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1 novembre 2004 1 01 /11 /novembre /2004 09:00

 

Franklin Delano ROOSEVELT
Président des États-Unis

 


SUR

LA BONNE VOIE

(ON OUR WAY)


New-Deal-NRA.jpg 

 


Traduit de l'Anglais par
PIERRE DUTRAY

 

1934


Les Éditions
DENOËL ET STEELE
19, rue Amélie, 19
PARIS

 

 

 

 

    CHAPITRE II

    A strictement parler, la crise bancaire n'a duré qu'une semaine. Au cours de la deuxième semaine, à partir du moment où les banques, jour après jour, rouvraient leurs guichets et que de longues files de déposants remettaient leur argent en dépôt, le point le plus critique de la crise bancaire était passé.

    Mais le mot « crise » visait bien autre chose encore que les banques; il comprenait toute l'armature économique et, donc, sociale de notre pays. C'était une crise qui atteignait les fondements de notre agriculture, de notre commerce et de notre industrie; c'était une crise qui couvait depuis une génération entière et qui, depuis trois ans et demi, avait éclaté au grand jour. On ne pouvait y porter remède que par une organisation méthodique, par un contrôle exact de l'armature économique. On ne pouvait la guérir en une semaine, en un mois, en une année. Elle exigeait une longue série de nouvelles lois, de nouveaux services administratifs. Elle nécessitait des mesures particulières dans chacun des domaines où elle sévissait; mais l'ensemble de ces mesures devait obéir à un vaste plan clairement établi. Nous faisions appel, dans la plupart des cas, à la bonne volonté et à la compréhension du peuple. Nous ne pouvions plus revenir à la situation de jadis.

    Il est intéressant de noter que le parti national démocrate avait envisagé plusieurs de ces mesures dans son programme électoral de 1932. Je pus, en conscience, donner mon assentiment complet à cette plate-forme et en développer les desseins lors de ma campagne. Mais les campagnes ont tendance à revêtir le caractère des débats et des discussions, si bien qu'une conception approfondie et stable du plan d'ensemble (quand il y en a un) est souvent perdue.

    Pourtant, derrière les plate-formes et les discours, peut et devrait résider une philosophie du Gouvernement. Lorsqu'ils sont réunis, l'objectif réel apparaît.

    Un mois avant l'inauguration, j'avais senti que le Congrès, lors de la session extraordinaire, qui devrait se tenir un certain temps en avril, pourrait aborder mon programme d'ensemble. Cela aurait donné au nouveau Gouvernement l'occasion de se familiariser avec la machine administrative et de perfectionner programme législatif proposé. La crise bancaire, cependant, fit table rase de ce projet. Je compris rapidement que, puisque le Congrès se trouvait déjà réuni en session et voyait clairement les nécessités de la situation, il serait beaucoup plus profitable pour le Congrès et pour le Président, de traiter immédiatement les propositions plus importantes du « New Deal ».

    Le message suivant au Congrès (un des plus Courts), répétait presque mot pour mot un vœu de la plate-forme démocratique. Il fut envoyé le 13 mars. Il est suffisamment éloquent par lui-même :

 

 

 

    « Je recommande au Congrès de voter une loi qui modifiera immédiatement la loi Volstead et rendra légale la fabrication et la vente de la bière et autres boissons titrant à un degré d'alcool autorisé par la Constitution. Ceci afin de procurer au Gouvernement, par l'imposition de droits importants sur la fabrication et la vente de ces boissons, un revenu rationnel dont le besoin se fait vivement sentir. J'estime qu'il est de la plus haute importance d'agir vite en ce moment. »

 

 

 

    Dès lors le programme continua à se dérouler. Un des problèmes les plus difficiles au point de vue technique avait été le rétablissement du pouvoir d'achat de la population agricole du pays. Plusieurs expériences avaient été tentées sans succès. Les fermiers eux-mêmes n'étaient pas d'accord. Lorsque j'étais Gouverneur de New-York, j'avais ressenti un grand orgueil en amenant les fermiers de mon Etat à adopter une politique agricole générale. Les différents groupes agricoles avaient travaillé, pour ainsi dire, dans un accord unanime, à mettre sur pied un programme d'Etat, et ce programme envisageait non seulement les problèmes immédiats de la production et des débouchés mais encore des desseins à longue portée, un projet d'exploitation permanente du sol tout entier.

    Il n'y avait pas eu de plan national. Une tentative d'achat des excédents des récoltes avec l'argent du Gouvernement s'était traduite finalement par des pertes désastreuses. Pourtant nous devions régler cette question des excédents.

    Sous la direction du Secrétaire de l'Agriculture, M. Wallace, nous tînmes un grand nombre de conférences avec les chefs des exploitations agricoles et avec les membres du Sénat et de la Chambre des Représentants qui s'étaient livrés à une étude approfondie du sujet. Nous mîmes ainsi sur pied une loi d'adaptation agricole; quoique de caractère expérimental, elle s'attaquait à la racine même de la surproduction. II en résulta le message suivant au Congrès en date du 16 mars. Nous envisagions deux points : réduction des surfaces ensemencées et aide aux fermiers vivant sous la menace des hypothèques et de la perte de leurs demeures.

 

 

 

    Au Congrès :

    « Au moment où vous et moi unissons nos efforts dans cet état de crise pour mettre de l'ordre dans nos banques et pour obtenir un équilibre de nos dépenses fédérales ordinaires et de nos revenus, j'estime qu'il est d'une égale importance de prendre simultanément d'autres mesures sans attendre une prochaine réunion du Congrès. L'une d'elles, précise et d'ordre constructif, revêt une importance spéciale dans notre programme de redressement national.

    « Elle a trait à l'agriculture et cherche à augmenter le pouvoir d'achat de nos fermiers et la vente des articles fabriqués dans nos agglomérations industrielles; et, en même temps, à diminuer fortement le poids des hypothèques agricoles et à accroître la valeur foncière des emprunts agricoles effectués par nos établissements bancaires.

    « Après une étude approfondie et une large consultation sur les points évoqués, nous avons abouti à une mesure qui promet de bons résultats. Je vous dis franchement que nous suivons un sentier nouveau, qui n'a jamais été foulé, mais je vous dirai, avec une égale franchise, qu'une situation sans précédent exige la mise à l'essai de méthodes nouvelles pour soulager l'agriculture. Si le Gouvernement entreprend cet essai loyalement et si cette expérience n'amène pas les résultats espérés, je serai le premier à le reconnaître et à vous en aviser.

    « Les mesures législatives proposées doivent être appliquées dès maintenant pour la bonne raison que les récoltes du printemps seront bientôt semées et que, si nous attendons encore un mois ou six semaines, l'influence de ces mesures sur le prix des récoltes de cette année sera nulle.

    « En outre, si on agit vite en ce moment, les Etats-Unis seront mieux à même de discuter le problème de l'excédent de la production agricole mondiale, problème que l'on traitera à la Conférence économique mondiale.

    « Il est extrêmement malaisé de caractériser chaque recommandation ou loi du printemps 1933 en les classant dans des rayons différents : « secours », « finance », « agriculture » ou « industrie ». Par exemple, les mesures prises pour le redressement agricole devaient produire un effet immédiat en introduisant l'argent liquide dans les régions agricoles; elles devaient également empêcher la perte des habitations; mais, en même temps, elles comportaient des aperçus plus larges, à longue échéance : l'exploitation du sol, le contrôle des excédents nationaux, la conclusion de traités internationaux destinés à épuiser le surplus de la production mondiale et la création d'une consommation soutenue des produits industriels fabriqués dans les villes. »

 

 

 

    La seconde mesure envisagée avait pour objectif de fournir du travail à 300.000 jeunes gens et de leur faire quitter les rues des villes et les chaussées d'Etat, par la création du « Civilian Conservation Corps ». Par la même occasion noua faisions deux autres choses : nous envoyions la majeure partie des salaires de ces garçons à leurs familles et nous utilisions ce travail pour la conservation de nos forêts dont nous accroissions et améliorions l'exploitation; nous supprimions ainsi les effets destructeurs des inondations et nous empêchions l'érosion du sol. De plus, je puis l'ajouter, nous contribuions à former le caractère de la génération future.

    Je pense que le message suivant du 21 mars, qui se traduisit par la création des camps du « Civilian Conservation Corps », justifie non seulement la nécessité des secours, mais encore un projet d'une portée plus ample, intéressant la nation tout entière :

 

 

 

    « Notre programme de restauration exige essentiellement que des mesures soient immédiatement prises pour venir en aide au chômage. Si l'on aborde le problème de plein front, nous nous apercevons qu'il faut prendre trois sortes de mesures.

    « La première est d'enrôler désormais des travailleurs par l'intermédiaire du Gouvernement fédéral; ils seront enrôlés aussitôt que possible dans les services publics, sans que l'on tienne compte des statuts ordinaires ou des règles habituelles du travail.

    « La seconde mesure envisage l'octroi aux Etats de fonds pour la reprise du travail.

    « La troisième mesure comporte un vaste programme d'entreprises de travaux publics.

    « Pour cette dernière, j'étudie maintenant les nombreux projets qui m'ont été soumis et les questions d'ordre financier qui y sont adjointes. Je ferai bientôt au Congrès des recommandations précises à ce sujet.

    « En ce qui concerne l'octroi aux Etats de fonds d'aide aux chômeurs, je vous avertis que les fonds existants seront épuisés en mai. En conséquence, et vu que de nombreux Etats doivent encore continuer à recevoir des subventions du Gouvernement fédéral, nous devons mettre sur pied un nouveau projet de loi prévoyant des crédits budgétaires, avant la fin de cette session extraordinaire.

    « J'estime nécessaire qu'un organisme fédéral simple coordonne et contrôle ces octrois de fonds. En conséquence, je demande que vous nommiez un administrateur fédéral des secours, qui aurait pour office d'examiner les demandes et d'en contrôler l'efficacité et l'utilisation rationnelle.

    « Toutefois, la première des mesures que je viens d'énumérer peut et devrait être appliquée immédiatement. Je propose de constituer un corps civil chargé de travaux simples, sans rapport avec les travaux normaux, qui s'occuperait uniquement du reboisement, des travaux destinés à prévenir l'érosion du sol et les inondations, et de projets analogues. J'attire votre attention sur le fait que ce mode de travail possède une valeur précise et efficace, non seulement parce qu'il empêche maintenant de lourdes pertes financières, mais parce qu'il contribue à assurer pour une longue échéance la prospérité nationale. Ce fait est confirmé par les nouvelles que nous recevons aujourd'hui: les inondations de l'Ohio et d'autres fleuves ont causé des dégâts considérables.

    « La surveillance et la direction de ce travail peuvent être assumées par les rouages actuels des  Ministères du Travail, de l'Agriculture, de la Guerre et de l'Intérieur.

    « J'estime que, si vous me donnez l'autorité nécessaire pour agir dans les deux semaines prochaines, 250.000 hommes pourront trouver temporairement du travail, pour le début de l'été.

    « Je ne sollicite pas immédiatement de nouveaux fonds. II suffira pendant plusieurs mois d'user du disponible, affecté maintenant aux travaux publics.

    « Cette entreprise est une partie de notre politique nationale. Elle conservera nos ressources naturelles si précieuses. Elle donnera des dividendes aux générations présentes et futures. Elle amènera des améliorations dans les domaines de la nation et de l'Etat qui ont été bien oubliés au cours de ces quelques années de développement industriel.

    « Ce qui importe toutefois davantage que les gains matériels, c'est la valeur morale et spirituelle de ce travail. L'énorme majorité des chômeurs américains qui errent maintenant dans les rues et qui reçoivent des secours des particuliers ou des communes, préférerait infiniment reprendre le travail. Nous pouvons embrigader un nombre considérable de ces chômeurs dans des cadres sains. Nous pouvons supprimer, dans une certaine limite tout au moins, la menace qu'une oisiveté forcée fait peser sur la stabilité morale et spirituelle de la nation. Ce n'est pas la guérison du chômage mais c'est un premier pas important dans la voie du redressement. Je demande son adoption. »

 

 

 

    La mobilisation du C. C. C. commença immédiatement et continua énergiquement. Au premier juillet, 300.000 jeunes gens travaillaient dans des camps et recevaient un salaire dont une grande partie allait aider leurs familles.


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