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24 mai 2007 4 24 /05 /mai /2007 00:28

Voici un extrait de la neuvième des Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme, par Friedrich Schiller. Dans cette lettre, Schiller montre que l'instrument de prédilection pour ennoblir et améliorer les caractères est l'art. L'art, comme la vérité, échappe à toute action du législateur politique. Pour ce faire, l'artiste doit se préserver des perversions de son temps et avoir les yeux fixé sur un idéal:
"Vis avec ton siècle, mais sans être sa créature.." Voilà comment, par la beauté, engager le monde dans la direction du bien. En clair, l'art et la beauté légifèrent notre société. Polémique, non?


(...) En conséquence si un jeune ami de la vérité et de la beauté me demande comment il doit s'y prendre pour satisfaire, malgré toute la résistance du siècle, le noble instinct de son cœur, je lui répondrai : engage le monde sur lequel tu agis dans la direction du bien; alors le calme déroulement du temps amènera l'épanouissement.

Cette direction tu la lui auras donnée si par tes enseignements tu élèves ses pensées vers ce qui est nécessaire et éternel, si par tes actes ou tes créations tu transformes ce qui est nécessaire et éternel en un objet de ses instincts. L'édifice de l'illusion et de l'arbitraire tombera, il doit tomber, il est déjà tombé à partir du moment où tu as la certitude qu'il fléchit; mais il doit fléchir dans l'homme intérieur, non pas seulement dans celui qui paraît au dehors. Dans le silence pudique de ton cœur éduque la vérité victorieuse, puis manifeste-la dans la beauté afin que la pensée ne soit pas seule à lui rendre hommage et que les sens aussi perçoivent avec amour sa figure. Et pour qu'il ne t'arrive pas de recevoir de la réalité le modèle que tu dois lui donner, ne te risque pas dans son équivoque compagnie avant de t'être assuré qu'un cortège de figures idéales est présent dans ton cœur. Vis avec ton siècle, mais sans être sa créature.
Dispense à tes contemporains non les choses qu'ils vantent, mais celles dont ils ont besoin. Sans avoir participé à leur faute, partage avec une noble résignation leurs châtiments et courbe-toi librement sous le joug dont il leur est aussi pénible d'être privés que difficile de le supporter. Par l'inébranlable fermeté avec laquelle tu méprises leur bonheur, tu leur prouveras que ce n'est pas par lâcheté que tu te soumets à leurs maux. Si tu as à agir sur eux, que ton esprit se les représente tels qu'ils devraient être, mais si tu es tenté d'agir pour eux, qu'il se les représente tel qu'ils sont. Recherche leur approbation en faisant appel à leur dignité; mais mesure leur bonheur à leur insignifiance; ainsi ta propre noblesse éveillera-t-elle la leur et ici tes fins ne seront pas réduites à néant par leur indignité. L'austérité de tes principes les fera fuir loin de toi; mais ils les supporteront sous forme de jeu; leur goût est plus chaste que leur cœur, et voilà par où tu dois saisir ces fuyards apeurés. C'est en vain que tu livreras assaut à leurs maximes, que tu condamneras leurs actes; mais ta main d'artiste peut essayer de les prendre par leur désœuvrement. Chasse de leurs plaisirs l'arbitraire, la frivolité, la rudesse, et insensiblement tu les banniras aussi de leurs actes, enfin de leurs sentiments. En quelque lieu que tu les trouves, entoure-les de formes nobles, grandes, pleines d'esprit, environne-les complètement des symboles de ce qui est excellent, jusqu'à ce que l'apparence triomphe de la réalité et l'art de la nature.

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