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1 novembre 2004 1 01 /11 /novembre /2004 10:58

PRINCIPES DE LA SCIENCE SOCIALE
PAR M. H.-C. CAREY (De Philadelphie)

 

henry_charles_carey.jpg


TRADUITS EN FRANÇAIS PAR MM. SAINT-GERMAIN-LEDUC ET AUG. PLANCHE

1861

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE XIV :

CONTINUATION DU MÊME SUJET.

    

    § 1. — Tableau des Phénomènes observés dans les quatre grandes sociétés que nous avons citées plus haut. Différentes sous tous les autres rapports, elles se ressemblent quant à ce fait, qu'elles ont été privées de tout pouvoir de diversifier les emplois de leur activité, et se sont trouvées ainsi contraintes de dépendre davantage du voiturier et du trafiquant.


    Le lecteur a eu maintenant sous les yeux le tableau des mouvements de quatre nations d'une importance considérable, et d'un assemblage de nations, comprenant dans son ensemble une population de 200 millions d'individus, soit un cinquième de la population totale du globe. Toutes ont été soumises à ce système de politique qui cherche à empêcher l'association ou la combinaison des efforts, et à maintenir à son apogée le plus vexatoire de tous les impôts, celui qui résulte de la nécessité d'effectuer les changements de lieu de la matière, et qui exige, pour sa mise à exécution, des navires et des chariots. Chez toutes ces nations, le lecteur a pu voir que les mêmes résultats ont été obtenus, à savoir : accroissement dans la part proportionnelle du travail de la société, qui doit être nécessairement consacrée à l'oeuvre du transport ; accroissement dans les proportions et dans la puissance de la classe qui vit de la simple appropriation ; diminution de la part proportionnelle du travail de la société, qui peut être consacrée à augmenter la quantité des denrées susceptibles d'être transportées ou échangées ; diminution de la liberté et ruine du commerce. On pourrait ajouter d'autres nations, et la liste pourrait s'étendre de manière à embrasser tous les pays du monde où augmente la part proportionnelle du travail, qui doit être consacrée, nécessairement, à l'oeuvre du transport ; en effet, c'est dans la nécessité d'effectuer les changements de lieu que réside le principal obstacle au progrès humain, au développement de l'intelligence, à l'accroissement de la liberté et du commerce, ainsi que l'avait vu si nettement Adam Smith, lorsqu'il insistait auprès de ses compatriotes sur l'avantage découlant de ce fait, la conversion du blé et de la laine, denrées encombrantes, en drap condensé sous un petit volume, et pouvant si facilement s'exporter jusqu'aux points les plus reculés de l'univers. Toutes les fois que la marche suivie par l'homme se dirige dans la voie qui se trouvait ainsi indiquée, et partout où, conséquemment, celui-ci surmonte peu à peu les obstacles qui entravent le commerce, la proportion existante entre les classes qui s'occupent du trafic et du transport et le reste de la société, diminue nécessairement ; et alors il devient, d'année en année, plus civilisé. Toutes les fois, au contraire, que le manufacturier disparaît et partout où se produit ainsi la nécessité croissante d'exporter les denrées à l'état brut, il se manifeste une tendance directement contraire ; l'homme alors retombe dans la barbarie, par suite de l'amoindrissement de la puissance d'association. Ce dernier cas est celui que nous voyons se produire dans tous les pays dont nous avons précédemment esquissé l'histoire ; et il en est ainsi, par la raison que le système, auquel ils ont été soumis, tend à établir pour le monde entier un atelier unique, auquel doivent être expédiés les produits bruts du globe, en subissant les frais de transport les plus coûteux. Dans tous ces pays, conséquemment, chaque jour la nature acquiert sur l'homme un pouvoir plus étendu. Dans tous, la richesse diminue, en même temps que décroît constamment la valeur de l'individu qui, d'année en année, devient, de plus en plus l'esclave de son semblable.

    On dira peut-être, toutefois, que la population de l'Inde est indolente ; que la population turque est mahométane et fataliste et, d'ailleurs, incapable d'entrer en concurrence avec celle des îles britanniques ; que les Portugais et les Irlandais professent une croyance religieuse qui s'oppose au développement de l'intelligence ; que les travailleurs de la Jamaïque sont peu éloignés de l'état de barbarie, et que c'est à de pareils faits qu'il faut attribuer la faiblesse croissante des diverses sociétés dont nous avons déjà exposé la situation. Cependant les sujets de l'empire turc avaient, il y a un siècle, exactement la même façon de penser qu'aujourd'hui, et ils s'y attachaient encore plus fermement que dans les temps modernes ; le commerce qu'on entretenait alors avec eux était estimé comme la portion la plus importante de celui de l'Europe occidentale. Les Maures éclairés du midi de l'Espagne avaient la même croyance que celle des peuples habitant encore aujourd'hui les rivages de l'Hellespont ; mais il n'y existait, à notre connaissance, aucun obstacle à la civilisation. Les Portugais ne sont pas plus catholiques que ne l'étaient leurs devanciers qui conclurent le traité de Methuen, et dont le commerce était regardé comme si important. Les Portugais, ainsi que les Irlandais, avaient la même croyance que les Français, parmi lesquels l'agriculture et l'industrie font maintenant de si rapides progrès, et chez lesquels l'individualité se développe à un si haut degré. Les nègres importés à la Jamaïque n'étaient pas plus barbares que ne l'étaient ceux admis dans la Virginie et la Caroline, et cependant, tandis que chacun de ces derniers est représenté par sept de ses descendants, les colonies britanniques n'en offrent aux regards que deux, pour cinq introduits autrefois dans le pays. Les raisons que nous venons d'exposer ne rendant pas compte de l'état de choses retracé par nous, il faut chercher ailleurs les causes de son existence.

    Différentes de croyance religieuse, de couleur, de degrés de latitude et de longitude, ces sociétés sont semblables seulement sous ce rapport, qu'elles ont été dépouillées du pouvoir de diversifier les travaux de leurs membres, de manière à développer leurs diverses individualités et à les rendre ainsi, propres à cette association sans laquelle l'homme ne peut obtenir le pouvoir de commander les services de la nature. Bornées entièrement à l'agriculture, elles ont été forcées d'en exporter les produits à leur état le plus grossier ; procédé qui implique l'épuisement du sol sur lequel elles doivent compter pour leur entretien, avec une diminution constante dans la rémunération des efforts humains. Sous l'empire de pareilles circonstances, le commerce dut nécessairement décliner, et la puissance du trafiquant et de celui qui transporte les produits, devaient s'accroître aussi inévitablement, tandis que le cultivateur deviendrait, de plus en plus, un pur instrument entre les mains de ceux qui vivaient uniquement de leur puissance d'appropriation. Il est évident que c'est là ce qu'il fait dans tous ces pays ; et l'on ne peut mettre en doute, un seul instant, que ce sont là les conséquences forcées d'un système qui cherche à empêcher l'association, et à diminuer le développement des facultés latentes de l'homme. En attribuant donc à ce système l'état de choses existant, nous obtenons une seule cause, importante et uniforme, à savoir : une politique tendant à la production de la barbarie, amenant les disettes et les épidémies, aboutissant à la ruine et à la mort, et donnant ainsi une apparence de vérité à la théorie de l'excès de population.

 

 

 

 

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