25 octobre 2008
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Comment ?
Mais que se passe-t-il donc ?
C'est de France que viennent les signes les plus sérieux de la création d'un nouveau système économique, monétaire et financier ? On trouve dans la bouche du président de la république des termes et des concepts d'économie politique qu'on croyaient disparus, démodés, ringards, laminés par la meute des chicago-boys depuis les années 80 ?
"Taux de change fixes", "protection de l'industrie nationale", "orientation contrôlée du crédit accordé aux banques", "élimination des paradis fiscaux", "l'entrepreneur et le travailleur avant le spéculateur", "la dictature des marchés est morte", "seul le politique peut et doit contrôler l'économie", tous ces termes sont propres à un seul courant d'économie politique, qui n'est certainement pas celui qu'on enseigne à Dauphine : il s'agit là de l'école d'économie politique dite "continentale", ou "physique", ou encore "américaine" selon Friedrich List. On s'y trouve en compagnie entre autre du grand Leibniz , de Colbert, de Papin, Ampère, Lavoisier, Carnot père et fils, Chaptal, et aussi Ben Franklin, Washington, Hamilton, Henry Clay, Henry et Matthew Carey, Lincoln, Bismarck, McKinley, Franklin Delano Roosevelt, et plus récemment De Gaulle et John Fitzgerald Kennedy.
Mais depuis, cette doctrine a été écarté de tout les centres de décisions et remplacée par les théories fumeuses et inhumaines des soit-disants "classiques", de Jeremy Bentham jusqu'à Milton Friedman en passant par John Meynard Keynes, Hjalmar Schacht et autres "Londoniens".
Aujourd'hui, très peu de gens maîtrisent la doctrine d'économie politique "physique" dans toute son étendue. les seuls que je connaisse sont Lyndon H. LaRouche au USA, Jacques Cheminade en France et Helga Zepp-LaRouche en Allemagne, qui tous trois animent des organisations politiques vouées à transmettre cette science et la faire appliquer contre la stupidité néo-libérale. En particulier, ce sont eux les inventeurs du Nouveau Bretton Woods, au milieu des années 90.
Et Nicolas Sarkozy, avec sa meute néo-libérale arrogante, ne laissait pas augurer une quelconque "révolution intellectuelle" lorsqu'il fut porté au pouvoir en mai 2007. En tout cas, à part quelque effets de manche populistes sur les méchants spéculateurs, rien de notable. Au contraire, la politique de son gouvernement était économiquement tout à fait orthodoxe et néo-libérale.
Puis voilà qu'à l'heure de la mort du système financier international, il parle comme s'il avait eu une épiphanie, comme s'il avait fait son chemin de Damas, comme s'il avait vu la lumière ! Car pour des gens comme moi, qui s'intéresse un peu à la politique et à l'économie internationale et nationale, ce que dit Sarkozy aujourd'hui ne ressemble à rien de ce qu'il disait avant. Et pour dire les choses comme elles sont, ce que dit Sarkozy aujourd'hui, c'est du Cheminade ! Intégralement, à peu de choses près ! S'il s'agit de la fameuse "Rupture", ça m'intéresse !
Y-a-t-il un lien secret entre Sarkozy et Cheminade ? Ou bien Sarkozy pioche-t-il dans la meilleure boîte à idées possible ? Ou encore, dans la grande empoignade qui vient entre les tenants du système impérial britannique et les défenseurs des états-nations, se sert-on de ces idées pour obliger par terreur les libéraux à lâcher prise, et négocier en position de force ? Je ne sais, et je ne crois pas qu'on me le dira.
Mais je vous propose une petite série audio-vidéo de parallèle entre les déclarations de Jacques Cheminade d'un côté et celle de Nicolas Sarkozy de l'autre (en version intégrale).
Tout d'abord, une déclaration de Jacques Cheminade du 11 septembre 2008, avant la chute de Lehman Brothers :
Au bord du gouffre financier - Fannie Mae & Freddie Mac
envoyé par Solidarite_et_Progres
Puis celle-ci, mise en ligne le 15 septembre 2008 :
Krach financier mondial: "parlez maintenant!"
envoyé par Solidarite_et_Progres
Celle-ci encore, du 18 septembre 2008 :
Sortir de la banqueroute de l'ordre néo-libéral
envoyé par Solidarite_et_Progres
Et enfin, celle du 15 octobre 2008, intitulée "Dire la Vérité au peuple", thème qui a ouvert le discours de Nicolas Sarkozy à Argonnay le 23 octobre 2008 :
Krach 1995 - 2008 : Dire la vérité au peuple
envoyé par Solidarite_et_Progres
Et puis, surprise ! Jacques Cheminade est invité à débattre sur la chaine internationale France24, en anglais, avec l'économiste Christian de Boissieu, qui est aussi le président du Conseil d’analyse économique du Premier ministre, et ceci à la veille de la rencontre Sarkozy-Bush à Washington, le 17 octobre 2008 :
un Nouveau Bretton Woods - Jacques Cheminade sur france24
envoyé par Solidarite_et_Progres
Le message est-il passé ? Je vous laisse juge en vous proposant d'écouter le discours de Nicolas Sarkozy au parlement européen le 21 octobre 2008 :
N.Sarkozy, président de la zone euro jusqu'en 2010 ?
envoyé par LCP
Et celui qu'il a donné à Argonay, Haute-Savoie, le 23 octobre 2008, où est repris le "Dire la vérité au peuple" :
Enfin, j'apprend aujourd''hui que le nom de Jacques Cheminade n'est plus interdit d'antenne en France, puisque le Zébulon du prêt-à-penser de gauche, Jean-François Khan, l'a balancé dans les dents d'un Jacques Marseille déblatérant des âneries sur les accords de Bretton-Woods, sans y être apparement obligé par la discussion. Vous pouvez écouter la discussion ici. C'est aux alentours de la minute 7.
Personnellement, je trouve saisissant le parallèlisme entre la parole de Jacques Cheminade et celle du président de la république. Et tout ce que je souhaite, c'est que ces paroles se concrétisent le plus vite possible et le mieux possible. Et peut-être bien que ce président réussira ainsi une oeuvre historique. Pourquoi pas ?