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11 mars 2008 2 11 /03 /mars /2008 14:27
ECRITS POLITIQUES
FRANKLIN DELANO ROOSEVELT
COMBATS POUR DEMAIN

(autres textes) 


CHAPITRE QUATRIEME  - Quatrième partie
La Guerre
Roosevelt-radio.jpg

LES SEULS TERMES SUR LESQUELS NOUS TRAITERONS AVEC UN GOUVERNEMENT DE L'AXE SONT LES SUIVANTS :
" REDDITION SANS CONDITIONS " »

 

    Voici près de deux ans, j'assistais au dernier dîner de l'Association des Journalistes accrédités auprès de la Maison Blanche. Il est passé, depuis, beaucoup d'eau sous les ponts... et plusieurs personnes ont franchi l'océan en avion.

    Il y a deux ans — bien des mois avant notre entrée en guerre — je vous parlais du sujet qui nous préoccupait alors plus que tout : de notre résolution de transformer l'Amérique en arsenal de la démocratie. A ce moment, presque tous les Américains étaient résolus à participer pleinement au salut de la civilisation menacée par les barbares. Nous étions même alors engagés dans cet effort de production qui marquera dans l'histoire. Nous avons poursuivi notre tâche avec courage, avec adresse, et surtout avec succès.

    Mais ce soir, c'est un autre sujet qui nous préoccupe plus que tout : notre résolution de nous battre jusqu'au bout, de lutter jusqu'au jour où les forces des Nations Unies défileront en triomphe dans les rues de Berlin, de Rome, et de Tokyo.

    En septembre dernier, j'ai fait dans le pays une tournée d'inspection. J'ai vu le travail de nos usines de guerre. J'ai vu nos camps d'entraînement — ceux de l'armée, de la marine, de l'aviation. J'ai vu ces Américains, hommes et femmes, patrons et employés, travailler d'arrache-pied pour améliorer le programme de production. J'ai vu nos soldats, nos marins, nos pilotes américains à l'instruction ; ils se préparaient pour les combats à venir.

    Me voici aujourd'hui de retour d'un de nos fronts d'outre-mer. J'y ai vu mises en oeuvre contre l'ennemi notre production de guerre et l'activité de nos camps d'entraînement. J'ai vu nos troupes sur le front. J'ai inspecté leur excellent matériel. J'ai parlé à nos soldats ; j'ai ri et mangé avec eux. J'ai vu nos hommes — les soldats de la Nation — dans l'île de la Trinité, à Belém et à Natal, au Brésil, au Libéria, en Gambie. Sur tous ces territoires, on ne se bat pas, mais on fait un travail pénible, dangereux, essentiel ; l'endurance et le moral de nos soldats y sont mis à une terrible épreuve. Cette épreuve, ils la supportent magnifiquement.

    J'ai vu aussi nos hommes — et quelques-unes de nos femmes — en Afrique du Nord. Là-bas, c'est la guerre. Ces Américains savent qu'avant la fin de cette guerre, beaucoup d'entre eux auront donné leur vie. Mais ils savent aussi qu'ils se battent pour détruire la puissance des ennemis de leur patrie — qu'ils se battent pour fonder une paix qui sera réelle et durable et pour que le monde connaisse un avenir meilleur.

    Nos soldats en campagne sont dignes de la foi profonde et des grands espoirs que nous avons placés en eux. Les hommes de notre marine n'en sont pas moins dignes, eux sans qui nul corps expéditionnaire américain ne pourrait débarquer en sécurité sur des rives étrangères. Les hommes de notre marine marchande en sont dignes au même titre, eux qui transportent le matériel de guerre et le ravitaillement indispensables, eux sans qui ni les Etats-Unis ni leurs Alliés ne pourraient poursuivre la lutte.

    Il n'est pas un Américain qui puisse regarder ces hommes — ces soldats et ces marins — sans émotion et sans fierté. Il n'est pas un d'entre nous qui n'ait profondément conscience de ses responsabilités à leur égard.

    Le secret qui entourait nécessairement mon voyage a fait qu'à chacune de mes visites, dans les endroits où je me suis arrêté, l'étonnement de nos combattants était total. L'expression de leurs visages témoignait de cette surprise.

    Je souhaiterais de pouvoir rendre visite, dans les mêmes conditions imprévues, à nos hommes qui se battent sur les autres théâtres d'opérations —à ceux de nos bases navales des îles du Pacifique, de l'Australie, de l'Alaska et des îles avoisinantes ; à nos soldats des îles de l'Atlantique, des deux Guyanes, du Canal de Panama, de l'Islande, de Grande-Bretagne, de l'Afrique Centrale, du Proche Orient, des Indes, de la Birmanie, de la Chine. Je voudrais pouvoir leur dire face à face la fierté qu'ils inspirent à leur gouvernement et à leur patrie, en accomplissant magnifiquement leur tâche, en contribuant à resserrer l'étau qui, lentement, mais sûrement, étouffe nos ennemis.

    Dans chacun des bataillons de notre armée, à bord de chacun de nos navires de guerre, vous trouverez des citoyens américains de toutes les professions, de toutes les régions, de toutes les origines, de toutes les religions et de toutes les opinions politiques.

    Demandez à ces hommes pourquoi ils se battent. Chacun vous répondra : « Je me bats pour mon pays ». Demandez-leur ensuite ce qu'ils veulent dire par là, et vous aurez des réponses qui seront, en apparence, extrêmement variées. L'un vous dira qu'il se bat pour avoir le droit de dire ce qui lui plaît, de lire et d'entendre ce qu'il veut. Un autre dira qu'il se bat parce qu'il ne veut à aucun prix voir la croix gammée flotter sur l'église de son village. Un autre soldat vous répondra qu'il se bat pour avoir le droit de travailler et pour que sa famille puisse prendre trois bons repas par jour. Un quatrième soldat vous dira qu'il se bat dans cette guerre mondiale pour que ses enfants et ses petits-enfants ne soient pas forcés de retourner en Europe, ou en Afrique, ou en Asie, pour « remettre ça ». Mais en réalité, toutes ces réponses n'en font qu'une. Chaque Américain combat pour la liberté. La liberté individuelle de chaque Américain, celle de sa famille, dépend aujourd'hui et dépendra plus encore à l'avenir de la liberté de leurs voisins de tous les pays. Car le monde aujourd'hui n'est qu'un immense voisinage. C'est pour cette raison que la guerre, qui commença en des régions qui semblent si éloignées, s'est étendue à tous les continents et à la plupart des îles de l'océan, engageant ainsi l'avenir et la liberté de tout le genre humain. Si la paix qui suivra ne reconnaît pas l'unité du monde contemporain et le fait que nous sommes tous des voisins, si elle ne rend pas justice au genre humain tout entier, les hommes devront vivre sous la menace constante d'une nouvelle guerre mondiale.

    Je me suis entretenu avec de nombreux membres de nos forces armées, depuis la côte et les îles des Amériques jusqu'à l'Afrique Occidentale. Beaucoup de nos soldats et de nos marins se préoccupaient de la situation à l'arrière, dans le pays même. Toutes sortes de bruits et de rumeurs pleines d'exagération leur parviennent. Ils apprennent qu'on se plaint trop chez nous, qu'on ne s'incline pas assez souvent devant la réalité de la guerre. Ou encore, que des chefs syndicaux égoïstes menacent de proclamer des grèves qui diminueraient fortement notre production de guerre ; ou que tels groupements agricoles cherchent à exploiter la situation en augmentant les prix et en négligeant la production des denrées alimentaires. On leur dit aussi que nombreux sont les gens qui se plaignent amèrement des privations que leur imposent les mesures de rationnement et de répartition. Enfin et surtout, on leur dit que de sérieuses querelles de parti nous divisent ici, à Washington, sur les questions les plus minimes. Je leur ai dit que la plupart de ces bruits ne sont que de grossières exagérations ; que peuple des Etats-Unis, dans son ensemble, met tout son coeur, toutes ses forces, et toute son âme à gagner la guerre ; que notre population fait avec joie l'abandon d'un peu de son confort, use moins de chaussures et consomme moins de sucre, boit moins de café, se déplace moins souvent en automobile, renonce à certains privilèges et profits, et cela pour la cause commune.

    Mais je n'ai pas pu dissimuler à nos troupes que quelques malhonnêtes gens, quelques politiciens et quelques publicistes, heureusement fort peu nombreux, ont placé leur ambition ou leur cupidité au-dessus des intérêts de la nation.

    Nos troupes savent que les nazis, les fascistes, et les Japonais se donnent beaucoup de mal pour empoisonner certains Américains, grâce aux contre-vérités de leur propagande. Mais nos troupes savent aussi une chose : vous aurez beau entasser l'une sur l'autre les taupinières de la fourberie, vous n'en ferez pas une montagne qui puisse duper beaucoup de gens, ou bloquer le chemin de la victoire et de la paix véritable.

    Ce qui est indispensable pour parvenir à une paix véritable, c'est que les hommes qui se battent pour nous aient l'assurance de trouver, à leur retour dans leurs foyers, un pays dont l'économie soit assez solide et assez saine pour garantir du travail à ceux qui en veulent.

    Je suis convaincu que l'initiative privée pourra fournir l'immense majorité de ces emplois — et que, dans les cas où cela ne sera pas possible, le Congrès des Etats-Unis votera les lois nécessaires pour qu'il soit possible de garantir à tous un gagne-pain.

    Il y a encore quelques personnes qui affirment que nous ne pourrons pas arriver à ce résultat, ni aux autres objectifs que nous nous sommes fixés pour la période d'après-guerre, si nobles, si raisonnables que puissent être ces buts. En vous parlant de ces sceptiques professionnels, de ces hommes de peu de foi, je ne trouve pas de meilleur mot que « chicaneur ».

    Il ne s'agit pas simplement de chicane au sens étymologique. « Chicaneurs », cela évoque pour nous l'idée d'hommes petits, bas, spécieux et mesquins. En un mot : de tout petits esprits. C'est le genre d'hommes qui cherchent toujours à cacher la vérité sous un écran de fumée ou de brouillard.

    Les chicaneurs d'aujourd'hui tentent de dissimuler les vérités essentielles de cette guerre. Ils cherchent à brouiller le présent et l'avenir, à obscurcir nos buts si clairs, et les principes élevés dont les peuples libres, dès à présent, peuvent annoncer l'éclatante victoire.

    C'est à l'époque de la Révolution Américaine et de la Révolution Française que furent établis les principes fondamentaux qui régissent nos démocraties. La base de tout notre édifice démocratique est le principe qui place la source de l'autorité gouvernementale dans le peuple, et dans le peuple seul.

    Un de nos buts de guerre, exprimé dans la Charte de l'Atlantique, est de rendre à nouveau maîtresses de leurs destinées les populations aujourd'hui vaincues. Il ne doit subsister aucun doute — nulle part — quant à l'inébranlable décision prise par les Nations Unies, de rendre aux peuples vaincus l'exercice de leurs droits sacrés.

    La souveraineté française réside dans le peuple de France. L'expression de cette souveraineté a été provisoirement suspendue par l'occupation allemande. Une fois que les armées triomphantes des Nations Unies auront chassé l'ennemi commun, les Français seront représentés par un gouvernement dont ils auront fait eux-mêmes le choix.

    Ce choix sera fait librement, dans tous les sens du terme. Il n'est pas une nation au monde qui, laissée libre de choisir, soit disposée à se donner un gouvernement fasciste, ou nazi, ou féodal et belliqueux, comme le gouvernement japonais. Ces formes de gouvernement résultent d'une prise de pouvoir, suivie d'une mutilation de la liberté. C'est pourquoi les Nations Unies sont en droit d'opposer à ces formes de gouvernement deux simples mots : « Jamais plus ! »

    Le droit des peuples de disposer d'eux-mêmes, tel qu'il est inscrit dans la Charte de l'Atlantique, n'entraîne pas le droit pour un gouvernement, quel qu'il soit, de commettre des meurtres massifs, ni le droit de réduire à l'esclavage son propre peuple ou d'autres peuples.

    Le monde entier peut être assuré que cette guerre totale — et ce sacrifice de vies humaines dans le monde entier — ne sont pas effectués dans le dessein ni même avec l'arrière-pensée la plus lointaine de maintenir au pouvoir, où que ce soit, les Quisling ou les Laval.

    Notre réponse à ces tentatives affolées, grâce auxquelles l'ennemi essaie d'échapper aux conséquences de ses crimes, est toute trouvée. Nous répondrons, toutes les Nations Unies répondent, que les seuls termes sur lesquels nous accepterons de traiter avec un gouvernement ennemi quelconque, ou avec n'importe quelle faction de l'Axe, ce sont les conditions proclamées à Casablanca c'est la REDDITION SANS CONDITIONS.

    Cette politique qui exclut tout compromis n'est pas dirigée contre les populations des pays de l'Axe, auxquelles nous ne voulons pas de mal. Mais nous entendons bel et bien punir et châtier sans rémission leurs chefs coupables et barbares.

    Il faut vraiment que les Nazis soient à bout de nerfs pour croire qu'ils trouveront des procédés de propagande qui réussiraient à dresser les gouvernements et les peuples des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, et de la Chine contre la Russie — ou encore la Russie contre les autres.

    Le courage et l'endurance incomparables dont a fait preuve le peuple russe en résistant à l'envahisseur, puis en le repoussant, et la manière géniale dont les grandes armées russes ont été dirigées et conduites par M. Staline et les chefs militaires se passent de tout commentaire.

    A la lumière tragique de la guerre, les gouvernements et les peuples de toutes les Nations Unies ont vu clair. Je puis vous affirmer en pleine connaissance de cause que ces gouvernements et ces peuples sont convaincus de la nécessité absolue où nous sommes de rester unis après la guerre pour établir une paix fondée sur des principes durables.

    Soyez sûrs que si le Japon devait être le premier des partenaires de l'Axe à être battu, toutes les Nations Unies concentreraient tous leurs efforts et toutes leurs ressources pour écraser l'Allemagne.

    Et, inversement, pour qu'il ne subsiste aucun doute dans l'esprit des nazis ou des Japonais, pour qu'ils soient bien persuadés que nous sommes unis dans la poursuite de la guerre jusqu'à la victoire totale dans le monde entier, le Premier Ministre britannique a voulu se lier par un traité formel. Ce traité aurait stipulé que, si l'Allemagne était vaincue avant le Japon, toutes les ressources de l'Empire Britannique en matériel et en hommes se joindraient à celles de la Chine et des Etats-Unis pour l'assaut décisif et final contre le Japon. J'ai dit à M. Churchill qu'aucune déclaration ni aucun accord formel à ce sujet n'étaient le moins du monde nécessaires ; que la parole d'un gentleman anglais suffisait au peuple américain ; et qu'il était absolument évident que nous étions tous complètement d'accord dans notre détermination de détruire les forces de la barbarie en Asie, en Europe et en Afrique. En d'autres termes, notre politique à l'égard de nos ennemis japonais est exactement la même que notre politique à l'égard de nos ennemis nazis : c'est une politique de durs combats sur tous les fronts, une politique visant à terminer la guerre aussi vite que nous le pouvons, mais sans compromis et par une reddition sans conditions.

 

Franklin Delano Roosevelt

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