noms de chaque actionnaire avec le nombre d'actions possédées par lui, doit pouvoir être connu. Les irrégularités cesseraient automatiquement si les directeurs savaient qu'ils sont surveillés.

    Les exploitations financières, sans frein ni contrôle, ont été une des causes principales de la tragique condition ou nous nous trouvons. Les consolidations, les fusions inutiles ont jeté des milliers de gens dans la rue. Le public est en droit d'avoir confiance dans les méthodes et dans les hommes qui manient les capitaux. Nous sommes à même de la lui redonner, en nettoyant la maison et en la tenant propre.

    Au risque de me répéter, j'aimerais exprimer ce que j'ai déjà dit : « Si nous devons restreindre les opérations du spéculateur, du manipulateur et du financier, c'est pour protéger l'individualisme et non pour l'entraver. »

    Ceux qui assurent le contrôle des grandes combinaisons industrielles et financières, doivent donner satisfaction aux exigences du public. Ils n'ont pas voulu être des hommes d'affaires, mais des « princes de la propriété ». Nous leur rappellerons qu'ils doivent assumer avec compétence les responsabilités inhérentes à leur position, travailler pour le bien commun et non pour eux-mêmes. Ils doivent à l'occasion sacrifier leur propre intérêt pour le bénéfice de tous. »

    C'est alors que le Gouvernement entre en jeu. Quand le « requin », le concurrent sans moralité, le lanceur d'affaires sans pondération, un Ishmael ou un Insull refusent de se plier aux méthodes saines qui assurent le bien-être des masses et menacent de conduire l'industrie à l'anarchie, le Gouvernement doit prendre immédiatement les mesures propres à faire cesser cet état de choses.


Franklin Delano Roosevelt
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