5 septembre 2008
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Voici un livre magnifique. Missa sine nomine est souvent présenté comme le dernier volet d'une trilogie débutée par Les enfants Jéromine I et II (livres eux aussi merveilleux mais hélas épuisés). Ernst Wiechert est un écrivain allemand, né le 18 mai 1887 dans la région de Sensburg en Prusse-Orientale, mort le 24 août 1950 à Stäfa en Suisse.
Comment, après une guerre terrible et destructrice, revenir à la vie? Comment garder confiance en l'espèce humaine quand le pire s'est produit? Qu'est ce qui peut finalement sauver l'humanité? Ce sont ces questions, celles d'un retour à la vie, que pose Ernst Wiechert, de façon simple, douce et poétique.
C'est un roman universel, intemporel, que n'importe qui peut s'approprier, car partout dans le monde cette question de la foi en l'homme est et sera posée. Dans ce beau livre, vous croiserez Mozart, un chanteur de negro spirituals, la nature majestueuse et bien sûr l'homme qui transforme et qui change.
4ème de couverture:
« Mais il semblait que, derrière le grand incendie du ciel, il vit quelque chose : il voyait ce qui chaque soir s'était révélé à lui plus nettement Peut-être pouvait-on appeler cela l'éternité de la vie. » Ce grand ciel embrasé qui sert de toile de fond à Missa sine nomme, c'est l'Allemagne vaincue de 1945, l'Allemagne « année zéro » qui survit dans les décombres. Dans un château dont il a hérité mais qui est occupé par les Américains, Amédée von Liljecrona retrouve ses deux frères qui ont fui la Prusse orientale occupée parles Russes. Il a passé les quatre dernières années de la guerre dans un camp de concentration « Je ne suis plus un chrétien, je suis un fauve. J'ai été dans la fosse aux bêtes, il ne faut plus me parler. » Missa sine nomine est le récit d'un retour parmi les hommes. Toute la profondeur et la beauté de ce livre naissent de l'impossibilité d'un retour progressif. Il faudra pour vivre à nouveau une véritable conversion à la vie. Une offrande sans nom.
Un autre fan de Wiechert, François Bayrou, qui parle ici des Enfants Jéromine:
"Le roman qui a accompagné toute ma vie, personne ne le connaît (Rires.) C’est un roman de minoritaire, dira-t-on. Le roman qui a accompagné toute ma vie est un roman allemand. Je regrette de ne pas parler allemand, ne serait-ce que pour pouvoir lire ce roman dans le texte. C’est un écrivain tout à fait extraordinaire qui s’appelle ErnstWiechert. Le plus grand roman de Wiechert –il y en a beaucoup de formidables- s’appelle Les enfants Jéromine (...) Les enfants Jéromine, un roman magnifique et profond. C’est la forêt. Ce sont des paysans. Des forestiers. Des charbonniers. C’est sur ce monde-là, à la fois la vie d’un jeune garçon qui, fils de pauvres, va devenir médecin pour sauver les siens, et en même temps, sur cette vie individuelle, vient se superposer le choc de l’arrivée du nazisme. C’est un magnifique roman. Je ne sais pas qui, parmi ceux qui m’écouteront, trouveront ce livre. Il est dans la collection Livre de Poche. Je me bats pour qu’on le réédite. Epuisé souvent, on peut encore le trouver parce que je plaide beaucoup pour ce beau, simple et magnifique roman. Les Enfants Jéromine. Publicité gratuite."
"... Et parfois, il feuillette les partitions que ses frères ont sauvées en même temps que les instruments de musique. Il suit le défilé des signes noirs et entend les sons qui furent jadis.
C'est une des grandes énigmes de la vie, qu'un signe noir ait le sens d'un son et que ce son , lié à d'autres, ait le sens d'un état de l'âme, d'une tristesse ou d'un éclair du regard.
Une grande énigme, que la vibration d'une corde soit aussi la vibration de l'âme et que le frémissement de la corde ne soit cependant rien de plus qu'une loi du nombre, exprimable par une formule, alors que la de l'âme ne s'exprime que par un sourire sur les lèvres ou une larme au bord des paupières..." Missa sine Nomine (extrait)