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1 novembre 2004 1 01 /11 /novembre /2004 09:00

 

Franklin Delano ROOSEVELT
Président des États-Unis

 


SUR

LA BONNE VOIE

(ON OUR WAY)


New-Deal-NRA.jpg 

 


Traduit de l'Anglais par
PIERRE DUTRAY

 

1934


Les Éditions
DENOËL ET STEELE
19, rue Amélie, 19
PARIS

 

 

 

 

    CHAPITRE XIII

    Je ne voudrais pas terminer ce livre sans exprimer d'une façon un peu plus claire que je ne l'ai fait jusqu'ici, ce que je pense des responsabilités qui incombent aux personnes qui exercent de l'autorité sur autrui.

    L'autorité n'est pas circonscrite au Gouvernement. Son domaine s'étend à l'ensemble de l'industrie, du travail et de la finance. Il y a beaucoup plus de personnes qui détiennent de l'autorité dans la vie privée que dans les services gouvernementaux. Toute vie organisée, privée ou publique, dépend de l'autorité qu'exercent certaines personnes sur autrui, et la beauté comme la durée de cette vie, dépend de l'intégrité avec laquelle l'on exerce cette autorité.

    Considérons en premier lieu les gens en place dans la vie publique. Toujours, au cours des siècles, on attachera au nom du Président Cleveland, ce principe de rude honnêteté : « Le poste de fonctionnaire est un poste de confiance. » L'énergie farouche qu'il déploya pour faire disparaître l'ancienne doctrine selon laquelle au vainqueur appartiennent les dépouilles, introduisit dans le Gouvernement fédéral un nouvel idéal de service public, Sous la poussée de cet idéal, l'immense majorité des serviteurs du Gouvernement Fédéral est devenue honnête, y compris les hommes et les femmes qui exercent leur autorité sur ces fonctionnaires. Je possède une dose suffisante d'optimisme pour croire que cet idéal gagnera lentement mais sûrement le gouvernement local. Chaque année qui passe voit de plus en plus la suppression des organismes et des chefs d'entreprises locaux à tendances politiques dont la principale fonction dans la vie a été de mettre du foin dans leurs bottes.

    Sous un système électoral parfaitement organisé, tout appel au public devrait reposer uniquement sur des principes politiques et sur une bonne administration. Nous devons chercher par tous les moyens possibles d'atteindre cet objectif. Aujourd'hui les électeurs, spécialement les jeunes, nous rapprochent de plus en plus de cet idéal. Ils s'intéressent de moins en moins aux seuls emblèmes des partis. Ils disent de plus en plus : « J'appartiens à tel ou tel parti, mais, en réalité, j'ai presque toujours fait la part du feu. » C'est d'un heureux présage pour l'avenir des Etats-Unis.

    Beaucoup de cyniques continueront à déclarer que la politique n'est que boue, de quelque côté qu'on la regarde. Ces cyniques contribuent considérablement aux maux sur lesquels ils exercent leur verve.

    Nous n'avons pas besoin de cyniques en politique : nous avons besoin d'un nombre sans cesse croissant d'hommes et de femmes qui prendront une part active et féconde aux affaires publiques, de manière à hausser davantage encore le niveau de l'honnêteté qui s'est élevé sensiblement au cours de ces cinquante années.

    Le temps est venu d'ajouter un compagnon à l'idéal que Cleveland se faisait du service public.

    Ce compagnon c'est : « l'administration privée est un dépôt public. »

    Pourquoi, si on raisonne bien, appliquer deux mesures, l'une pour le gouvernement et l'autre pour les affaires et les professions privées? Somme toute, si on en juge par l'effet produit sur les êtres humains, la marge n'est pas grande entre l'autorité d'un alderman ou d'un inspecteur qui dirige un millier de citoyens et celle du président d'une compagnie qui a la main haute sur un millier d'employés et d'actionnaires. Ni dans un cas ni dans l'autre, je ne songe à la concussion : je fais allusion à quelque chose de plus important — à une direction basée sur une morale et des principes sains.

    Je n'accuse pas tous les hommes d'affaires ou tous les chefs industriels, tous les directeurs de journaux, tous les hommes de loi. Mais je m'en prends à la morale de beaucoup d'entre eux et j'accuse ces citoyens dont les consciences lâches pardonnent de tels travers.

    A cette accusation se joint un public qui regarde les choses sous un nouveau jour. Il condamne les hommes d'affaires qui, pour des profits personnels, font fi des existences humaines, qui n'hésitent pas, par leurs agissements déloyaux, à jeter à la rue un rival et ses employés, qui spéculent sur des informations intérieures, qui profitent des informations erronées qu'ils sèment dans le public ou qui vendent des capitaux fictifs à des acheteurs candides.

    Ce même public condamne ces chefs de groupements syndicaux qui se livrent à de mesquins tarifs en usant de leur mandat, ou qui veulent contrôler toutes les actions des ouvriers qui ont droit à la liberté et à l'indépendance. Il en est venu à soupçonner et à ne plus croire ces directeurs de journaux qui arrangent les nouvelles et qui donnent le pas à leur intérêt personnel ou celui d'un parti sur un patriotisme bien compris.

    Il condamne, ce public, les avocats qui acceptent des honoraires pour trouver des échappatoires à la lettre de la loi, comme il condamne ceux qui emploient ces avocats. Le public, qui, autrefois, s'amusait au spectacle de l'habileté de ceux « qui s'en tiraient » supporte de moins et moins l'injustice, qu'elle se base sur des motifs criminels graves ou sur la simple habileté. Il condamne ces agissements, qu'ils « réussissent » ou non, qu'ils soient d'ordre public ou privé.

    L'idéalisme est essentiel dans tous les services — c'est une qualité de l'esprit qui ne se contente jamais de la situation présente, c'est une qualité qui appartient à celui qui poursuit un but immédiat et qui, l'ayant atteint, s'en assigne un autre. Seul le cynique, que je viens de décrire comme un misérable citoyen, osera dire qu'un tel homme n'est nullement pratique. L'idéaliste n'est pas nécessairement un réalisateur raté. Certains des plus grands administrateurs sont des individus qui s'efforcent constamment d'améliorer le sort de l'humanité.

    La nation a trouvé heureusement dans les membres de mon Gouvernement des hommes et des femmes dont l'idéalisme ne s'est pas montré inopérant. Je suis personnellement heureux des loyaux services des membres de mon Cabinet, du Secrétaire Hull comme de tous les autres, j'ai à me féliciter du dévouement des chefs des nouveaux services gouvernementaux qui aident l'Amérique à sortir du chaos, des hommes et des femmes qui, dans toutes les branches du Gouvernement fédéral, se montrent des membres indispensables et précieux de l'équipe gouvernementale. Je me réjouis du dévouement et de l'aide désintéressée que me donnent des personnes telles que Howe, McIntyre, Earley et Molcy à qui, pour toutes sortes de services, je fais appel à toute heure du jour et de la nuit.

    Le pays a de la chance et ce n'est pas seulement à cause du dévouement de ses nombreux dirigeants, mais surtout parce que ceux-ci sont intelligents et qu'ils usent de leurs dons pour atteindre un idéal qui n'est autre que le bien-être permanent du citoyen moyen.

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