24 mai 2009
7
24
/05
/mai
/2009
22:24
Vous le savez peut-être, Vaclav Klaus est le président en exercice de la République Tchèque.
Vous le savez peut-être moins, Vaclav Klaus tient, pour la République Tchèque, la présidence du conseil des ministres de l'Union Européenne jusqu'en Juin 2009. Il a succédé à ce poste à Nicolas Sarkozy.
Vous l'aurez peut-être remarqué, on n'entend pas parler de lui. Nulle part. Sous Sarkoléon, c'était matin, midi et soir des nouvelles des merveilleuses initiatives de la présidence du conseil (ça fait très IVème république), mais sous Vaclav Klaus, rien ! Pas un bruit.
C'est que Vaclav Klaus déplaît très fortement aux experts et autres élites malthusiennes, financiaristes et mondialisantes. Son crime principal est de dénoncer depuis plusieurs années déjà la fraude du réchauffement global. Nous avons déjà parlé de lui sur ce blog.
Apparemment victime d'un black-out médiatique de la part de la presse européenne, c'est dans la presse asiatique qu'il exprime son opinion sur la mise en place des politiques de "relance verte" promues par Gordon Brown, Barack Obama et notre président de la République, dont les commissaires et députés européens veulent faire l'armature de la renaissance économique nécessaire.
Quoiqu'on pense de l'Europe actuelle, que la voix de son président ne puisse s'y exprimer si elle s'oppose aux dogmes malthusiens de Londres est en soit choquant. De plus, qui veut vivre dans l'économie de rationnement, qu'il dénonce, qu'implique cette "relance verte" ?
C'est pourquoi je suis allé chercher dans le Japan Times la tribune de Vaclav Klaus et que je vous l'ai traduite.
Bonne lecture.
Par Vaclav Klaus - Mercredi 20 mai 2009
PRAGUE – Je suis surpris par la manière dont, de nos jours, tant de gens en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs, en sont venus à soutenir des politiques s'appuyant sur l’hystérie généré par le réchauffement global, en particulier la législation « cap-and-trade » (limiter-et-échanger, NdT) de limitation des émissions de gaz à effet de serre et les subventions offertes aux sources d’énergie « vertes ». Je suis convaincu qu’il s’agit d’une stratégie erronée – non seulement à cause de l’incertitude autour des dangers que pourrait poser le réchauffement global, mais aussi à cause de la certitude des dommages que ces politiques visant à la réduction imposeront.
J’étais invité récemment à m’exprimer sur cette question lors d’une conférence à Santa-Barbara, Californie. Mon audience était composée de dirigeant du monde des affaires qui espéraient tirer profit des politiques cap-and-trade et des subventions aux énergies renouvelables et aux emplois « verts ». Mon conseil à leur attention fut de ne pas se laisser emporter par l’hystérie.
L’Europe a plusieurs années d’avance sur les Etats-Unis en ce qui concerne la mise en œuvre de politiques visant à atténuer le réchauffement global. Tout les pays membres de l’Union Européenne ont ratifié le protocole de Kyoto et adopté une grande variété de politiques visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à atteindre leurs objectifs prévus dans le protocole.
Ces politiques comprennent une initiative cap-and-trade connue sous le nom d’Emissions Trading Scheme (système d’échange des droits à émettre, NdT), l’augmentation des taxes sur les carburants, et d’ambitieux programmes de construction d’éoliennes et autres projets d’énergies renouvelables. Ces politiques furent lancées à une époque où l’économie de l’UE fonctionnait bien et – espérons-le – en parfaite connaissance du fait qu’elles auraient des coûts significatifs.
La crise financière mondiale et la récession économique soudaine qui nous frappent rendent clair deux choses. Premièrement, il sera difficile de s’offrir ces coûteuses nouvelles sources d’énergie. Deuxièmement, les politiques de rationnement énergétique tels les systèmes cap-and-trade seront un frein permanent à l’activité économique. Il y a une ironie dans le fait que ces politiques n’ont pas produit de réduction d’émissions, mais que celles-ci sont en chute depuis que l’économie mondiale est entrée en récession.
Pour moi, ayant été activement impliqué dans la transition de mon pays du communisme à la société libre et à l’économie de marché, ceci n’est pas une surprise. Les vieilles industries lourdes et obsolètes qui faisaient la fierté de nos régimes communistes furent fermées – pratiquement du jour au lendemain -, ne pouvant survivre à l’ouverture de l’économie. Le résultat en fut un déclin drastique des émissions de CO2.
Le secret de ces réductions d’émissions est le déclin économique. Dès que les économies de la République Tchèque et des autres pays d’Europe centrale et de l’Est furent reconstruites et recommencèrent à croître, les émissions recommencèrent naturellement à augmenter. Il devrait être clair pour tout le monde qu’il y a une très solide relation entre la croissance économique et l’utilisation d’énergie.
C’est pourquoi je suis stupéfait de voir des personnes avaler les arguments politiques très à la mode selon lesquels les politiques tels les cap-and-trade, les obligations gouvernementales et les subventions aux énergies renouvelables peuvent réellement être profitable à l’économie. Il est proclamé que les gouvernements, travaillant ensemble avec le monde des affaires, créeront une « économie des nouvelles énergies », que les milieux d’affaires qui s’y intéresseront en profiteront, et que tout le monde ne s’en portera que mieux.
Tout ceci n’est que fantaisie. Les cap-and-trades ne fonctionnent qu’en augmentant les prix énergétiques. Les consommateurs qui seront forcés de payer des prix élevés pour leur énergie, auront moins d’argent à dépenser pour d’autres choses. Si les compagnies particulières qui fourniront la très chère énergie « verte » pourront tirer leur épingle du jeu, l’effet économique net sera lui négatif.
Il est nécessaire de prendre du recul et de regarder l’ensemble. L’on peut faire des profits lorsque l’énergie est rationnée ou subventionnée, mais seulement au sein d’une économie à un niveau de croissance bas, voire négatif. Ce qui signifie que sur le long terme, tout le monde se battra pour une part de gâteau de plus en plus petite, bien plus petite en tous cas qu’elle n’aurait été sans le rationnement énergétique.
Tout cela n’augure rien de bon pour la croissance, ou pour nous sortir de la crise actuelle.
Vaclav Klaus est le président de la République Tchèque, qui tient la présidence du conseil des ministres de l’Union Européenne jusqu’en Juin 2009. Il est l’auteur de « La planète bleue dans des chaînes vertes – Est-ce le climat ou la liberté qui est en danger ? » © 2009 Project Syndicate
Vous le savez peut-être moins, Vaclav Klaus tient, pour la République Tchèque, la présidence du conseil des ministres de l'Union Européenne jusqu'en Juin 2009. Il a succédé à ce poste à Nicolas Sarkozy.
Vous l'aurez peut-être remarqué, on n'entend pas parler de lui. Nulle part. Sous Sarkoléon, c'était matin, midi et soir des nouvelles des merveilleuses initiatives de la présidence du conseil (ça fait très IVème république), mais sous Vaclav Klaus, rien ! Pas un bruit.
C'est que Vaclav Klaus déplaît très fortement aux experts et autres élites malthusiennes, financiaristes et mondialisantes. Son crime principal est de dénoncer depuis plusieurs années déjà la fraude du réchauffement global. Nous avons déjà parlé de lui sur ce blog.
Apparemment victime d'un black-out médiatique de la part de la presse européenne, c'est dans la presse asiatique qu'il exprime son opinion sur la mise en place des politiques de "relance verte" promues par Gordon Brown, Barack Obama et notre président de la République, dont les commissaires et députés européens veulent faire l'armature de la renaissance économique nécessaire.
Quoiqu'on pense de l'Europe actuelle, que la voix de son président ne puisse s'y exprimer si elle s'oppose aux dogmes malthusiens de Londres est en soit choquant. De plus, qui veut vivre dans l'économie de rationnement, qu'il dénonce, qu'implique cette "relance verte" ?
C'est pourquoi je suis allé chercher dans le Japan Times la tribune de Vaclav Klaus et que je vous l'ai traduite.
Bonne lecture.
Seule la pauvreté sortira victorieuse de la guerre contre le réchauffement global
Par Vaclav Klaus - Mercredi 20 mai 2009
PRAGUE – Je suis surpris par la manière dont, de nos jours, tant de gens en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs, en sont venus à soutenir des politiques s'appuyant sur l’hystérie généré par le réchauffement global, en particulier la législation « cap-and-trade » (limiter-et-échanger, NdT) de limitation des émissions de gaz à effet de serre et les subventions offertes aux sources d’énergie « vertes ». Je suis convaincu qu’il s’agit d’une stratégie erronée – non seulement à cause de l’incertitude autour des dangers que pourrait poser le réchauffement global, mais aussi à cause de la certitude des dommages que ces politiques visant à la réduction imposeront.
J’étais invité récemment à m’exprimer sur cette question lors d’une conférence à Santa-Barbara, Californie. Mon audience était composée de dirigeant du monde des affaires qui espéraient tirer profit des politiques cap-and-trade et des subventions aux énergies renouvelables et aux emplois « verts ». Mon conseil à leur attention fut de ne pas se laisser emporter par l’hystérie.
L’Europe a plusieurs années d’avance sur les Etats-Unis en ce qui concerne la mise en œuvre de politiques visant à atténuer le réchauffement global. Tout les pays membres de l’Union Européenne ont ratifié le protocole de Kyoto et adopté une grande variété de politiques visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à atteindre leurs objectifs prévus dans le protocole.
Ces politiques comprennent une initiative cap-and-trade connue sous le nom d’Emissions Trading Scheme (système d’échange des droits à émettre, NdT), l’augmentation des taxes sur les carburants, et d’ambitieux programmes de construction d’éoliennes et autres projets d’énergies renouvelables. Ces politiques furent lancées à une époque où l’économie de l’UE fonctionnait bien et – espérons-le – en parfaite connaissance du fait qu’elles auraient des coûts significatifs.
La crise financière mondiale et la récession économique soudaine qui nous frappent rendent clair deux choses. Premièrement, il sera difficile de s’offrir ces coûteuses nouvelles sources d’énergie. Deuxièmement, les politiques de rationnement énergétique tels les systèmes cap-and-trade seront un frein permanent à l’activité économique. Il y a une ironie dans le fait que ces politiques n’ont pas produit de réduction d’émissions, mais que celles-ci sont en chute depuis que l’économie mondiale est entrée en récession.
Pour moi, ayant été activement impliqué dans la transition de mon pays du communisme à la société libre et à l’économie de marché, ceci n’est pas une surprise. Les vieilles industries lourdes et obsolètes qui faisaient la fierté de nos régimes communistes furent fermées – pratiquement du jour au lendemain -, ne pouvant survivre à l’ouverture de l’économie. Le résultat en fut un déclin drastique des émissions de CO2.
Le secret de ces réductions d’émissions est le déclin économique. Dès que les économies de la République Tchèque et des autres pays d’Europe centrale et de l’Est furent reconstruites et recommencèrent à croître, les émissions recommencèrent naturellement à augmenter. Il devrait être clair pour tout le monde qu’il y a une très solide relation entre la croissance économique et l’utilisation d’énergie.
C’est pourquoi je suis stupéfait de voir des personnes avaler les arguments politiques très à la mode selon lesquels les politiques tels les cap-and-trade, les obligations gouvernementales et les subventions aux énergies renouvelables peuvent réellement être profitable à l’économie. Il est proclamé que les gouvernements, travaillant ensemble avec le monde des affaires, créeront une « économie des nouvelles énergies », que les milieux d’affaires qui s’y intéresseront en profiteront, et que tout le monde ne s’en portera que mieux.
Tout ceci n’est que fantaisie. Les cap-and-trades ne fonctionnent qu’en augmentant les prix énergétiques. Les consommateurs qui seront forcés de payer des prix élevés pour leur énergie, auront moins d’argent à dépenser pour d’autres choses. Si les compagnies particulières qui fourniront la très chère énergie « verte » pourront tirer leur épingle du jeu, l’effet économique net sera lui négatif.
Il est nécessaire de prendre du recul et de regarder l’ensemble. L’on peut faire des profits lorsque l’énergie est rationnée ou subventionnée, mais seulement au sein d’une économie à un niveau de croissance bas, voire négatif. Ce qui signifie que sur le long terme, tout le monde se battra pour une part de gâteau de plus en plus petite, bien plus petite en tous cas qu’elle n’aurait été sans le rationnement énergétique.
Tout cela n’augure rien de bon pour la croissance, ou pour nous sortir de la crise actuelle.
Vaclav Klaus est le président de la République Tchèque, qui tient la présidence du conseil des ministres de l’Union Européenne jusqu’en Juin 2009. Il est l’auteur de « La planète bleue dans des chaînes vertes – Est-ce le climat ou la liberté qui est en danger ? » © 2009 Project Syndicate