Lumière et chaleur
L’homme le meilleur entre dans le monde avec une joyeuse confiance. Il croit trouver autour de lui ce qui fait palpiter son âme, et, animé d’une noble ardeur, il consacre à la vérité son bras.
Mais tout lui semble si petit, si étroit ! Dès qu’il a fait cette preuve, dans le tourbillon du monde, il ne cherche plus qu’à se garder soi-même, et dans son calme froid et fier, il se ferme à l’amour.
Hélas, les purs rayons de la vérité ne répandent pas toujours la chaleur. Heureux celui qui ne paye pas les joies de la science par les tristesses de son cœur. Pour assurer votre félicité, joignez aux pensées sérieuses du rêveur enthousiaste le coup d’œil de l’homme du monde.
Friedrich Schiller