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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 12:40
Franklin Delano Roosevelt
Looking Forward
Le regard vers demain


The John Day Company, New York - Imprimé en mars 1933


Chapitre sept :
Qu'en est-il de l'agriculture ? (autres chapitres)


    La question de la protection sociale a toujours été associée à ce qui devait être entreprit au profit des populations des centres industriels surpeuplés. Des plans pour un rétablissement de l’équilibre économique ont été dans le passé mis en œuvre, sans tenir compte des réalités, dans ces mêmes environnements. La civilisation industrielle, l’éclat du progrès mécanique, ont presque fait oublier qu’un tiers de la population des États-Unis dépend du blé et du coton, par exemple, pour assurer sa vie et son pouvoir d’achat.

    Nous admettons tous qu’il n’existe pas de solution unique qui, par elle-même, pourrait apporter la prospérité immédiate à toute la population agricole du pays. Pour ma part, j’ai quatre raisons de le savoir. J’ai vécu dans une ferme de l’état de New-York pendant cinquante ans ; j’ai dirigé une ferme dans l’état de Géorgie pendant huit ans ; depuis que je suis engagé dans la vie publique, je me suis attaché à voyager à travers tout le pays, et ce faisant j’ai conservé un intérêt pratique de première main envers les problèmes fermiers de différentes régions ; et enfin, en tant que Gouverneur de l’état de New-York, dont la production agricole est aujourd’hui la cinquième ou sixième des états, je me suis dévoué pendant quatre ans à bâtir un programme pour l’agriculture.

    Au risque de répéter certains détails déjà mentionnés dans des chapitres précédents, je me vois obligé de citer certains exemples pour illustrer la mise en place de ce programme. Les impôts locaux furent réduits de vingt-quatre millions. Les subventions de l’état pour les routes furent redistribuées sur une base kilométrique et non plus sur la base d’estimation, de sorte que les communautés rurales puissent jouir exactement des mêmes privilèges quant à l’amélioration de leurs chemins de terre que ceux dont jouissent les riches communautés périurbaines. Le même principe fut appliqué aux écoles rurales. L’état prit en charge la totalité du coût de construction et de réparation des voies du système autoroutier rural. L’état paya l’essentiel de la suppression des passages à niveaux de sorte que la sécurité puisse être offerte  tant aux districts les plus pauvres qu’aux plus riches. Les budgets attribués à la protection de la santé rurale furent augmenté. L’étude sur l’usage des sols fut lancée – comme je l’ai décrite mon commentaire sur l’utilisation de la terre. En addition, les lois relatives aux entreprises coopératives et aux transports de produits agricoles ont été révisées pour mieux favoriser l’intérêt du fermier. Des lois furent votées et mises en œuvre pour créer un nouveau système d’organisation du crédit rural pour répondre à l’urgence créée par l’effondrement des banques rurales.

    Bien que tous ces exemples soient des mesures d’urgence qui peuvent être appliquées dans les autres états, elles ne devraient être considérées que comme de simples adjonctions au succès de l’action beaucoup plus vaste que doit entreprendre le gouvernement fédéral.

    Il n’y a aucune raison de discuter plus longuement de la détresse sévère dans laquelle se trouvent les fermiers d’Amérique. Ils ne reçoivent pour leurs produits les prix aussi bas, voire inférieurs, qu’aux pires moments de l’histoire des Etats-Unis. Le cycle économique n’a laissé des six millions et demi de familles fermières qu’une ombre de paysannerie. Ces familles représentent vingt-deux pour cent de la population des Etats-Unis. En 1920, elles recevaient quinze pour cent du revenu national, en 1925 onze pour cent, en 1928 environ neuf pour cent, et dans certaines estimations récentes tirées des chiffres du ministère de l’agriculture des Etats-Unis le revenu agricole a chuté jusqu’à sept pour cent.

    Cinquante millions d’hommes, de femmes et d’enfants de notre pays sont directement concerné par le présent et l’avenir de l’agriculture. Cinquante ou soixante millions d’autres, qui travaillent dans le commerce et l’industrie au sein de nos petites ou grandes communautés administratives, sont enfin en train de comprendre le fait évident que leurs vies et leurs avenirs sont profondément concernés par la prospérité de l’agriculture. Ils s’aperçoivent de plus en plus qu’ils n’y aura plus de débouchés pour leurs produits tant que les cinquante millions de leurs concitoyens américains directement attachés à l’agriculture ne recevront pas le pouvoir d’achat leurs permettant d’acheter les produits de la ville.

    Notre vie économique aujourd’hui est une toile d’une seule pièce. Quelle que soit notre vocation, nous sommes forcé de reconnaître que, bien qu’ayant suffisamment d’usines et de machines dans les Etats-Unis pour satisfaire tous nos besoins, ces usines se trouveront partiellement fermées et les machines arrêtées si le pouvoir d’achat de cinquante millions de personnes reste faible ou inexistant.

    Si nous allons à la racine du problème, nous trouverons que ce dont souffre l’agriculture, c’est du manque présent d’égalité. Elle n’a pas eu sa chance dans notre système économique. Les nécessités que nos fermiers achètent coûtent neuf pour cent de plus qu’en 1914. Les produits qu’ils vendent leurs rapportent quarante-trois pour cent de moins qu’alors. Ces chiffres, du 1er août 1932, authentifiés par le ministère de l’agriculture, signifient que le dollar fermier de cette date valait à cette date moins de la moitié de ce qu’il représentait avant la Guerre Mondiale.

    Cela signifie que nous devons trouver un remède à une situation qui oblige les fermiers à échanger deux wagons de productions pour acheter les choses pour lesquelles ils n’en échangeaient qu’un en 1914.

    Voici deux faits indéniables tirés des douze dernières années. Premièrement, les trois dernières administrations ont complètement échoué à comprendre le problème agricole du point de vue national, où à établir des plans de soutien ; et deuxièmement, elles détruisirent les marchés extérieurs de nos surplus exportables, en commençant par la loi tarifaire Fordney-McCumber et en finissant par la loi tarifaire Grundy, violant ainsi les principes élémentaires du commerce international et forçant la riposte des autres nations du monde.

    Je ne peux me retenir plus longtemps à cet endroit d’exprimer ma stupéfaction que, face à cette riposte – inévitable du jour où la loi Grundy  fut votée, et prévue par tous les observateurs compétents dans et hors la nation –aucune mesure pour y faire face ou pour atténuer ses conséquences ne fut prise ou même envisagée par l’administration nationale. J’expliquerai plus loin les solutions à mettre en œuvre. Mais arrêtons-nous un moment pour examiner la question du soutien agricole permanent dans une perspective à long-terme. J’aborderai le court-terme plus tard. Je suggère les mesures permanentes suivantes :

    Premièrement, la réorganisation du ministère de l’agriculture est nécessaire dans le but de construire un programme de planification agricole nationale.

    Ce ministère à réussi de très bonne choses, mais je connais assez les tuyauteries gouvernementales pour savoir que le développement d’un ministère est souvent irrégulier et hasardeux. Il est toujours facile d’ajouter des fonctions à un ministère, puisque cela signifie plus de postes à occuper. En ce qui concerne particulièrement le ministère de l’agriculture, éliminer les fonctions superflues, supprimer les postes inutiles, et rediriger les activités habituelles vers des buts plus fructueux est une tâche qui doit et qui sera entreprise.

    Secondement, mettre en œuvre une politique précise en vue de l’utilisation planifiée des terres.

    Troisièmement, réduire les taxes agricoles et en répartir plus équitablement la charge.

    Ces trois objectifs sont de ceux qui nécessiteront un développement lent. Ils constituent des fondations nécessaires pour le futur.

    Face aux problèmes immédiats de détresse, il est cependant nécessaire d’appliquer des remèdes à l’efficacité rapide. Telle est la nécessité immédiate d’un meilleur financement des hypothèques agricoles, dans le but de les soulager des variations excessives de taux d’intérêts et de la sinistre menace de saisie. Il a beaucoup été fait lors du dernier Congrès pour couvrir, pour liquéfier et pour faire porter par le gouvernement fédéral une partie des dettes des compagnies ferroviaires, des banques, des infrastructures publiques et des industries en général. Une sorte de geste fut fait pour le financement du logement urbain et périurbain. Mais pratiquement rien ne fut fait pour supprimer la menace de la dette pesant sur les foyers agricoles.

    Mon but est de diriger toute l’énergie dont je suis capable vers des projets solides afin de soulager cette détresse, et je suis en particulier prêt à insister pour que le crédit fédéral soit accordé aux banques, aux compagnies d’assurances, aux compagnies des prêts et aux sociétés qui détiennent dans leurs actifs des hypothèques agricoles ; mais que ces crédits ne soit donnés qu’à la condition que toute l’assistance possible soit accordée à l’emprunteur sur hypothèque lorsque le prêt est sain, dans le but d’éviter la saisie. Et ces conditions doivent êtres appliquées. Une baisse des taux d’intérêts et la priorité aux remboursements du principal sauveront des milliers de fermes et leurs propriétaires. Et dans le même mouvement, nous devons donner à ceux qui ont perdus le titre de leur ferme – titre détenu maintenant par des institutions qui sollicite des crédits auprès d’agences gouvernementale – l’opportunité préférentielle récupérer leur propriété.

    En guise d’aide immédiate supplémentaire à l’agriculture, nous devrions abroger ces dispositions de la loi qui forcent le gouvernement fédéral à intervenir sur le marché pour acheter, vendre et spéculer sur les produits fermiers, dans une futile tentative de réduction des surplus agricoles. Nous devrions avoir une planification de la production agricole telle qu’elle permettrait de réduire les surplus et de rendre inutile dans les années suivantes de les brader sur les marchés extérieurs afin de soutenir les prix domestiques. Ce résultat a été obtenu dans d’autres nations ; pourquoi pas en Amérique ?

    Un autre besoin à mettre en œuvre immédiatement est de fournir un moyen d’obtenir, par des efforts gouvernementaux, une réduction substantielle de la différence entre les prix des produits que vend le fermier et ceux des produits qu’il achète. L’un des moyens de corriger ces disparités est de restaurer le commerce international grâce à des réajustements de tarifs douaniers.

    Cette politique tarifaire consiste dans une large mesure à négocier des accords bilatéraux avec les autres nations, en leurs permettant de nous vendre des biens, en échange de quoi ils nous laisserons leurs vendre les biens et les récoltes que nous produisons. L’application efficace de ce principe restaurera le flux du commerce international et le premier résultat de cela sera de soutenir substantiellement le fermier américain en le débarrassant de ses surplus. Mais il est admis que pour pouvoir prendre le relais, le temps que le commerce international soit rétabli – et cela peut prendre un peu de temps, puisqu’une nouvelle négociation douanière ne peut être accomplie qu’au prix de plusieurs années – nous devons trouver des moyens d’offrir au fermier un avantage qui lui donnera dans le plus court délai possible l’équivalent de ce que l’industriel protégé bénéficie grâce au tarif. Les fermiers expriment cela en une seule phrase : « Nous devons rendre le tarif efficace. »

    Dans les dernières années, de nombreux plans ont été imaginés dans ce but. Aucun n’a été essayé. Les circonstances sont si complexes qu’aucun homme ne peut dire, sans aucun doute, que tel plan est applicable à toutes les cultures, ou même que tel est meilleur que tel autre relativement à telle culture. Il est un point que je veux souligner avec la plus grande emphase possible : il n’y a aucune raison de désespérer simplement parce que des défauts ont été trouvés par certaines personnes dans ces plans, ou parce que certains de ces plans ont été rejetés par des dirigeants sérieux au profit de nouveaux. Le fait que tant d’études et de recherches sérieuses sur ce problème aient été accomplies selon tant de point de vue par tant de gens est, selon mon opinion, matière à assurance plutôt qu’à désespoir. Une telle abondance d’information a été accumulée, tant de possibilités explorées, de si nombreux et compétents esprits impliqués, et plus important encore, l’immense éducation sur le sujet fournie pour et par les agriculteurs eux-mêmes, que les temps sont mûrs pour que des dirigeants profonds et capables ayant suivis depuis le début ces développements puissent se concentrer maintenant sur les éléments fondamentaux du problème, sur la nature pratique de sa solution, et soient prêts mettre tout cela en œuvre.

    Durant l’année passée, nombre de nos industrialistes sont arrivés à la conclusion que, depuis le grand déclin de notre commerce extérieur, le principal espoir de redressement industriel repose dans une méthode applicable et conséquente permettant  de régler le problème des surplus agricoles. Le soutien à l’essai d’un plan mettant en œuvre la protection tarifaire semble être devenu universel.

    A l’égard de tout ceci, mon but sera d’organiser les éléments conflictuels des différents plans, de me servir des bénéfices des longues recherches et examens de ceux-ci, de coordonner les efforts afin qu’un accord puisse être obtenu sur les détails d’une politique spécifique visant à remettre l’agriculture sur un pied d’égalité économique avec les autres industries.

    L’objectif est clair. Ce qui est requis est évident : il s’agit de donner à la portion des récoltes consommées sur le sol des États-Unis un soutien équivalent à celui d’une protection tarifaire afin d’en payer aux agriculteurs un prix adéquat.

    Les spécificités du plan, sur lesquelles la plupart des responsables agricoles raisonnables sont tombés d’accord, correspondent pour l’essentiel à ce qui suit :

    Le plan doit fournir aux producteurs de surplus de denrées alimentaires et de produits de base, tels que le blé, le coton, le maïs (sous forme de porcs) et le tabac, un avantage tarifaire par rapport aux prix mondiaux équivalent à l’avantage dont bénéficient les produits industriels, et cet avantage différentiel doit être appliqué de sorte que l’augmentation du pouvoir d’achat et de la solvabilité du revenu agricole ne stimule pas de productions supplémentaires, additionnelles.

    Le plan doit s’autofinancer. L’agriculture n’a à aucun moment cherché - et ne cherche pas – à avoir un accès au trésor public tel que celui qui fut fourni lors de la tentative futile et coûteuse de stabilisation des prix par le Bureau Fédéral Agricole. Elle ne recherche que l’égalité des chances et des tarifs des industries productives.

    Le plan ne doit pas utiliser de mécanismes qui pourraient forcer nos clients européens  à riposter pour cause de dumping. Il doit être basé sur le principe de rendre le tarif efficace et direct dans son application.

    Le plan doit se servir des agences existantes et, autant qu’il est possible, être décentralisé dans son administration de sorte que la responsabilité principale de son succès reviendra aux localités de ce pays plutôt qu’à une nouvelle machinerie bureaucratique de Washington.

    Le plan doit fonctionner presque complètement sur une base coopérative et son effet doit être d’améliorer et de renforcer un mouvement coopératif. Il devrait de plus être conçu de sorte qu’il puisse être retiré dès que l’urgence aura cessé et dès que des marchés étrangers normaux auront été rétablis.

    Le plan doit être, tant que cela est possible, basé sur le volontariat. J’aime l’idée selon laquelle le plan ne devrait pas être mis en œuvre tant qu’il n’aura pas reçu le soutien d’une raisonnablement grande proportion des producteurs de denrées exportables, qui en seront les bénéficiaires. Il doit être organisé de sorte que ses avantages iront à celui qui y participe.

    Tout ceci me semble être les spécifications essentielles d’un plan réalisable. Il va sans dire qu’afin de déterminer les détails nécessaires à la solution d’un problème si vaste, de nombreux esprits doivent se rencontrer et de nombreux hommes travailler ensembles. Et c’est de ceux qui ont eu l’expérience la plus large du problème et qui bénéficient au plus haut degré de la confiance des agriculteurs de la nation qu’une telle coopération doit nécessairement provenir. Loin de chercher à éviter en aucune manière les responsabilités, je me rendrai disponible pour offrir la plus vaste aide possible. Je crois que, pour la première fois de notre histoire économique, une solution à ce problème est clairement établie.

   
Franklin Delano Roosevelt, 1932


Texte original ici

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