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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 15:54
 
ECRITS POLITIQUES
FRANKLIN DELANO ROOSEVELT
COMBATS POUR DEMAIN

(autres textes) 


CHAPITRE TROISIEME  - Seconde partie

Contre la tyrannie et les dictateurs

Ce texte est le discours de FDR dit des "Quatres Libertés", que je vous présente avec l'aide de M. Norman Rockwell.
Je pense que ce texte contient quelque chose d'universel, qui n'appartient plus ni au temps ni au lieu de sa conception, et qu'il peut nous aider à garder le cap dans la crise contemporaine économique et stratégique.

Golden-Rule-N.-Rockwell.jpgFais aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fassent

QUAND LES DICTATEURS SERONT PRÊTS A NOUS FAIRE LA GUERRE, ILS N'ATTENDRONT PAS UN ACTE DE GUERRE DE NOTRE PART.

    Une nation libre a le droit de s'attendre à la complète coopération de tous ses membres. Une nation libre a le droit de se tourner vers le grand patronat, vers les dirigeants de la classe ouvrière et ceux de la classe paysanne, et de les voir en tête de ceux qui poussent à l'effort, non à celui des autres classes, mais à celui de leur propre classe.
    Ce qu'il y a de mieux à faire contre les quelques mous et ceux qui sèment la discorde, c'est d'abord de leur faire honte en leur donnant un exemple de patriotisme, et si cela ne réussit pas, d'user des droits souverains du Gouvernement pour sauver le Gouvernement.
    De même que les hommes ne se nourrissent pas exclusivement de pain, ils ne se battent pas seulement avec des armes. Ceux qui sont aux postes de défense et ceux qui, derrière eux, construisent nos défenses, doivent avoir la force et le courage que seule peut donner une croyance inébranlable en ce qu'ils défendent. L'action puissante que nous demandons ne peut être basée sur le mépris de tout ce pourquoi nous combattons.
    La nation est très satisfaite et gagne beaucoup en force, grâce à ce qui a été fait pour rendre le peuple conscient de ce qui est, individuellement, en jeu, derrière la protection de la vie démocratique en Amérique. Cela a durci le coeur de notre peuple, rénové sa foi, raffermi sa fidélité aux institutions que nous nous préparons à défendre.
    Ce n'est certes pour aucun d'entre nous le moment de cesser de penser aux problèmes sociaux et économiques qui sont les causes profonde de la révolution sociale qui est aujourd'hui un des facteurs déterminants du monde.
    Car il n'y a rien de mystérieux dans les bases d'une démocratie saine et forte. Ce que notre peuple espère comme base de sa vie politique et économique est simple. C'est :
    Egalité de chances pour les jeunes et aussi pour les autres.
    Du travail pour ceux qui veulent travailler. La sécurité pour ceux qui en ont besoin. La fin des privilèges d'un petit nombre.
    La conservation des libertés civiques de tous. La jouissance du progrès scientifique, grâce à un standard de vie plus large, s'élevant constamment.
    Telles sont les bases simples que l'on ne doit jamais perdre de vue dans le vacarme et l'incroyable complexité de notre monde moderne. La force intérieure et permanente de nos systèmes économiques et politiques dépend de la façon dont ils répondent à ces espérances.
    Bien des points de notre économie sociale demandent une amélioration. Exemples : Plus de citoyens devraient être touchés par les pensions de vieillesse et l'assurance contre le chômage.
    Nous devrions élargir les cas d'assistance médicale appropriée.
    Nous devrions préparer un meilleur système grâce auquel ceux qui méritent ou ont besoin d'un emploi bien payé puissent l'obtenir.
    J'ai fait appel au sacrifice personnel. Je suis certain du bon vouloir de tous les Américains à répondre à cet appel.
    Une partie du sacrifice se traduit par le paiement d'impôts plus lourds. Dans mon discours budgétaire, je recommanderai qu'une plus large part de ce grand programme de défense soit couverte par les impôts que nous payons aujourd'hui. Nul ne devrait essayer de s'enrichir de ce programme, et y réussir, et le principe de la proportionnalité de l'impôt aux possibilités de payement devra être constamment devant nos yeux pour guider notre législation.
    Si le congrès adopte ces principes, les votants plaçant le patriotisme avant le portefeuille vous donneront leur approbation.
    Pour l'avenir que nous cherchons à faire sûr, nous voulons un monde basé sur quatre libertés humaines essentielles :

    La première est la liberté de parole et d'expression, partout dans le monde.Freedom-of-speech-N.-Rockwell.jpgFreedom of speech
    La deuxième est la liberté d'adorer Dieu chacun à sa manière, partout dans le monde.Freedom-of-worship-N.-Rockwell.jpgFreedom of worship

    La troisième est la libération du besoin, ce qui, traduit en termes mondiaux, signifie des accords économiques qui procureront à toutes les nations une vie saine et paisible à tous les habitants, partout dans le monde.Freedom-from-want-N.-Rockwell.jpgFreedom from want

    La quatrième est la libération de la peur, ce qui, traduit en termes mondiaux, signifie une réduction mondiale des armements, à tel point et de façon si stricte qu'aucune nation ne pourra commettre une agression matérielle contre un de ses voisins, nulle part dans le monde.freedom-from-fear-N.-Rockwell.jpgFreedom from Fear

    Ceci n'est pas la vision d'un distant millénaire. C'est la base sûre d'un monde auquel on peut arriver de notre temps, pendant notre génération. Cette sorte de monde est la parfaite antithèse de ce qu'on appelle le nouvel ordre de la tyrannie que les dictateurs cherchent à créer avec le fracas des bombes.
    A ce nouvel ordre, nous opposons une conception plus haute, l'ordre moral. Une société bien bâtie peut affronter sans peur les entreprises de domination du monde, aussi bien que les révolutions étrangères.
    Depuis le début de l'histoire américaine, la nôtre, nous sommes en révolution, une perpétuelle et pacifique révolution, une révolution qui marche doucement, tranquillement, s'adaptant aux conditions qui se modifient, sans camps de concentration, sans chaux vive dans une fosse.
    L'ordre mondial que nous voulons est la coopération de nations libres, travaillant ensemble dans une union amicale et civilisée.
    Cette nation a confié son destin aux mains, à l'intelligence et au coeur de ses millions d'hommes et de femmes libres, et sa foi en la liberté sous l'égide de Dieu. La liberté, cela veut dire la suprématie des droits de l'homme partout. Notre aide va à ceux qui se battent pour avoir ces droits et pour les garder. Notre force, c'est la communauté de notre but.
    Une telle élévation morale ne peut connaître qu'une fin : la victoire.

Franklin Delano Roosevelt
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