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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 23:11

   Alors que le quarantième anniversaire de l'alunissage de l'équipage d'Appolo 11 approche, permettez-moi de vous offrir l'extraordinaire discours de John Fitzgerald Kennedy, donné le 12 septembre 1962 à Houston sous un soleil de plomb, devant une population rassemblée sur le stade de football de l'université de Rice, Houston, Texas.

Le 12 septembre 1962, c'est en quelque sorte le jour où les Etats-Unis ont décidé d'emmener l'humanité dans l'espace.

Vous trouverez ci-dessous la vidéo intégrale de ce discours en anglais, suivi de la traduction de votre serviteur, qui s'est donné un peu de mal, merci.

Joyeux anniversaire, et une pensée à Philippe Jamet.



Discours à l’université Rice sur l’effort spatial de la nation.
Président John F. Kennedy



Houston, Texas, 12 septembre 1962   

    Président Pitzer, monsieur le vice-président, gouverneur, membre du congrès Thomas, sénateur Wiley, et membre du congrès Miller, monsieur Webb, monsieur Bell, messieurs les scientifiques, distingués invités, et mesdames et messieurs :


    J’apprécie que votre président ait fait de moi un professeur associé honoraire, et je vous assure que ma première leçon sera très brève.

    Je suis enchanté d’être ici, et tout particulièrement en cette occasion.

    Nous sommes rassemblés dans cette université réputée pour son savoir, dans une ville remarquée pour son progrès, dans un état reconnu pour sa puissance, et nous nous trouvons avoir besoin des trois, car nous sommes assemblés en une heure de changement et de défi, en une décennie d’espoir et de peur, en un âge de connaissance autant que d’ignorance. Plus nos connaissances s’accroissent, plus notre ignorance apparaît au grand jour.

    Malgré le fait frappant que la plupart des plus grands scientifiques que le monde ait connu soient vivants et actifs de nos jours, malgré le fait que la population active scientifique de cette nation double tous les 12 ans en affichant un taux de croissance trois fois supérieur à celui de notre population générale, malgré tout cela, la vaste étendue de l’inconnu, des questions sans réponse et de l’inachevé continue à être largement supérieure à notre compréhension collective.

    Nul ne peut entièrement saisir quelle distance nous avons parcourue, ni à quelle vitesse ; mais condensez, si vous le voulez bien, les 50 000 ans de l’histoire humaine connue en une période d’un demi-siècle seulement. En ces termes, nous en savons très peu sur les 40 premières années, si ce n’est qu’à la fin de celles-ci l’homme évolué avait appris à se servir de la peau des animaux pour se vêtir. Puis, il y a environ 10 ans, toujours en ces termes, l’homme émergea de ses grottes pour se construire d’autres types d’abri. Cela ne fait que cinq années que l’homme a appris à écrire et à utiliser un chariot à roues. Cela ne fait que deux ans que le Christianisme a pris son essor. L’imprimerie n’est apparue que cette année, et cela ne fait que deux mois, sur l’ensemble de cette durée de cinquante années de l’histoire humaine, que la machine à vapeur a fourni une nouvelle source de puissance.

    Newton explora la signification de la gravité. La lumière électrique, le téléphone, l’automobile et l’avion ne sont devenus disponibles que le mois dernier. Ce n’est que la semaine dernière que nous avons développé la pénicilline, la télévision et l’énergie nucléaire, et aujourd’hui, si le nouveau vaisseau spatial américain atteint Vénus, nous aurons littéralement atteint les étoiles avant ce soir minuit.

    C’est une vitesse à couper le souffle, et une telle vitesse ne peut éviter de créer de nouveaux malheurs tout en faisant disparaître les anciens, de nouvelles ignorances, de nouveaux problèmes, de nouveaux dangers. Assurément, les perspectives spatiales naissantes nous promettent des coûts élevés et de nombreuses épreuves, mais aussi d’immenses récompenses.

    C’est pourquoi il n’est pas surprenant que certains préféreraient que nous restions ici à nous reposer encore un peu, à attendre. Mais cette ville de Houston, cet état du Texas, ce pays des Etats-Unis ne furent pas construits par ceux qui attendaient, se reposaient, et regardaient vers le passé. Ce pays fut conquis par ceux qui allaient de l’avant – et il en sera de même de l’espace.

    William Bradford, écrivant en 1630 sur la fondation de la colonie de la baie de Plymouth, disait que toute œuvre grande et honorable s’accompagne de grandes difficultés, et que les deux doivent être entreprises et surmontées avec courage et responsabilité.

    Si cette histoire encapsulée de notre progrès nous apprend quelque chose, c’est que l’homme, dans sa quête de la connaissance et du progrès, est déterminé et ne peut être dissuadé. L’exploration spatiale ira de l’avant, que nous nous y joignions ou non, c’est une des plus grandes aventures de tous les temps, et aucune nation prétendant guider d’autres nations ne peut envisager de rester à la traîne dans la course à l’espace.

    Ceux qui nous précédèrent s’assurèrent que ce pays puisse chevaucher les premières vagues des révolutions industrielles, les premières vagues des inventions modernes et la première vague de l’énergie nucléaire, et cette génération n’a pas l’intention de sombrer dans les remous de l’âge de l’espace naissant. Nous avons l’intention d’y participer – nous avons l’intention d’en être les guides. Car les yeux du monde sont dorénavant tournés vers l’espace, vers la Lune et les planètes au-delà, et nous avons fait vœu de ne pas voir cet espace gouverné par l’étendard hostile de la conquête, mais par la bannière de la liberté et de la paix. Nous avons fait vœu de ne pas le voir rempli d’armes de destruction de masse, mais d’outils de connaissance et de compréhension.

    Cependant les vœux de cette nation ne peuvent être accomplis que si nous sommes premier et, par conséquent, nous avons bien l’intention de l’être. Pour faire bref, notre primauté scientifique et industrielle, nos espoirs de paix et de sécurité, nos obligations envers nous-mêmes autant qu’envers nos prochains, tout cela exige de nous cet effort, afin de résoudre ces mystères, de les résoudre pour le bien de tous les hommes, et de devenir la première parmi les nations voyageant dans l’espace.

    Nous hissons les voiles sur cette nouvelle mer car il s’y trouve de nouvelles connaissances à conquérir, et de nouveaux droits à gagner, et ils doivent êtres gagnés et utilisés pour le progrès de tous les peuples. Car la science spatiale, comme la science nucléaire et toutes les technologies, n’a pas de conscience propre. Qu’elle devienne une force bénéfique ou maléfique dépend de l’homme, et c’est seulement si les Etats-Unis occupent une position de prééminence que nous pouvons aider à décider si ce nouvel océan sera une mer de paix ou un nouveau théâtre de guerre terrifiant. Je ne dis pas que nous ne devrions – ou que nous ne devrons – nous préparer contre l’utilisation abusive hostile de l’espace, pas plus que nous ne nous préparons contre l’usage hostile de la terre et de la mer, mais je dis que l’espace peut être exploré et maîtrisé sans nourrir les feux de la guerre, sans répéter les erreurs que l’homme a commises en posant sa marque sur ce globe qui est le nôtre.

    Il n’y a ni querelle, ni préjudice, ni conflit national dans l’espace pour l’instant. Ses dangers sont hostiles à tous. Sa conquête mérite le meilleur de toute l’humanité, et ses opportunités de coopération pacifique pourraient bien ne jamais se représenter. Mais, diront certains, pourquoi la Lune ? Pourquoi en faire notre but ? Et ils pourraient tout aussi bien demander : pourquoi gravir la plus haute montagne ? Pourquoi, il y a trente-cinq ans, traverser l’Atlantique ? Pourquoi Rice joue contre Texas ?

    Nous choisissons d’aller sur la Lune. Nous choisissons d’aller sur la Lune, et de faire d’autres choses
encore, non parce que cela est facile, mais bien parce que cela est difficile, parce que ce but nous servira à organiser et à mesurer le meilleur de nos énergies et de nos capacités, parce que ce défi est celui que nous voulons accepter, celui que nous refusons de retarder, et celui que nous avons l’intention de remporter ; et les autres aussi.

    C’est pour ces raisons que je considère la décision prise l’an dernier de faire passer nos efforts spatiaux à la vitesse supérieure comme l’une des plus importantes de mon mandat à la présidence.

    Dans les dernières 24 heures, nous avons visité les bâtiments en cours de création en vue de la plus grande et plus complexe exploration de l’histoire de l’homme. Nous avons senti le sol trembler, l’air vibrer, lors du test d’une fusée d’accélération de la Saturn C-1, dont la puissance est plusieurs fois supérieure à celle de l’Atlas qui a lancé John Glenn, produisant une puissance équivalent à 10 000 automobiles ayant l’accélérateur au plancher. Nous avons vu le site où cinq moteurs-fusées F-1, chacun aussi puissant que les huit moteurs de la Saturn combinés, seront montés ensemble afin de construire la nouvelle fusée Saturn, qui sera assemblée dans un bâtiment en cours de construction à Cap Canaveral et aussi haut qu’un immeuble de 48 étages, aussi large qu’un quartier urbain, et aussi long que deux longueurs de ce terrain.

    Lors de ces derniers 19 mois, pas moins de 45 satellites ont circulé autour de la Terre. Près de 40 d’entre eux furent « fabriqués aux Etats-Unis d’Amérique », et était bien plus sophistiqués, transmettaient bien plus de connaissances aux peuples du monde, que ceux de l’Union Soviétique.

    Le vaisseau spatial Mariner actuellement en route vers Vénus est le plus compliqué des instruments de l’histoire de l’espace. La précision de ce voyage revient à faire atterrir entre les lignes du 40ème yard de ce stade un missile tiré depuis Cap Canaveral.

    Les satellites de positionnement aident nos navires à sécuriser leurs trajets. Les satellites Tiros nous ont transmis des alertes sans équivalent sur les ouragans et les tempêtes, et feront de même pour les feux de forêt et les icebergs.

    Nous avons connu des échecs, mais les autres aussi, même s’ils refusent de l’admettre. Et qu'ils évitent d'en faire étalage
.

    Ce qui est sûr, c'est que nous sommes dominés, et que nous serons dominés encore quelque temps en ce qui concerne les vols habités. Mais nous n’avons pas l’intention de rester derrière, et dans cette décade, nous rattraperons le retard et continuerons à avancer.

    Le progrès de notre science et de notre éducation sera enrichi par les nouvelles connaissances de notre univers et de notre environnement, par les nouvelles techniques d’étude, d’exploration et d’observation, par les nouveaux outils et ordinateurs pour l’industrie, la médecine, la maison aussi bien que l’école. Les institutions à vocation technologique, telles que Rice, engrangeront la récolte de ces gains.

    Et pour finir, l’effort spatial, par lui-même, pourtant encore dans l’enfance, a déjà créé un grand nombre de nouvelles entreprises, et des dizaines de milliers de nouveaux emplois. L’aérospatial et les industries apparentées génèrent de nouveaux besoins d’investissement et de personnels qualifiés, et cette ville, cet état, cette région, apporteront une large part de cette croissance. Ce qui était il y a peu encore l’avant-poste le plus éloigné de la vieille frontière de l’Ouest sera l’avant-poste le plus avancé de la nouvelle frontière de la science et de l’espace. Houston, votre ville de Houston, avec son centre de vol spatial habité, deviendra le cœur d’une grande communauté de scientifiques et d’ingénieurs. Durant les 5 prochaines années, l’Administration Nationale Aéronautique et Spatiale s’attend à doubler ici le nombre de scientifiques et d’ingénieurs, à augmenter ses dépenses de salaires et d’équipements à 60 millions de $ par an ; à investir environ 200 millions de $ dans des usines et des laboratoires ; et à diriger ou à contracter pour de nouveaux efforts spatiaux plus d’un milliard de $, à partir de ce centre, dans cette ville.

    C’est certain, tout cela nous coûte une énorme quantité d’argent. Le budget spatial de cette année est trois fois ce qu’il était en janvier 1961, et est supérieur aux budgets spatiaux combinés des huit dernières années. Ce budget est aujourd’hui de 5 400 millions de $ par an – une somme estomaquante –, bien qu’elle soit inférieure à ce que nous dépensons chaque année en cigarettes et cigares. Les dépenses spatiales augmenteront bientôt encore un peu, de 40 cents par personne et par semaine, à plus de 50 cents par semaine pour chaque homme, femme et enfant des Etats-Unis, car nous avons donné à ce programme une haute priorité nationale – même si je sais qu’il s’agit dans une certaine mesure d’un acte de foi et d’imagination, car nous ne savons pas quels bénéfices nous en tirerons –. Mais si je vous disais, mes chers concitoyens, que nous allons envoyer sur la Lune, à 300 000 kilomètres de la station de contrôle de Houston, une fusée géante de plus de 100 mètres de haut, la longueur de ce terrain de football, fabriquée avec de nouveaux alliages métalliques, dont certains n’ont pas encore été inventés, capable de supporter une chaleur et une pression plusieurs fois supérieures à ce qui a jamais été expérimenté, assemblée avec une précision supérieure à celle des meilleures montres, transportant tous les équipements nécessaires à la propulsion, au guidage, au contrôle, aux communications, à l’alimentation et à la survie, accomplir une mission jamais tentée, vers un corps céleste inconnu, puis que nous la ferons revenir sauve sur la Terre, où elle rentrera dans l’atmosphère à une vitesse de près de 40 000 kilomètres/heure, provoquant une température atteignant la moitié de celle qui règne à la surface du Soleil – presque aussi chaude que celle d’ici aujourd’hui (Rires)-, que nous voulons faire ceci, et le faire bien, et le faire les premiers avant que cette décade ce soit écoulée – alors nous devons être audacieux.


(Pause)


    C’est moi qui fait tout le travail ici ; n’hésitez pas à vous rafraîchir une minute.

 

(Rires)

    Bien, je pense que nous allons réussir tout ça, et je pense que nous devons payer pour ce qui doit l’être. Je ne pense pas que nous devons gaspiller de l’argent, mais je pense que nous devons réussir ce boulot. Et cela sera fait dans la décade des années soixante. Cela sera peut-être fait alors que certains d’entre vous seront encore à l’école dans ce collège ou cette université. Cela sera fait durant le mandat présidentiel d’une des personnes qui sont assises ici sur cette plate-forme. Mais cela sera fait. Et avant la fin de la décade.

    Je suis enchanté que cette université ait une part active à l’envoi d’un homme sur la Lune, dans le grand effort national des Etats-Unis d’Amérique.

    Il y a de nombreuses années, le grand explorateur britannique George Mallory, qui mourut sur le Mont Everest, s’entendit demander pourquoi il voulait le grimper. Il répondit : « parce qu’il est là ».

    Hé bien, l’espace est là, et nous allons le grimper, et les étoiles et les planètes sont là, et de nouveaux espoirs, de nouvelles connaissances, la paix sont là. C’est pourquoi, avant de nous embarquer, nous demandons la bénédiction de Dieu dans cette aventure, la plus hasardeuse, dangereuse et grande aventure vers laquelle l’homme ait jamais navigué.

    Merci.

(traduction de Jean-Gabriel Mahéo)

_________________________________________



Address at Rice University on the Nation's Space Effort

President John F. Kennedy
Houston, Texas
September 12, 1962


     President Pitzer, Mr. Vice President, Governor, Congressman Thomas, Senator Wiley, and Congressman Miller, Mr. Webb, Mr. Bell, scientists, distinguished guests, and ladies and gentlemen:

     I appreciate your president having made me an honorary visiting professor, and I will assure you that my first lecture will be very brief.

     I am delighted to be here and I'm particularly delighted to be here on this occasion.

     We meet at a college noted for knowledge, in a city noted for progress, in a State noted for strength, and we stand in need of all three, for we meet in an hour of change and challenge, in a decade of hope and fear, in an age of both knowledge and ignorance. The greater our knowledge increases, the greater our ignorance unfolds.

     Despite the striking fact that most of the scientists that the world has ever known are alive and working today, despite the fact that this Nation¹s own scientific manpower is doubling every 12 years in a rate of growth more than three times that of our population as a whole, despite that, the vast stretches of the unknown and the unanswered and the unfinished still far outstrip our collective comprehension.

     No man can fully grasp how far and how fast we have come, but condense, if you will, the 50,000 years of man¹s recorded history in a time span of but a half a century. Stated in these terms, we know very little about the first 40 years, except at the end of them advanced man had learned to use the skins of animals to cover them. Then about 10 years ago, under this standard, man emerged from his caves to construct other kinds of shelter. Only five years ago man learned to write and use a cart with wheels. Christianity began less than two years ago. The printing press came this year, and then less than two months ago, during this whole 50-year span of human history, the steam engine provided a new source of power.

     Newton explored the meaning of gravity. Last month electric lights and telephones and automobiles and airplanes became available. Only last week did we develop penicillin and television and nuclear power, and now if America¹s new spacecraft succeeds in reaching Venus, we will have literally reached the stars before midnight tonight.

     This is a breathtaking pace, and such a pace cannot help but create new ills as it dispels old, new ignorance, new problems, new dangers. Surely the opening vistas of space promise high costs and hardships, as well as high reward.

     So it is not surprising that some would have us stay where we are a little longer to rest, to wait. But this city of Houston, this State of Texas, this country of the United States was not built by those who waited and rested and wished to look behind them. This country was conquered by those who moved forward--and so will space.

     William Bradford, speaking in 1630 of the founding of the Plymouth Bay Colony, said that all great and honorable actions are accompanied with great difficulties, and both must be enterprised and overcome with answerable courage.

     If this capsule history of our progress teaches us anything, it is that man, in his quest for knowledge and progress, is determined and cannot be deterred. The exploration of space will go ahead, whether we join in it or not, and it is one of the great adventures of all time, and no nation which expects to be the leader of other nations can expect to stay behind in the race for space.

     Those who came before us made certain that this country rode the first waves of the industrial revolutions, the first waves of modern invention, and the first wave of nuclear power, and this generation does not intend to founder in the backwash of the coming age of space. We mean to be a part of it--we mean to lead it. For the eyes of the world now look into space, to the moon and to the planets beyond, and we have vowed that we shall not see it governed by a hostile flag of conquest, but by a banner of freedom and peace. We have vowed that we shall not see space filled with weapons of mass destruction, but with instruments of knowledge and understanding.

     Yet the vows of this Nation can only be fulfilled if we in this Nation are first, and, therefore, we intend to be first. In short, our leadership in science and in industry, our hopes for peace and security, our obligations to ourselves as well as others, all require us to make this effort, to solve these mysteries, to solve them for the good of all men, and to become the world's leading space-faring nation.

     We set sail on this new sea because there is new knowledge to be gained, and new rights to be won, and they must be won and used for the progress of all people. For space science, like nuclear science and all technology, has no conscience of its own. Whether it will become a force for good or ill depends on man, and only if the United States occupies a position of pre-eminence can we help decide whether this new ocean will be a sea of peace or a new terrifying theater of war. I do not say the we should or will go unprotected against the hostile misuse of space any more than we go unprotected against the hostile use of land or sea, but I do say that space can be explored and mastered without feeding the fires of war, without repeating the mistakes that man has made in extending his writ around this globe of ours.

     There is no strife, no prejudice, no national conflict in outer space as yet. Its hazards are hostile to us all. Its conquest deserves the best of all mankind, and its opportunity for peaceful cooperation many never come again. But why, some say, the moon? Why choose this as our goal? And they may well ask why climb the highest mountain? Why, 35 years ago, fly the Atlantic? Why does Rice play Texas?

     We choose to go to the moon. We choose to go to the moon in this decade and do the other things, not because they are easy, but because they are hard, because that goal will serve to organize and measure the best of our energies and skills, because that challenge is one that we are willing to accept, one we are unwilling to postpone, and one which we intend to win, and the others, too.

     It is for these reasons that I regard the decision last year to shift our efforts in space from low to high gear as among the most important decisions that will be made during my incumbency in the office of the Presidency.

     In the last 24 hours we have seen facilities now being created for the greatest and most complex exploration in man's history. We have felt the ground shake and the air shattered by the testing of a Saturn C-1 booster rocket, many times as powerful as the Atlas which launched John Glenn, generating power equivalent to 10,000 automobiles with their accelerators on the floor. We have seen the site where five F-1 rocket engines, each one as powerful as all eight engines of the Saturn combined, will be clustered together to make the advanced Saturn missile, assembled in a new building to be built at Cape Canaveral as tall as a 48 story structure, as wide as a city block, and as long as two lengths of this field.

     Within these last 19 months at least 45 satellites have circled the earth. Some 40 of them were "made in the United States of America" and they were far more sophisticated and supplied far more knowledge to the people of the world than those of the Soviet Union.

     The Mariner spacecraft now on its way to Venus is the most intricate instrument in the history of space science. The accuracy of that shot is comparable to firing a missile from Cape Canaveral and dropping it in this stadium between the the 40-yard lines.

     Transit satellites are helping our ships at sea to steer a safer course. Tiros satellites have given us unprecedented warnings of hurricanes and storms, and will do the same for forest fires and icebergs.

     We have had our failures, but so have others, even if they do not admit them. And they may be less public.

     To be sure, we are behind, and will be behind for some time in manned flight. But we do not intend to stay behind, and in this decade, we shall make up and move ahead.

     The growth of our science and education will be enriched by new knowledge of our universe and environment, by new techniques of learning and mapping and observation, by new tools and computers for industry, medicine, the home as well as the school. Technical institutions, such as Rice, will reap the harvest of these gains.

     And finally, the space effort itself, while still in its infancy, has already created a great number of new companies, and tens of thousands of new jobs. Space and related industries are generating new demands in investment and skilled personnel, and this city and this State, and this region, will share greatly in this growth. What was once the furthest outpost on the old frontier of the West will be the furthest outpost on the new frontier of science and space. Houston, your City of Houston, with its Manned Spacecraft Center, will become the heart of a large scientific and engineering community. During the next 5 years the National Aeronautics and Space Administration expects to double the number of scientists and engineers in this area, to increase its outlays for salaries and expenses to $60 million a year; to invest some $200 million in plant and laboratory facilities; and to direct or contract for new space efforts over $1 billion from this Center in this City.

     To be sure, all this costs us all a good deal of money. This year¹s space budget is three times what it was in January 1961, and it is greater than the space budget of the previous eight years combined. That budget now stands at $5,400 million a year--a staggering sum, though somewhat less than we pay for cigarettes and cigars every year. Space expenditures will soon rise some more, from 40 cents per person per week to more than 50 cents a week for every man, woman and child in the United Stated, for we have given this program a high national priority--even though I realize that this is in some measure an act of faith and vision, for we do not now know what benefits await us. But if I were to say, my fellow citizens, that we shall send to the moon, 240,000 miles away from the control station in Houston, a giant rocket more than 300 feet tall, the length of this football field, made of new metal alloys, some of which have not yet been invented, capable of standing heat and stresses several times more than have ever been experienced, fitted together with a precision better than the finest watch, carrying all the equipment needed for propulsion, guidance, control, communications, food and survival, on an untried mission, to an unknown celestial body, and then return it safely to earth, re-entering the atmosphere at speeds of over 25,000 miles per hour, causing heat about half that of the temperature of the sun--almost as hot as it is here today--and do all this, and do it right, and do it first before this decade is out--then we must be bold.

     I'm the one who is doing all the work, so we just want you to stay cool for a minute. [laughter]

     However, I think we're going to do it, and I think that we must pay what needs to be paid. I don't think we ought to waste any money, but I think we ought to do the job. And this will be done in the decade of the sixties. It may be done while some of you are still here at school at this college and university. It will be done during the term of office of some of the people who sit here on this platform. But it will be done. And it will be done before the end of this decade.

     I am delighted that this university is playing a part in putting a man on the moon as part of a great national effort of the United States of America.

     Many years ago the great British explorer George Mallory, who was to die on Mount Everest, was asked why did he want to climb it. He said, "Because it is there."

     Well, space is there, and we're going to climb it, and the moon and the planets are there, and new hopes for knowledge and peace are there. And, therefore, as we set sail we ask God's blessing on the most hazardous and dangerous and greatest adventure on which man has ever embarked.

     Thank you.

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