16 mars 2007
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Voici un très beau discours de Franklin Delano Roosevelt. Ceux, qui comme moi, n'ont connu que Mitterrand et Chirac ont du mal à imaginer qu'il n'y a pas si longtemps des hommes politiques courageux prononçaient des discours qui avaient du sens et qui pouvaient inspirer. C'est pourquoi je tente sur ce blog de publier régulièrement des discours de grands hommes politiques. Il est encore temps de découvrir et de s'inspirer de Jaurès, de Gaulle, Mendes, Roosevelt, Luther King, Lumumba ou même Lincoln... non?
Discours de Roosevelt:
A chaque jour inaugural depuis 1789 le peuple a retrouvé son esprit de sacrifice envers les Etats-Unis.
Au Jour Inaugural de Washington, le devoir du peuple était de créer une nation et de s'unifier.
Au Jour Inaugural de Lincoln, le devoir du peuple était de sauver l'unité de la nation d'un péril intérieur.
En ce jour, le devoir du peuple est de sauver l'unité de la nation et ses institutions d'un péril extérieur.
Le moment est venu pour nous de nous arrêter un instant au milieu du cours rapide des événements et de faire notre bilan, nous rappeler quelle a été notre place dans l'histoire, redécouvrir ce que nous sommes et ce que nous pouvons être. Si nous ne le faisons pas, nous courrons le réel péril de l'inaction.
La vie des nations n'est pas déterminée par le nombre des années, mais par la vitalité de l'esprit humain. La vie d'un homme est de 70 ans, un peu plus, un peu moins. La vie d'une nation est la force de sa volonté à vivre.
Il y a des hommes qui en doutent. Il y a des hommes qui croient que la démocratie comme forme de gouvernement et comme forme de vie est limitée ou mesurée par une sorte de destin secret et artificiel, -que, pour une raison inexpliquée, la tyrannie et l'esclavage sont la vague montante de l'avenir - et que la liberté est une marée descendante.
Mais nous, Américains, savons que ce n'est pas vrai.
Il y a huit ans, quand la vie de cette République semblait paralysée par une terreur mortelle, nous avons prouvé que cela n'était pas vrai. Nous étions dans l'étourdissement d'un choc, mais nous avons agi. Nous avons agi vite, avec audace, et d'une manière décisive.
Ces dernières années ont été des années actives, des années fructueuses, pour le peuple de cette démocratie, car elles nous ont apporté une plus grande sécurité, et, je l'espère, une meilleure compréhension de ce que les buts de la vie ne peuvent s'évaluer en mesures matérielles.
Cette expérience d'une démocratie qui a survécu à une crise intérieure, qui a rejeté bien des choses mauvaises, qui a construit de nouveaux cadres sur des plans durables, et qui, à travers tout cela, a maintenu la démocratie, est absolument vitale pour notre présent et notre avenir.
En effet, tout a été fait dans le cadre de la séparation des trois pouvoirs de la Constitution des Etats-Unis. Les branches coordonnées du Gouvernement continuent à fonctionner librement; la Déclaration des Droits demeure inviolée. La liberté du vote est complètement maintenue. Les prophètes du déclin de la démocratie ont vu leurs sinistres prédictions réduites à néant.
La démocratie n'agonise pas. Nous le savons, car nous l'avons vue renaître et gagner du terrain. Nous savons qu'elle est immortelle, car elle repose sur initiative d'hommes et de femmes réunis dans une tâche collective - une tâche entreprise et menée à bien par la libre expression d'une libre majorité.
Nous le savons, parce que la démocratie, seule de toutes les formes de gouvernement, utilise la pleine force de la volonté éclairée des hommes.
Nous le savons, parce que la démocratie a construit une civilisation sans limite, susceptible de progrès indéfini dans l'amélioration des conditions de vie.
Nous le savons, car si nous regardons au fond des choses, nous voyons qu'elle continue à s'étendre sur chaque continent, car elle est là plus humaine et la plus moderne, et en réalité, la moins attaquable de toutes les formes de société humaine.
Une nation, comme une personne, a un corps, un corps qui doit être nourri, vêtu et logé, entraîné et reposé, d'une façon adaptée aux buts de notre époque.
Une nation, comme une personne, a un esprit, un esprit qui doit être informé et tenu en alerte, qui doit avoir conscience de lui-même, connaître les espoirs et les besoins de ses voisins, - tous les autres pays qui vivent dans un monde qui va se rétrécissant -.
Et une nation, comme une personne, a quelque chose de plus profond, quelque chose de plus durable, quelque chose de plus que la somme de tous ses composants, et c'est ce quelque chose qui importe le plus pour l'avenir, qui demande la protection sacrée de son présent. C'est quelque chose qu'il est difficile, presque impossible de désigner par un seul, un simple mot; et cependant, nous comprenons tous ce qu'elle est -l'âme -la foi de l'Amérique. C'est le produit des siècles. Elle est née au milieu des foules de ceux qui - venus de bien des pays - les uns de classe élevée, mais pour la plupart des gens simples - ont cherché ici, il y a longtemps et récemment, la liberté plus librement.
L'aspiration à la démocratie n'est pas une nouveauté dans l'histoire humaine, c'est cette histoire elle même. Elle imprégnait la des populations primitives, elle flamboyait à nouveau au Moyen-Age et elle fut inscrite dans la Grande Charte.
Aux Amériques, son impulsion a été irrésistible. L'Amérique a été le Nouveau Monde dans toutes les langues, non pas parce que ce continent a été une terre nouvellement découverte, mais parce que tous ceux qui sont venus ici croyaient créer sur ce continent une vie nouvelle - une vie qui serait nouvelle par la liberté.
Sa vitalité était inscrite dans notre propre Pacte de Mayflower, dans la Déclaration d'Indépendance, dans la Constitution des Etats-Unis et dans le Discours de Gettysburg.
Ceux qui sont venus les premiers ici pour atteindre les buts de leurs désirs et les millions qui les ont suivis, et la race qui en est issue, n'ont pas cessé d'avancer constamment et conséquemment vers un idéal qui, lui-même, a gagné du terrain, en taille et en précision, à chaque génération.

A chaque jour inaugural depuis 1789 le peuple a retrouvé son esprit de sacrifice envers les Etats-Unis.
Au Jour Inaugural de Washington, le devoir du peuple était de créer une nation et de s'unifier.
Au Jour Inaugural de Lincoln, le devoir du peuple était de sauver l'unité de la nation d'un péril intérieur.
En ce jour, le devoir du peuple est de sauver l'unité de la nation et ses institutions d'un péril extérieur.
Le moment est venu pour nous de nous arrêter un instant au milieu du cours rapide des événements et de faire notre bilan, nous rappeler quelle a été notre place dans l'histoire, redécouvrir ce que nous sommes et ce que nous pouvons être. Si nous ne le faisons pas, nous courrons le réel péril de l'inaction.
La vie des nations n'est pas déterminée par le nombre des années, mais par la vitalité de l'esprit humain. La vie d'un homme est de 70 ans, un peu plus, un peu moins. La vie d'une nation est la force de sa volonté à vivre.
Il y a des hommes qui en doutent. Il y a des hommes qui croient que la démocratie comme forme de gouvernement et comme forme de vie est limitée ou mesurée par une sorte de destin secret et artificiel, -que, pour une raison inexpliquée, la tyrannie et l'esclavage sont la vague montante de l'avenir - et que la liberté est une marée descendante.
Mais nous, Américains, savons que ce n'est pas vrai.
Il y a huit ans, quand la vie de cette République semblait paralysée par une terreur mortelle, nous avons prouvé que cela n'était pas vrai. Nous étions dans l'étourdissement d'un choc, mais nous avons agi. Nous avons agi vite, avec audace, et d'une manière décisive.
Ces dernières années ont été des années actives, des années fructueuses, pour le peuple de cette démocratie, car elles nous ont apporté une plus grande sécurité, et, je l'espère, une meilleure compréhension de ce que les buts de la vie ne peuvent s'évaluer en mesures matérielles.
Cette expérience d'une démocratie qui a survécu à une crise intérieure, qui a rejeté bien des choses mauvaises, qui a construit de nouveaux cadres sur des plans durables, et qui, à travers tout cela, a maintenu la démocratie, est absolument vitale pour notre présent et notre avenir.
En effet, tout a été fait dans le cadre de la séparation des trois pouvoirs de la Constitution des Etats-Unis. Les branches coordonnées du Gouvernement continuent à fonctionner librement; la Déclaration des Droits demeure inviolée. La liberté du vote est complètement maintenue. Les prophètes du déclin de la démocratie ont vu leurs sinistres prédictions réduites à néant.
La démocratie n'agonise pas. Nous le savons, car nous l'avons vue renaître et gagner du terrain. Nous savons qu'elle est immortelle, car elle repose sur initiative d'hommes et de femmes réunis dans une tâche collective - une tâche entreprise et menée à bien par la libre expression d'une libre majorité.
Nous le savons, parce que la démocratie, seule de toutes les formes de gouvernement, utilise la pleine force de la volonté éclairée des hommes.
Nous le savons, parce que la démocratie a construit une civilisation sans limite, susceptible de progrès indéfini dans l'amélioration des conditions de vie.
Nous le savons, car si nous regardons au fond des choses, nous voyons qu'elle continue à s'étendre sur chaque continent, car elle est là plus humaine et la plus moderne, et en réalité, la moins attaquable de toutes les formes de société humaine.
Une nation, comme une personne, a un corps, un corps qui doit être nourri, vêtu et logé, entraîné et reposé, d'une façon adaptée aux buts de notre époque.
Une nation, comme une personne, a un esprit, un esprit qui doit être informé et tenu en alerte, qui doit avoir conscience de lui-même, connaître les espoirs et les besoins de ses voisins, - tous les autres pays qui vivent dans un monde qui va se rétrécissant -.
Et une nation, comme une personne, a quelque chose de plus profond, quelque chose de plus durable, quelque chose de plus que la somme de tous ses composants, et c'est ce quelque chose qui importe le plus pour l'avenir, qui demande la protection sacrée de son présent. C'est quelque chose qu'il est difficile, presque impossible de désigner par un seul, un simple mot; et cependant, nous comprenons tous ce qu'elle est -l'âme -la foi de l'Amérique. C'est le produit des siècles. Elle est née au milieu des foules de ceux qui - venus de bien des pays - les uns de classe élevée, mais pour la plupart des gens simples - ont cherché ici, il y a longtemps et récemment, la liberté plus librement.
L'aspiration à la démocratie n'est pas une nouveauté dans l'histoire humaine, c'est cette histoire elle même. Elle imprégnait la des populations primitives, elle flamboyait à nouveau au Moyen-Age et elle fut inscrite dans la Grande Charte.
Aux Amériques, son impulsion a été irrésistible. L'Amérique a été le Nouveau Monde dans toutes les langues, non pas parce que ce continent a été une terre nouvellement découverte, mais parce que tous ceux qui sont venus ici croyaient créer sur ce continent une vie nouvelle - une vie qui serait nouvelle par la liberté.
Sa vitalité était inscrite dans notre propre Pacte de Mayflower, dans la Déclaration d'Indépendance, dans la Constitution des Etats-Unis et dans le Discours de Gettysburg.
Ceux qui sont venus les premiers ici pour atteindre les buts de leurs désirs et les millions qui les ont suivis, et la race qui en est issue, n'ont pas cessé d'avancer constamment et conséquemment vers un idéal qui, lui-même, a gagné du terrain, en taille et en précision, à chaque génération.

Déclaration d'indépendance, 04 juillet 1776