29 mars 2007
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Le Cantique des Cantiques de la bible, ici
Le corps de la femme est un poème que le Seigneur Dieu écrivit dans le grand album de la nature, étant poussé par l'Esprit.
Oui, l'heure était favorable; Dieu fut magnifiquement inspiré; il maîtrisa avec le plus grand art la matière réfractaire et rebelle.
De vrai, le corps de la femme est le Cantique des cantiques de la poésie; ces membres sveltes et blancs sont des strophes merveilleuses.
O quelle idée divine dans ce cou resplendissant, sur lequel se balance une petite tête, la pensée capitale toute bouclée !
Les boutons de rose du sein sont limés comme une épigramme; la césure qui le partage est ineffablement ravissante.
Le parallélisme des hanches trahit le créateur plastique; la proposition incidente, avec sa feuille de figuier, est aussi un beau passage.
Ce n'est point un poème abstrait, il a de la chair et des os, des pieds et des mains; il rit, il donne des baisers avec des lèvres bien rimées.
Ici respire la vraie poésie, grâce dans tous les mouvements, et le poème porte au front le sceau de la perfection.
Je veux te louer, Ô Seigneur, et t'adorer dans la poudre. Auprès de toi, divin poète, nous ne sommes que des gâte-métiers.
Je veux m'abîmer. Ô Seigneur, dans les splendeurs de ton poème; je consacre à cette étude mes jours, et aussi mes nuits.
Oui, nuit et jour je l'étudie; je ne veux pas perdre un moment: mes jambes deviennent si minces! C'est de trop étudier.
Henri Heine
Whistler, Portrait de Madame Frances Leyland (1874)
Oui, l'heure était favorable; Dieu fut magnifiquement inspiré; il maîtrisa avec le plus grand art la matière réfractaire et rebelle.
De vrai, le corps de la femme est le Cantique des cantiques de la poésie; ces membres sveltes et blancs sont des strophes merveilleuses.
O quelle idée divine dans ce cou resplendissant, sur lequel se balance une petite tête, la pensée capitale toute bouclée !
Les boutons de rose du sein sont limés comme une épigramme; la césure qui le partage est ineffablement ravissante.
Le parallélisme des hanches trahit le créateur plastique; la proposition incidente, avec sa feuille de figuier, est aussi un beau passage.
Ce n'est point un poème abstrait, il a de la chair et des os, des pieds et des mains; il rit, il donne des baisers avec des lèvres bien rimées.
Ici respire la vraie poésie, grâce dans tous les mouvements, et le poème porte au front le sceau de la perfection.
Je veux te louer, Ô Seigneur, et t'adorer dans la poudre. Auprès de toi, divin poète, nous ne sommes que des gâte-métiers.
Je veux m'abîmer. Ô Seigneur, dans les splendeurs de ton poème; je consacre à cette étude mes jours, et aussi mes nuits.
Oui, nuit et jour je l'étudie; je ne veux pas perdre un moment: mes jambes deviennent si minces! C'est de trop étudier.
Henri Heine
Whistler, Portrait de Madame Frances Leyland (1874)