13 novembre 2006
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Autres poésies et textes de Shelley, ici.
(...) L'Homme! oh, ne dites pas les hommes! Chaine qui relie la pensée,
L'amour et la force indivisibles,
Imposant sa loi aux éléments avec une vigueur adamantine;
Comme le soleil régit, tyran au regard impérieux,
La république indocile des planètes, au cours capricieux,
S'efforçant de gagner les libres solitudes du ciel.
L'Homme, âme unique et harmonieuse faite d'âmes multiples
Dont la nature même est la loi, propre
Où toutes choses se confondent comme les fleuves dans la mer;
Dont les actes familiers sont embellis par l'amour;
En qui labeur, douleur, chagrin, dans le vert bosquet de la vie,
Se jouent comme des fauves apprivoisés, dont nul ne soupçonnait la douceur!
Sa volonté, avec toutes les passions basses, les joies mauvaises
Et les soucis égoïstes qui en sont les tremblants satellites,
Guide funeste, mais puissance souveraine
Est comme une nef aux ailes de tempête, dont l'amour
Tient le gouvernail, au milieu des vagues qui n'osent l'engloutir
Forçant les rivages les plus sauvages de la vie à reconnaître son empire.
Tout l'univers confesse sa force. A travers la froide matière
Du marbre et de la couleur, ses rêves s'entrelacent,
Soies brillantes, dont les mères tissent les robes de leurs enfants;
Son langage est un hymne Orphique perpétuel,
Dominant d'une harmonie subtile une multitude
De pensées et de formes, qui, sans lui, n'auraient ni figure ni sens.
L'éclair est son esclave; les cieux les plus lointains
Lui livrent leurs étoiles; comme un troupeau de moutons,
Elles passent devant ses yeux, sont dénombrées, et poursuivent leur ronde!
La tempête est son coursier, il chevauche les airs;
L'abîme crie, de ses profondeurs béantes : " Ciel, te reste-t-il des secrets?
L'homme arrache mes voiles; je n'en ai plus" (...)
(...) Douceur, Vertu, Sagesse, Endurance,
Scellent cette assurance inébranlable
Qui referme l'Enfer sur les forces de la Destruction;
Et si, d'une main mal assurée, l'Éternité,
Mère des actes et des heures sans nombre, libérait
Le serpent dont les anneaux la menacent,
Voici les paroles magiques qui restaureront l'empire de l'esprit
Et l'arracheront aux rets de la Fatalité;
Souffrir des maux ressentis, par l'Espoir même, comme infinis;
Pardonner des crimes plus noirs que la nuit ou la mort;
Mettre au défi un Pouvoir qui semble omnipotent;
Aimer et endurer; espérer, jusqu'à ce que l'Espoir
Crée de son propre écroulement l'avenir qu'il contemple;
Ne changer, n'hésiter, ni ne se repentir;
Ceci, comme ta gloire, Titan, est être
Bon, grand, joyeux, beau et libre;
Ceci seul est Vie, Joie, Empire, et Victoire.
Prométhée délivré -extraits-
(...) L'Homme! oh, ne dites pas les hommes! Chaine qui relie la pensée,
L'amour et la force indivisibles,
Imposant sa loi aux éléments avec une vigueur adamantine;
Comme le soleil régit, tyran au regard impérieux,
La république indocile des planètes, au cours capricieux,
S'efforçant de gagner les libres solitudes du ciel.
L'Homme, âme unique et harmonieuse faite d'âmes multiples
Dont la nature même est la loi, propre
Où toutes choses se confondent comme les fleuves dans la mer;
Dont les actes familiers sont embellis par l'amour;
En qui labeur, douleur, chagrin, dans le vert bosquet de la vie,
Se jouent comme des fauves apprivoisés, dont nul ne soupçonnait la douceur!
Sa volonté, avec toutes les passions basses, les joies mauvaises
Et les soucis égoïstes qui en sont les tremblants satellites,
Guide funeste, mais puissance souveraine
Est comme une nef aux ailes de tempête, dont l'amour
Tient le gouvernail, au milieu des vagues qui n'osent l'engloutir
Forçant les rivages les plus sauvages de la vie à reconnaître son empire.
Tout l'univers confesse sa force. A travers la froide matière
Du marbre et de la couleur, ses rêves s'entrelacent,
Soies brillantes, dont les mères tissent les robes de leurs enfants;
Son langage est un hymne Orphique perpétuel,
Dominant d'une harmonie subtile une multitude
De pensées et de formes, qui, sans lui, n'auraient ni figure ni sens.
L'éclair est son esclave; les cieux les plus lointains
Lui livrent leurs étoiles; comme un troupeau de moutons,
Elles passent devant ses yeux, sont dénombrées, et poursuivent leur ronde!
La tempête est son coursier, il chevauche les airs;
L'abîme crie, de ses profondeurs béantes : " Ciel, te reste-t-il des secrets?
L'homme arrache mes voiles; je n'en ai plus" (...)
(...) Douceur, Vertu, Sagesse, Endurance,
Scellent cette assurance inébranlable
Qui referme l'Enfer sur les forces de la Destruction;
Et si, d'une main mal assurée, l'Éternité,
Mère des actes et des heures sans nombre, libérait
Le serpent dont les anneaux la menacent,
Voici les paroles magiques qui restaureront l'empire de l'esprit
Et l'arracheront aux rets de la Fatalité;
Souffrir des maux ressentis, par l'Espoir même, comme infinis;
Pardonner des crimes plus noirs que la nuit ou la mort;
Mettre au défi un Pouvoir qui semble omnipotent;
Aimer et endurer; espérer, jusqu'à ce que l'Espoir
Crée de son propre écroulement l'avenir qu'il contemple;
Ne changer, n'hésiter, ni ne se repentir;
Ceci, comme ta gloire, Titan, est être
Bon, grand, joyeux, beau et libre;
Ceci seul est Vie, Joie, Empire, et Victoire.