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1 novembre 2004 1 01 /11 /novembre /2004 10:58

 PRINCIPES DE LA SCIENCE SOCIALE
PAR M. H.-C. CAREY (De Philadelphie)

 

henry_charles_carey.jpg


TRADUITS EN FRANÇAIS PAR MM. SAINT-GERMAIN-LEDUC ET AUG. PLANCHE

  1861

 

 

 

 

 

CHAPITRE Ier :

DE LA SCIENCE ET DES MÉTHODES DE LA SCIENCE.

 

 

    § 3. — Distributions et divisions des connaissances par Bacon. Racines et branches de l'arbre de la science.

 


    « Les distributions et les divisions de la science, dit Bacon, dans son Novum Organum, ne sont pas semblables à plusieurs lignes qui se rencontrent à un angle, et ne se touchent que par un point ; mais aux branches d’un arbre aboutissant à une tige, laquelle a une certaine dimension et une somme d’intégrité et de continuité, avant d’arriver à la cessation de continuité et à la division en branches et mères-branches. Conséquemment, ajoute Bacon, il est à propos, avant d’aborder la première distribution, de créer et de constituer une science universelle sous le nom de Philosophia prima, ou philosophie sommaire, qui nous servira de voie principale ou commune, avant d’arriver à cet endroit où les voies se séparent et se partagent. »

    Préoccupé de l’ordre et de la division des sciences, et engagé ainsi qu’il l’était à les présenter au lecteur dans l’introduction de son ouvrage, Bacon n’a pas tenu son engagement : « La première partie de cette Introduction, qui comprend la division des sciences, nous manque, » dit son éditeur. Il nous soumet, à la place, une étude proportionnée à l’élucidation que le texte lui a paru exiger plutôt qu’un essai destiné à combler la lacune existante.

    On parle généralement des diverses branches de la science naturelle ; mais cette expression figurée comporte avec le sujet un parallélisme plus complet, puisqu’un arbre a non-seulement des branches, mais encore des racines. Celles-ci sont, à proprement parler, des branches souterraines constituant la base et le soutien de l’arbre, et fournissant la subsistance vitale de l’arbre qui se développe par, et avec ces racines elles-mêmes. Sa tige, ses branches, ses fleurs et ses fruits sont un aliment transformé, fourni par les racines, et les allusions que présente la figure sont bien en harmonie avec l’histoire naturelle du sujet que nous voulons développer.

    La racine centrale ou racine pivotante, ainsi que peut le voir le lecteur, représente la matière, avec ses qualités essentielles d’inertie, d’impénétrabilité, de divisibilité, et de force attractive. Les branches latérales représentent, d’une part, les forces mécaniques et chimiques, et de l’autre les forces végétales et animales, et, de ces racines qui servent à la subsistance de l’être, part la tige homme, ainsi composée quant à sa constitution naturelle. L’âme étant la vie occulte de l’organisation, ne peut se représenter, bien qu’elle se manifeste par son évidence propre dans les fleurs et les fruits, ou les émotions et les pensées qui dérivent de ses facultés.

    Nous avons maintenant la tige, c’est-à-dire l’homme « possédant une certaine dimension et une certaine somme d’unité et de continuité, avant d’arriver à se discontinuer et à se diviser » dans les divers embranchements de ses divers genres d’activité. Ces branches sont ses fonctions, qui se ramifient dans toutes leurs différences spéciales d’application. La première branche du côté matériel est la physique, ainsi qu’on l’a représenté dans la figure. Ses ramifications sont l’histoire naturelle et la chimie — les masses et les atomes ; et les rejetons sont la mécanique et la dynamique chimique, l’une étant l’action des masses et l’autre celle des atomes.

    La branche principale, du côté vital de l’arbre, et qui s’élève un peu au-dessus de la physique, doit être nécessairement l’organologie, qui forme d’abord une branche secondaire, la science des êtres végétaux, ou la phytologie, et d’où nait la physiologie végétale ; et secondairement la science des êtres animaux, ou la zoologie qui conduit à la biologie, ou la science de la vie.

    Si nous suivons la tige dans l’ordre naturel du rang et du développement successif, nous voyons qu’elle nous présente la science sociale, qui se divise en jurisprudence et économie politique, en même temps que, du côté correspondant, la branche principale, la psychologie, se ramifie en éthique et en théologie ; et enfin l’arbre est couronné à son sommet par l’intuition, qui est comme la branche matérielle, et l’inspiration qui est comme la branche vitale. Ces sciences, placées au point le plus élevé et que nous avons nommées en dernier lieu, sont exactement la source de l’autre science ou des autres sciences auxquelles Bacon fait allusion, et qu’il place au-dessus de la métaphysique lorsqu’il s’exprime en ces termes : « Quant au point culminant, la loi suprême de la nature, nous ignorons si les recherches de l’homme peuvent y atteindre, » c’est-à-dire de façon à coordonner et à disposer dans un ordre méthodique ses enseignements.

    Dans ce plan de la science des choses, il n’y a place ni pour la logique, ni pour les mathématiques, sciences qui régissent respectivement l’esprit et la matière. Aucune d’elles n’appartient à l’histoire naturelle, toutes deux n’étant que de simples instruments qui servent à étudier la nature.

    Historiquement, les branches placées à la cime de l’arbre de la science, comme celles de tous les autres arbres, sont les premières produites ; bientôt paraissent les branches placées immédiatement au-dessous, mais qui viennent plus tard à maturité, les instincts de religion et de raison apparaissant dans toute leur vigueur dès l’enfance des races. La science sociale, la métaphysique, se développent, la première nécessairement, et la seconde spontanément, aussitôt que les sociétés se forment et que s’éveille la réflexion ; et elles donnent bientôt naissance à des fleurs et à des fruits ; c’est-à-dire à la musique, à la poésie, aux beaux-arts, à la logique, aux mathématiques et à ces généralités de la vérité spéculative qui sont les produits de l’imagination et de la réflexion. La correspondance entre la figure choisie et les faits à éclairer nous semble complète.

    Avec le temps, les branches les plus rapprochées de la terre, plus matérielles dans leur substance et plus dépendantes de l’observation, acquièrent du développement dans leur plus grande diversité d’usage. Les sciences qui s’appliquent à la substance, aux objets naturels, croissent et se ramifient d’une façon presque indéfinie ; la philosophie physique et l’organologie, dans leurs dépendances, poussant, pour ainsi dire, dans toutes les directions suivies par l’observation et l’expérience, d’abord dominées par l’ombre des branches spéculatives placées au-dessus d’elles, mais toujours vivifiées par certaines branches spéculatives ; tandis qu’à leur tour elles reconnaissent ce service en leur fournissant une force substantielle, en modifiant et corrigeant leur développement à mesure qu’il a lieu.

    Telle est l’histoire de la science et telle est l’explication de ses divisions, de sa succession et de sa coordination successives ; elle représente la nature composée de l’homme, les sources de ses facultés et l’ordre de leur développement.

 

 

 


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