23 mai 2007
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Continuons notre petit tour d'horizon de l'économie physique. Autres articles ici.
Cette fois-ci, nous allons tenter de mieux définir la notion de "ressource". Qu'est ce qu'une ressource? Les ressources sont-elles limitées? Qu'est ce que la richesse?..
Article rédigé par Jean-Gabriel Mahéo
Quand on regarde bien le concept de "ressource", on peut s'apercevoir assez rapidement qu'il ne concerne pas les matériaux nécessaires à la vie humaine.
En effet, la définition de ressource change à chaque fois que l'humanité transforme sa technologie, à chaque fois qu'elle introduit un nouveau principe physique, une nouvelle maîtrise des forces naturelles.
Par exemple, la ressource "pétrole", l'"huile de roche" dans l'antiquité en Mésopotamie, était une malédiction pour le cultivateur qui en voyait affleurer dans son terrain. Est-ce que le pétrole est aussi inutile aujourd'hui qu'hier?
La raison, c'est que l'homme a su percer les secrets de la nature. En dialoguant avec elle, il en a reçu la maîtrise de certains types de processus qu'elle portait en elle, latents. Il les a développés, il les a transmis à ses frères et il s'en est servi pour améliorer la nature. Pour preuve, on peut considérer ce point : la biosphère terrestre, lorsqu'elle portait l'humanité balbutiante en son sein, lui offrait sa nourriture par le biais de la chasse et de la cueillette. Dans ces conditions, la biosphère ne pouvait porter plus de 10 millions d'hommes au maximum. Cette limite a pourtant été franchie sans qu'il y ait effondrement de l'humanité ou/et de la planète, grâce à la Créativité humaine. Aujourd'hui, les principes scientifiques et culturels que maîtrise l'humanité permettraient à la biosphère de porter potentiellement de 20 à 25 milliards d'individus bénéficiant d'un niveau de vie, de la protection et des moyens d'un européen, d'un japonais ou d'un américain. Sans que la biosphère en souffre, bien au contraire.
Au contraire, car grâce à cette Créativité humaine, notre biosphère prépare déjà son développement dans le système solaire et a déjà envoyé des "organes" sur Mars, qui est une planète que l'humanité peut tout a fait terraformer.
Transformer une planète-désert en havre de vie, ce doit être selon moi le rêve de tout amoureux des choses vivantes.
Mais pour maintenir cette capacité, la biosphère a besoin que l'humanité croisse. Il faut qu'elle croisse non seulement en nombre, mais en qualité cognitive. Il faut qu'elle développe les cultures les plus enthousiasmantes, qu'elle perce de nouveaux secrets de la nature, qu'elle améliore les langages permettant de transmettre au plus grand nombre ces outils de la liberté et du bonheur, et qu'elle ait toujours le devoir de servir les générations futures comme premier moteur.
La Créativité, c'est la seule ressource dont nous devons nous préoccuper.
En ce qui concerne les matériaux (les pseudo-"ressources"):
Jusqu'à présent, l'humanité a pu extraire de la nature plus qu'elle ne consommait (eau, minéraux, aliments) en transformant régulièrement sa manière d'agir sur son environnement. Demain, elle devra impérativement non plus les extraire mais les produire, sous peine de ne plus pouvoir répondre à ses besoins.
Les crises graves qu'elle a pu traverser prennent systématiquement leurs sources dans le fait que les sociétés humaines n'ont pas toujours pu produire à temps les découvertes nécessaires permettant de nouveaux moyens de répondre aux besoins de leur croissance et de la croissance de la biosphère.
Et cette incapacité provient toujours d'un aveuglement volontaire, d'une "interdiction de voir" culturelle. Beaucoup de civilisations apparemment douées par la nature de talents et de ressources immenses ont tout simplement disparu ainsi. Nous en connaissons certaines, nous en soupçonnons d'autres dans des temps plus reculés. Il est même possible que la notre soit en train de se désintégrer.
Cette "interdiction de voir" est ce qui porte une société à refuser d'examiner les paradoxes qui apparaissent régulièrement entre ce qu'elle considère vrai, et le comportement de l'univers. Or il semble évident, en tout cas pour moi, que lorsque que la nature nous montre une de ses actions et que nous la déclarons impossible, ce n'est pas la nature qui est folle, c'est nous.
Cette "interdiction de voir", c'est le pessimisme. Pessimisme sur la nature de l'homme, sur celle de l'univers ou encore sur les relations entre l'homme et l'univers. C'est une maladie mortelle pour l'humanité. Le VHEMT est un symptôme extrême de ce pessimisme.
Lorsqu'une société procède ainsi, elle perd le moyen de transformer ses modes d'action sur la nature, et se trouve confrontée à une équation terrible : sa population croît, il faut rassembler de plus en plus de matériaux pour la soutenir, et, passé un certain cap, les moyens utilisés pour rassembler ces matériaux ne compensent pas assez rapidement leur consommation. Ce cap est appelé le "potentiel de densité démographique relatif" (relatif à la nature du territoire, à la science et à la culture de tel ou tel société humaine).
Au contraire, lorsqu'une société a développé une culture où paradoxes, métaphores et ironies poétiques sont recherchées, elle prospère en général. Pour clarifier, une société garantit son avenir quand elle promeut en son sein des individus qui préfèrent questionner la nature, comparer ses réponses à ce qu'ils croient être vrai et transformer leurs connaissances pour mieux concorder avec elle.
Pour que l'humanité prospère, il faut que les sociétés humaines portent en elles le plus grand nombre possible de ces individus. Il faut que ces sociétés les protègent, qu'elles leur donnent les moyens matériels, intellectuels et moraux pour se développer. Mais surtout, il faut qu'elles leur donnent l'espérance.
Sur l'hypothèse populaire de l'épuisement des "ressources":
Comme il a été écrit précédemment, l'humanité a pu jusqu'à présent extraire ses "ressources" de la biosphère (mais non pas hors) pour satisfaire ses besoins, mais elle devra demain les produire. L'exploitation minière, forestière, maritime et agricole dépend encore beaucoup trop des aléas de la nature. Telles nations sont riches de telles ressources, et manque cruellement des autres, et réciproquement.
Les progrès de l'humanité ont d'abord permis d'aller chercher plus loin, plus vite, plus profond et sur de plus grandes étendues. Puis ils ont permis d'améliorer les rendements de ce qui était déjà exploité. Un principe dont l'efficacité s'accroît en proportion du progrès scientifique, culturel et social, chapeaute tout cela : il s'agit du recyclage, qui permet de conserver plus longtemps l'usage d'une quantité croissante de matériaux, d'en agrandir et accélérer le cycle. Puis vient la production, la fabrication des matériaux nécessaires.
Grâce à la maîtrise de l'énergie nucléaire de fission et bientôt de fusion, l'humanité est d'ores et déjà capable de faire disparaître la prétendue pénurie d'eau douce mondiale et d'irriguer n'importe quelle partie du monde. Dans le domaine des minéraux (métaux etc...), un grand nombre de laboratoires sur la planète sont en train de mettre au point des techniques de transmutations atomiques contrôlées permettant d'obtenir tel matériel à partir de tel autre (rien à voir avec l’alchimie : la transmutation, c'est ce que fait un réacteur nucléaire !).
Ainsi, lorsque tout ces projets auront atteint leur maturité, l'humanité sera libérée des aléas naturels: quel que soit l'endroit ou elle décidera de s'arrêter, elle pourra en principe - et avec l'aide du vivant - produire tout ce dont elle a besoin à partir des matériaux directement à sa portée. Donc, tant que l'humanité existe, les "ressources" sont inépuisables.
Cette fois-ci, nous allons tenter de mieux définir la notion de "ressource". Qu'est ce qu'une ressource? Les ressources sont-elles limitées? Qu'est ce que la richesse?..
Article rédigé par Jean-Gabriel Mahéo
Quand on regarde bien le concept de "ressource", on peut s'apercevoir assez rapidement qu'il ne concerne pas les matériaux nécessaires à la vie humaine.
En effet, la définition de ressource change à chaque fois que l'humanité transforme sa technologie, à chaque fois qu'elle introduit un nouveau principe physique, une nouvelle maîtrise des forces naturelles.
Par exemple, la ressource "pétrole", l'"huile de roche" dans l'antiquité en Mésopotamie, était une malédiction pour le cultivateur qui en voyait affleurer dans son terrain. Est-ce que le pétrole est aussi inutile aujourd'hui qu'hier?
La raison, c'est que l'homme a su percer les secrets de la nature. En dialoguant avec elle, il en a reçu la maîtrise de certains types de processus qu'elle portait en elle, latents. Il les a développés, il les a transmis à ses frères et il s'en est servi pour améliorer la nature. Pour preuve, on peut considérer ce point : la biosphère terrestre, lorsqu'elle portait l'humanité balbutiante en son sein, lui offrait sa nourriture par le biais de la chasse et de la cueillette. Dans ces conditions, la biosphère ne pouvait porter plus de 10 millions d'hommes au maximum. Cette limite a pourtant été franchie sans qu'il y ait effondrement de l'humanité ou/et de la planète, grâce à la Créativité humaine. Aujourd'hui, les principes scientifiques et culturels que maîtrise l'humanité permettraient à la biosphère de porter potentiellement de 20 à 25 milliards d'individus bénéficiant d'un niveau de vie, de la protection et des moyens d'un européen, d'un japonais ou d'un américain. Sans que la biosphère en souffre, bien au contraire.
Au contraire, car grâce à cette Créativité humaine, notre biosphère prépare déjà son développement dans le système solaire et a déjà envoyé des "organes" sur Mars, qui est une planète que l'humanité peut tout a fait terraformer.
Transformer une planète-désert en havre de vie, ce doit être selon moi le rêve de tout amoureux des choses vivantes.
Mais pour maintenir cette capacité, la biosphère a besoin que l'humanité croisse. Il faut qu'elle croisse non seulement en nombre, mais en qualité cognitive. Il faut qu'elle développe les cultures les plus enthousiasmantes, qu'elle perce de nouveaux secrets de la nature, qu'elle améliore les langages permettant de transmettre au plus grand nombre ces outils de la liberté et du bonheur, et qu'elle ait toujours le devoir de servir les générations futures comme premier moteur.
La Créativité, c'est la seule ressource dont nous devons nous préoccuper.
En ce qui concerne les matériaux (les pseudo-"ressources"):
Jusqu'à présent, l'humanité a pu extraire de la nature plus qu'elle ne consommait (eau, minéraux, aliments) en transformant régulièrement sa manière d'agir sur son environnement. Demain, elle devra impérativement non plus les extraire mais les produire, sous peine de ne plus pouvoir répondre à ses besoins.
Les crises graves qu'elle a pu traverser prennent systématiquement leurs sources dans le fait que les sociétés humaines n'ont pas toujours pu produire à temps les découvertes nécessaires permettant de nouveaux moyens de répondre aux besoins de leur croissance et de la croissance de la biosphère.
Et cette incapacité provient toujours d'un aveuglement volontaire, d'une "interdiction de voir" culturelle. Beaucoup de civilisations apparemment douées par la nature de talents et de ressources immenses ont tout simplement disparu ainsi. Nous en connaissons certaines, nous en soupçonnons d'autres dans des temps plus reculés. Il est même possible que la notre soit en train de se désintégrer.
Cette "interdiction de voir" est ce qui porte une société à refuser d'examiner les paradoxes qui apparaissent régulièrement entre ce qu'elle considère vrai, et le comportement de l'univers. Or il semble évident, en tout cas pour moi, que lorsque que la nature nous montre une de ses actions et que nous la déclarons impossible, ce n'est pas la nature qui est folle, c'est nous.
Cette "interdiction de voir", c'est le pessimisme. Pessimisme sur la nature de l'homme, sur celle de l'univers ou encore sur les relations entre l'homme et l'univers. C'est une maladie mortelle pour l'humanité. Le VHEMT est un symptôme extrême de ce pessimisme.
Lorsqu'une société procède ainsi, elle perd le moyen de transformer ses modes d'action sur la nature, et se trouve confrontée à une équation terrible : sa population croît, il faut rassembler de plus en plus de matériaux pour la soutenir, et, passé un certain cap, les moyens utilisés pour rassembler ces matériaux ne compensent pas assez rapidement leur consommation. Ce cap est appelé le "potentiel de densité démographique relatif" (relatif à la nature du territoire, à la science et à la culture de tel ou tel société humaine).
Au contraire, lorsqu'une société a développé une culture où paradoxes, métaphores et ironies poétiques sont recherchées, elle prospère en général. Pour clarifier, une société garantit son avenir quand elle promeut en son sein des individus qui préfèrent questionner la nature, comparer ses réponses à ce qu'ils croient être vrai et transformer leurs connaissances pour mieux concorder avec elle.
Pour que l'humanité prospère, il faut que les sociétés humaines portent en elles le plus grand nombre possible de ces individus. Il faut que ces sociétés les protègent, qu'elles leur donnent les moyens matériels, intellectuels et moraux pour se développer. Mais surtout, il faut qu'elles leur donnent l'espérance.
Sur l'hypothèse populaire de l'épuisement des "ressources":
Comme il a été écrit précédemment, l'humanité a pu jusqu'à présent extraire ses "ressources" de la biosphère (mais non pas hors) pour satisfaire ses besoins, mais elle devra demain les produire. L'exploitation minière, forestière, maritime et agricole dépend encore beaucoup trop des aléas de la nature. Telles nations sont riches de telles ressources, et manque cruellement des autres, et réciproquement.
Les progrès de l'humanité ont d'abord permis d'aller chercher plus loin, plus vite, plus profond et sur de plus grandes étendues. Puis ils ont permis d'améliorer les rendements de ce qui était déjà exploité. Un principe dont l'efficacité s'accroît en proportion du progrès scientifique, culturel et social, chapeaute tout cela : il s'agit du recyclage, qui permet de conserver plus longtemps l'usage d'une quantité croissante de matériaux, d'en agrandir et accélérer le cycle. Puis vient la production, la fabrication des matériaux nécessaires.
Grâce à la maîtrise de l'énergie nucléaire de fission et bientôt de fusion, l'humanité est d'ores et déjà capable de faire disparaître la prétendue pénurie d'eau douce mondiale et d'irriguer n'importe quelle partie du monde. Dans le domaine des minéraux (métaux etc...), un grand nombre de laboratoires sur la planète sont en train de mettre au point des techniques de transmutations atomiques contrôlées permettant d'obtenir tel matériel à partir de tel autre (rien à voir avec l’alchimie : la transmutation, c'est ce que fait un réacteur nucléaire !).
Ainsi, lorsque tout ces projets auront atteint leur maturité, l'humanité sera libérée des aléas naturels: quel que soit l'endroit ou elle décidera de s'arrêter, elle pourra en principe - et avec l'aide du vivant - produire tout ce dont elle a besoin à partir des matériaux directement à sa portée. Donc, tant que l'humanité existe, les "ressources" sont inépuisables.