3 février 2007
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Les livres manuscrits enluminés possèdent un charme bien particulier. C'est souvent avec émotion que ce passé retrouvé s'ouvre à nous. On parle de manuscrits enluminés, de manuscrits à miniatures, et même de manuscrits à peintures, comme le font certains spécialistes, puisque l'artiste chargé de cette part de l'oeuvre était nommé pictor au Moyen Âge, pour le distinguer du scriptor (scribe, ou copiste) chargé de la seule copie du texte. Il faut s'imaginer l'artisan copiste ou le scribe méticuleux reproduisant dans le silence des monastères et des ateliers les textes des Saintes Ecritures. Que de travail et de patience!
Les enluminures possèdent, à mon avis, un charme supplémentaire, quand l'écrit rencontre l'art, un art plastique riche et minutieux. Par chance, ces oeuvres uniques ont conservé leurs couleurs, car protégés dans les pages des livres, à l'abri de la lumière, de l'air et de la poussière.
Quand on découvre ces bijoux, il est impossible de ne pas admirer l'audace, l'énergie créatrice, le génie inventif des maîtres enlumineurs qui firent progresser l'art en dépit des contraintes imposées (formation, modèles, commandes, tradition...)
Autre point important: l'enluminure est une forme d'art facilement transportable. Les manuscrits enluminés voyagèrent dans toute l'europe, diffusant l'art et le savoir, faisant connaître les goûts, les idées et les styles nouveaux. La miniature nous en dit long sur la vie quotidienne de son temps. Grâce à ces ouvrages illustrés, nous savons comment les gens s'habillaient, se soignaient, décoraient leurs demeures, ce qu'ils mangeaient, comment ils combattaient. Ce sont des siècles d'histoire que nous avons sous les yeux, l'art de l'enluminure "éclaire les siècles obscurs".
Je vous laisse maintenant découvrir quelques-unes de ces précieuses perles, belles et touchantes.
Annonciation, vers 1450
Nativité, idem
Nouveau testament, vers 1350, avec en haut, l'Annonciation, la Nativité, la Crucifixion, la Vierge et Jean, la Résurrection, la descente aux enfers et en bas la Cène.
Une rose, Le livres des simples médecines, vers 1450
L'estrif de Vertu et de fortune, fin XV siècle. Jean Fouquet.
La Vertu et la fortune exposent leurs avantages devant la Raison. Aux pieds de la Fortune (à droite), une chouette, symbole de la mort, et au-dessus, une ruine sombre. Sa robe arc-en-ciel symbolise ici son inconstance. A gauche se tient la Vertu, qui a à ses pieds un paon, symbole d'éternité et de renaissance. Derrière s'élève un beau château couronnant un rocher. Cette dispute sur le destin de l'homme et le sens moral se déroule sur une terre merveilleuse, lumineuse. La Raison, par un mouvement de la tête semble indiquer qu'elle penche en faveur de la Vertu.
Détail
La fuite en Egypte, vers 1470
Le Christ rencontrant Marthe et Marie, vers 1490
Bataille dans la montagne, 1438