La Constitution que nous avons rejetée par référendum le 29 mai 2005, on nous la refile remaquillée, mais par voie parlementaire. Plus énervant, le caractère d'inéluctabilité que les médias attachent à cette procédure et la complicité enthousiaste du tartuffe secrétaire général du PS, font bouillir le peuple.
Le mot d'ordre "Tous à Versailles", évident pour tout patriote, a été lancé depuis début décembre. Difficile d'en trouver trace dans les principaux médias, mais le travail se fait tout de même par les tuyaux d'internet : le réseau tousaversaillesle4fevrier2008.fr, Attac, le PCF participent à l'appel. Au PS, la lâche satisfaction des caciques ouiouistes appelant au boycott tout en souhaitant la constitution et en sachant parfaitement que, lors du congrès, seuls comptent les votes exprimés des parlementaires présent, provoque la fureur des partisans d'un nouveau référendum, dont les nonistes (ici, ici, ou encore là), mais pas seulement. A droite, seuls les souverainistes sauvent l'honneur.
On peut prévenir nos élus en deux clics, grace au travail étonnant fait par les auteurs de ce site.
Une curiosité supplémentaire du processus crapuleux du passage en force de la constitution se trouve sur ce site, et je reproduis ici cet article :
Une note officielle évoque 'l'impératif de discrétion qu'impose le processus de ratification' - Mercredi 09 Janvier 2008
Le European Policy Centre , puissant think tank fédéraliste installé à Bruxelles, a publié fin novembre une étude complète sur la création et la mise en place du futur Service Européen d'Action extérieure (article 13 bis), c'est à dire d'une diplomatie progressivement unique, après la ratification du Traité de Lisbonne. Avec le passage à la majorité qualifiée de 11 compétences de politique étrangère et la création d'un "Haut Représentant" c'est à dire un "Ministre" des affaires étrangères "sans le nom", le traité programme une «européanisation » progressive des carrières des diplomates nationaux, qui seront amenés à occuper des postes au siège du service à Bruxelles ou dans les délégations à l'étranger. L'on peut en particulier y lire que Antonio Missiroli, co-auteur du rapport et directeur des études de l'EPC, relève un "paradoxe entre l'urgence du dossier" (la mise en place est prévue au début de l'année 2009 si le Traité est ratifié dans les délais prévus) et... "l'impératif de discrétion qu'impose le processus de ratification du traité tout au long de l'année 2008" ! Selon lui, la présidence française de l'UE au second semestre 2008 héritera de cette "responsabilité". Le pire est que ces incroyables recommandations de "discrétion" sur la ratification du traité de Lisbonne, sont exprimées sans complexe par son auteur mais aussi citées, sans plus de complexe par une note de janvier 2008 intitulée "Panorama des Think tanks bruxellois" de la Représentation permanente de la France auprès de l'Union européenne à Bruxelles...autrement dit de la diplomatie française elle-même.
Cela m'emplis de fureur ! Non seulement la discrétion des journalistes est d'un seul coup tout à fait expliquée, mais encore il y a urgence à nous faire avaler la pilule ! Pourquoi donc ? Je suis convaincu que c'est en raison de la désintégration financière internationale : cette constitution donne pleins pouvoirs (tous les pouvoirs) aux milieux financiers de la City, ceux-là même qui sont en train de tout perdre aujourd'hui.
Comme le fait remarquer Etienne Chouard :
" Il y a un rouage essentiel qui m’est apparu cette année. Je commence même à y voir le cœur du piège, le diamant central, le moteur de notre impuissance… C’est l’article 104 de Maastricht (qui est devenu l’article 123 du traité de Lisbonne).
Il dit ceci : « Les États n’ont plus le droit d’emprunter auprès de leurs banques centrales ». Pour le commun des mortels c’est incompréhensible.
De quoi s’agit-il ? Depuis des siècles, les États ont abandonné une partie de leur pouvoir de créer la monnaie aux banques privées : les banques ont obtenu des gouvernants, très certainement par corruption, le droit (fondamental) de créer la monnaie.
Mais au moins, jusqu’à une période récente (1974 en France), les États partageaient encore avec les banques privées le droit de créer la monnaie : quand un État avait besoin d’argent pour créer des voies ferrées, des logements ou des hôpitaux, l’État créait lui même sa monnaie, et il ne devait pas payer d’intérêts pendant les remboursements - ne relâchez pas votre attention et n’oubliez pas : c’est le point crucial, celui qui vous condamne aux travaux forcés au profit de rentiers oisifs.
C’est comme cela que l’État créait la monnaie : l’État empruntait auprès de sa banque centrale (qui créait cette monnaie pour l’occasion) et, au fur et à mesure où l’État remboursait cet emprunt, la Banque centrale détruisait cet argent, mais sans faire payer d’intérêts à l’État !
Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État —et c’est sans doute pareil dans les autres pays européens— s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à-dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.
Dans quel intérêt ? L’intérêt général ? Vous plaisantez, sans doute !
Je vous fais remarquer que, précisément depuis 1974, la dette publique ne cesse d’augmenter et le chômage aussi.
Je prétends que c’est lié.
Ce n’est pas fini : depuis 1992, avec l’article 104 du traité de Maastricht, cette interdiction pour les États de créer la monnaie a été hissée au plus haut niveau du droit : international et constitutionnel. Irréversible, quoi, et hors de portée des citoyens.
On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers, propriétaires de fonds à prêter à qui voudra les emprunter », il y aurait eu une révolution.
Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année ; mais on ne peut plus rien faire.
Ce sujet devrait être au cœur de toutes nos luttes sociales, le fer de lance de la gauche et de la droite républicaines. Au lieu de cela, personne n’en parle. C’est consternant."
Il a raison. J'ajouterai que cet article, qui interdit aux états d'emprunter auprès de la BCE, met les nations européennes à la merci du financiarisme prédateur et de l'esclavage de la dette.
Si ce congrès vote la réforme, il n'y aura plus entre lui et l'assemblée de 1940 beaucoup de différences.
Alors oui, Tous à Versailles le 4 Février 2008 !